; SUR LA GRACE. 173
(Question IX.
Ne réfijle-t-on jamais k ces dernières Grâ-
ces? j'i
Si par le mot de résister on entend arrê-
ter l'effet de la Grâce, il est certain qu'on
n'y rehste jamais : mais il on prend le mot
de resistance pour le mot d'opposition ôc
de combat de la part de la volonté, il n'y
a point de Grâce à laquelle on ne résiste ,
tant que la cupidité demeure dans l'hom-
me } ce qui dure toute sa vie.il est impos-
lîble qu'il le porte au bien sans combat, &
par consequent sans refîstance : c'est ce que
S. Paul nous exprime par ces differens de-
sirs de la chair & de Tesprit , qui se font
toujours la guerre au milieu de nôtre cœur!
& ainsi la charité ne peut s'en rendre la
maîtresse , sans que la cupidité s'y oppose.
Cette résistance paroit plus manifestement
à Tégard de la première Grâce , laquelle
trouve toujours nôtre cœur dans une dispo-
sition qui lui est formellement contraire ,
qui est celle de l'aversion de Dieu , & de
l'attache à la créature : or le moien qu'elle
emporte la place sans trouver quelque ré-
sistance, .? On peut encore aj ûter qu'on
résifte à la Grâce , non en lui réfutant le
consentement, puisque c'est elle qui le fait;
non en empêchant son effet, mais en chan-
geant de dispositîon Se de volonté , & en
ïuïnant par le péché l'effet qu'elle avoit
produis
(Question IX.
Ne réfijle-t-on jamais k ces dernières Grâ-
ces? j'i
Si par le mot de résister on entend arrê-
ter l'effet de la Grâce, il est certain qu'on
n'y rehste jamais : mais il on prend le mot
de resistance pour le mot d'opposition ôc
de combat de la part de la volonté, il n'y
a point de Grâce à laquelle on ne résiste ,
tant que la cupidité demeure dans l'hom-
me } ce qui dure toute sa vie.il est impos-
lîble qu'il le porte au bien sans combat, &
par consequent sans refîstance : c'est ce que
S. Paul nous exprime par ces differens de-
sirs de la chair & de Tesprit , qui se font
toujours la guerre au milieu de nôtre cœur!
& ainsi la charité ne peut s'en rendre la
maîtresse , sans que la cupidité s'y oppose.
Cette résistance paroit plus manifestement
à Tégard de la première Grâce , laquelle
trouve toujours nôtre cœur dans une dispo-
sition qui lui est formellement contraire ,
qui est celle de l'aversion de Dieu , & de
l'attache à la créature : or le moien qu'elle
emporte la place sans trouver quelque ré-
sistance, .? On peut encore aj ûter qu'on
résifte à la Grâce , non en lui réfutant le
consentement, puisque c'est elle qui le fait;
non en empêchant son effet, mais en chan-
geant de dispositîon Se de volonté , & en
ïuïnant par le péché l'effet qu'elle avoit
produis