SUR LA GRACE. 137
(Question IV.
Quelle étoit premièrement Vherejie de Pela-
ge sur la matière de la Grâce}
' Saint Augustin au Livre de la Grâce de
Jésus-Christ , remarque qu'elle conte-
nok deux erreurs principales. La première
regardoit la nature même de la Grâce. La
séconde, sa manière d'agir.
(Question V.
En quoi constssoit l'erreur de Pelage sur la
nature de la Grâce?
En ne mettant dans l'homme que les a-
vantages de la nature, sans aucune Grâce,
prétendant que le libre arbitre est égale-
ment puhTant par lui-même, pour saire &
îe bien & le mal. Ce n'est pas qu'il n'ait
admis le mot de Grâce, & qu'il n'ait avoué
que sans elle nous ne pouvons rien ; mais
par ce terme il n'entendoit autre chofe que
la nature & le libre arbitre que Dieu a don-
né à l'homme gratuitement. Il eft vrai que
dans la fuite fe sentant vivement prelî'é par
S. .Augustin , il a reconnu que la Loi n'é-
tant plus suffifante , à caufe de la corrup-
tion des hommes, Nôtre Seigneur dans la
plénitude des fiecles avoit apporté la Grâ-
ce dans le-monde pour tous, asin que tous
ceux qui ont péché à l'imitation d'Adam ,
croians en lui, fulTent juftisiez : mais cette
Grâce qu'il admettoit n'étoit rien moins
I 5 que
(Question IV.
Quelle étoit premièrement Vherejie de Pela-
ge sur la matière de la Grâce}
' Saint Augustin au Livre de la Grâce de
Jésus-Christ , remarque qu'elle conte-
nok deux erreurs principales. La première
regardoit la nature même de la Grâce. La
séconde, sa manière d'agir.
(Question V.
En quoi constssoit l'erreur de Pelage sur la
nature de la Grâce?
En ne mettant dans l'homme que les a-
vantages de la nature, sans aucune Grâce,
prétendant que le libre arbitre est égale-
ment puhTant par lui-même, pour saire &
îe bien & le mal. Ce n'est pas qu'il n'ait
admis le mot de Grâce, & qu'il n'ait avoué
que sans elle nous ne pouvons rien ; mais
par ce terme il n'entendoit autre chofe que
la nature & le libre arbitre que Dieu a don-
né à l'homme gratuitement. Il eft vrai que
dans la fuite fe sentant vivement prelî'é par
S. .Augustin , il a reconnu que la Loi n'é-
tant plus suffifante , à caufe de la corrup-
tion des hommes, Nôtre Seigneur dans la
plénitude des fiecles avoit apporté la Grâ-
ce dans le-monde pour tous, asin que tous
ceux qui ont péché à l'imitation d'Adam ,
croians en lui, fulTent juftisiez : mais cette
Grâce qu'il admettoit n'étoit rien moins
I 5 que