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Arndt, Paul [Hrsg.]
La Glyptothèque Ny-Carlsberg: les monuments antiques (Texte) — München, 1912

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https://doi.org/10.11588/diglit.5195#0050
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en question offrent simplement l'analogie qu'on peut toujours observer entre œuvres d'une même
époque. Mais quant au nom de Phidias substitué par Furtwângler lui-même (i) à celui de Krésilas,
il n'en provoque pas moins des objections aussi sérieuses. Ce savant se base sur des comparaisons
de style dont la valeur démonstrative est, il faut l'avouer, passablement médiocre. L'argument
décisif, d'après lui, serait dans la ressemblance de la tête de notre statue avec celle de «l'Athéna
Lemnienne». Mais, quand bien même il serait prouvé que Furtwângler a retrouvé dans la statue
de Dresde cette œuvre de Phidias, la parenté des têtes de l'Athéna et de l'Anakréon ne me
paraît pas assez évidente pour qu'on puisse attribuer les deux sculptures au même artiste.
«Je ne vois entre les deux têtes d'autre analogie que celle qui caractérise les œuvres d'une même
époque», ces mots, par lesquels Furtwângler (2) condamnait l'hypothèse de Kekulé, suffisent
aussi à réfuter la sienne. Qu'on ouvre l'atlas des Meisterzverke (3) et qu'on mette en parallèle
nos reproductions de la tête de l'Anakréon et celles de la Lemnienne de Bologne; il me semble
qu'on essayera vainement de découvrir entre les deux une ressemblance profonde, de nature à
amener la persuasion, comme l'est par exemple celle qui existe entre la tête de la Parthénos
et les types dits de «Sappho» (4). Pour confirmer davantage sa théorie, Furtwângler, à l'exemple
de Kekulé (5), compare le style du vêtement d'Anakréon à celui des vêtements de quelques-unes
des métopes du Parthénon (côté sud). Il est incontestable qu'ici il y a des analogies: elles
frapperont, si l'on compare notamment l'arrangement des plis de la chlaina le long du flanc
gauche (6) avec les parties correspondantes de quelques métopes (7). Cette identité de style bien
réelle me porterait beaucoup plutôt que la ressemblance imaginaire de notre statue et de la
Lemnienne, à chercher parmi les maîtres, à qui nous devons les métopes, l'auteur de notre Anakréon.
Phidias est le seul sculpteur des métopes que nous connaissions avec quelque apparence de
certitude; mais d'autres que lui y ont certainement travaillé, et tant qu'on n'aura pas fait la lumière
sur la part qui revient, dans la tâche commune, aux différents collaborateurs, je devrai regarder
comme prématurée l'attribution de notre Anakréon à Phidias lui-même. L'archéologue prudent, qui
n'aime pas à prendre des échafaudages d'hypothèses pour base de ses travaux, devra sans doute se
résigner ici au triste aveu : ignoramus. Michaelis l'a bien dit (8) : «Il serait téméraire de prétendre
donner toujours des réponses catégoriques, au lieu de se rappeler qu'il y a aussi un art d'ignorer».
L'hypothèse de Sal. Reinach (9), énoncée d'ailleurs avec une réserve méritoire, et qui propose
l'élève de Phidias, Kolotes, fameux comme portraitiste des philosophes, n'est pas plus solide et ne
nous arrêtera pas davantage.

Renonçons donc à nommer l'auteur de la statue, et contentons-nous de marquer à celle-ci
sa place dans l'histoire de l'art grec. La manière dont sont traités dans le détail les plis de la
chlaina, convient, comme nous venons de le voir, à l'époque qui a vu produire les métopes du
Parthénon du style plus libre: il s'agit de la période qui va de 450 environ à 440. Il faut
encore mentionner ici le Zeus du fronton oriental à Olympie (10), statue un peu plus ancienne,
mais qui offre déjà les mêmes particularités dans le rendu du vêtement (11). Quant à la disposition

(1) L. c, p. 92 et suiv.

(2) Mcisterwcrke, p. 93.

(3) pi. ni.

(4) Furtwângler, Meisterwerke, p. 98 et suiv.

(5) L. c. p. iai.

(6) On peut mieux s'en rendre compte sur la grande reproduction des Dcnkmàlcr de Brunn-Bruckmann.

(7) Brunn-Bruckmann, /. c„ pi. 182b, 183b et 185b. Michaelis, Parthénon, pi. 4, XXX (Phot. Mansell). On peut comparer
aussi le relief dit de Capanée, qui se trouve à la Villa Albani Nr. 20, et dont le style n'a pas encore été déterminé avec certitude.

(8) Preussische Jahrbùcher 1896, p. 45.

(9) Revue archéologique 1893, p. 63 = Chronique d'Orient XXVI, p. II.
(10) Brunn-Bruckmann, pi. 446.

(il) Kekulé, Jahrbuch d. Inst., 1892, p. 131.
 
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