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Cherbonneau, Auguste: Inscriptions découvertes dans la province de Constantine depuis le mois de septembre 1861
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N'ayant d'autre lien entre eux que la communauté de
croyance, ils offraient un mélange singulier de races
diverses : paysans romains, débris de l'armée vandale
et soldats byzantins, sans compter les familles numides
que l'intérêt ou les vicissitudes de la politique avaient
détachées de leurs tribus. C'est un fait qui ressort plei-
nement de la liste des fondateurs du monument d'Aïn-
Ksar. En effet, à côté des mots Guduzo et Guntaris, qui
sont d'origine vandale, figurent des noms essentiellement
latins, tels que Ianuarius, Donatius, Félix, Iulius, Ma-
ri fer i, Lucianus, Crescontianus, Senior, Victor, Satur-
ninus, Secundiis, Faustinus, tandis que le maître de la
corporation, peut-être le chef2 du pagus, est un grec
appelé Focas (Phocas). Le campiductor était le maître des
exercices militaires, l'instructeur; il avait un grade su-
périeur à celui du cohoriis ductor, comme on le voit par
les inscriptions 3-495 et 3496 du Recueil d'Orelli.
J'aurais désiré m'élendre d'avantage sur un texte que
je considère comme le plus rapproché de l'invasion arabe
et qui contient, à n'en pas douter, des particularités d'un
grand intérêt au point de vue de l'organisation des vil-
lages de notre province pendant les dernières années du
VIe siècle : mais une étude de ce genre exige des con-
naissances épigraphiques qui me manquent. Je me con-
tenterai de citer les découvertes faites sur le même em-
placement. A trois cents mètres de la construction chré-
tienne, gisaient trois corniches provenant d'un édifice
1 Ce nom ne s'est point encore rencontré sur la pierre, en Afrique.
2 Magisler, dans le sens de chef d'un pagus, se trouve quelque fois
sans complément (voir le n° 2384 du Rec. de M. L. Renier).
N'ayant d'autre lien entre eux que la communauté de
croyance, ils offraient un mélange singulier de races
diverses : paysans romains, débris de l'armée vandale
et soldats byzantins, sans compter les familles numides
que l'intérêt ou les vicissitudes de la politique avaient
détachées de leurs tribus. C'est un fait qui ressort plei-
nement de la liste des fondateurs du monument d'Aïn-
Ksar. En effet, à côté des mots Guduzo et Guntaris, qui
sont d'origine vandale, figurent des noms essentiellement
latins, tels que Ianuarius, Donatius, Félix, Iulius, Ma-
ri fer i, Lucianus, Crescontianus, Senior, Victor, Satur-
ninus, Secundiis, Faustinus, tandis que le maître de la
corporation, peut-être le chef2 du pagus, est un grec
appelé Focas (Phocas). Le campiductor était le maître des
exercices militaires, l'instructeur; il avait un grade su-
périeur à celui du cohoriis ductor, comme on le voit par
les inscriptions 3-495 et 3496 du Recueil d'Orelli.
J'aurais désiré m'élendre d'avantage sur un texte que
je considère comme le plus rapproché de l'invasion arabe
et qui contient, à n'en pas douter, des particularités d'un
grand intérêt au point de vue de l'organisation des vil-
lages de notre province pendant les dernières années du
VIe siècle : mais une étude de ce genre exige des con-
naissances épigraphiques qui me manquent. Je me con-
tenterai de citer les découvertes faites sur le même em-
placement. A trois cents mètres de la construction chré-
tienne, gisaient trois corniches provenant d'un édifice
1 Ce nom ne s'est point encore rencontré sur la pierre, en Afrique.
2 Magisler, dans le sens de chef d'un pagus, se trouve quelque fois
sans complément (voir le n° 2384 du Rec. de M. L. Renier).