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PLANCHES 5 et 6.

Tête d'homme, appartenant au couvercle d'un sarcophage phénicien

anthropoïde.

Hauteur CV44. Marbre de Paros. Trouvée à Sidon. L'évidement du revers est antique.

■intérieur

L'intérieur est finement piqué. Le bord extérieur (a—a), qui reposait sur la cuve du sarcophage,
est presque lisse. La partie supérieure de la tête n'a été que sommairement ébauchée. Le bord de marbre,
au-delà de la tête, et les côtés du couvercle (b—b) sont lisses. Au-dessus de la tête, une saillie du marbre,
non ravalée, servait à saisir et à soulever le couvercle. La partie c du couvercle, qui est la plus voisine de la
tête, était peinte d'un ton bleu, dont il reste des traces encore fort nettes. D'autres traces du même bleu sont
visibles aussi près de l'oreille droite, sur les cheveux des tempes et sur les boucles du front. On aperçoit
de plus quelques traces de brun-rouge sur les cheveux et sur les lèvres. Les deux couleurs se retrouvent
enfin sur la saillie servant de poignée, qu'on a mentionnée tout à l'heure.

Au Ve siècle et pendant une partie du IVe, il était d'usage, en Phénicie, que les personnes
d'un rang élevé fussent inhumées dans des sarcophages de pierre, dont le couvercle, comme
celui des boîtes à momies de l'Egypte, portait en relief le visage du défunt. Ne trouvant guère
dans leur propre pays de sculpteurs de mérite, les Phéniciens confiaient l'exécution de ces
portraits à des artistes étrangers ou immigrés. Il n'y a pas à douter que, pour l'ordinaire,
ceux-ci ne fussent des Grecs: en effet, si l'on fait abstraction de quelques détails empruntés au
costume oriental, les têtes qui ornent les sarcophages phéniciens reproduisent un type franchement
hellénique. Ajoutons que la matière employée est presque toujours le marbre de Paros.

Comme ses congénères, la tête de la galerie Jacobsen est un original grec, ainsi que
l'attestent le style et la facture; seule, la barbe artificielle attachée au-dessous du menton, à la
manière égyptienne (1), nous indique que le personnage dont nous avons le portrait n'était pas
grec lui-même. L'œuvre, d'une exécution délicate et fine, peut dater du commencement du
Ve siècle; par son aspect d'ensemble, par certains détails aussi, comme la forme donnée
aux boucles de la chevelure, elle éveille dans l'esprit le souvenir de la tête d'Harmodios, du
groupe des tyrannicides sculpté par Kritios et Nésiotès (Brunn-Bruckmann, pi. 328); c'est une
impression que nous avons vivement ressentie, M. Furtwângler et moi, -en présence de l'original.
Au contraire, les têtes de quelques autres sarcophages anthropoïdes rappellent plutôt les figures
du type dit «d'Olympie».

(1) Sur cet usage, voir Eiman, Aegyplen umi aegyft. Leben im Altertume I, 310 et suiv.

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