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https://doi.org/10.11588/diglit.5195#0127
exemples donnés par l'école de Polyclète pour le rendu des formes. En revanche, la tête, que
coiffe un bonnet phrygien aux brides nouées par dessus, oblige incontestablement à faire des-
cendre la statue jusqu'au IVme siècle, quoiqu'ici encore, dans la forme des deux boucles cen-
trales sur le front, se retrouve une lointaine réminiscence du style de Polyclète. Mais d'ailleurs
1 ensemble de la facture, l'ovale étroit, les yeux enfoncés, les boucles se tordant et s'enroulant
avec une pittoresque abondance, l'inclinaison sentimentale du visage, tout cela est inadmissible
pour le Vme siècle. Nous avons évidemment affaire à l'œuvre d'un sculpteur de la première
moitié du IVme siècle, qui, de même que firent Scopas et Praxitèle au début de leur carrière, sui-
vait encore, pour le rendu des formes du corps, les traditions du grand maître péloponnésien
du V» siècle.
Cependant ce sculpteur a son individualité propre, qui le différencie de Scopas non moins
(lue de Praxitèle ; nous ne trouvons nulle part un point de contact immédiat entre son œuvre
et celles qu'on peut rapporter à ces deux maîtres avec certitude ou vraisemblance. Une étroite
Parenté l'unit plutôt, ainsi que Furtwângler l'a déjà signalé (2), à l'auteur de ce type d'Apollon,
dont le représentant le plus connu est XAdonis de Centocelle, au Vatican (3). Surtout dans les
têtes, l'analogie des deux types est tout à fait frappante. Or, c'est l'art d'Euphranor que
furtwângler a voulu retrouver là (4). Et moi-même, après avoir longtemps hésité, je suis enclin
maintenant à me rallier à son opinion. Nous aurions alors dans la statue Jacobsen une copie
du célèbre Paris d'Euphranor. Car c'est bien Paris, non pas Ganymède ou Attis, que nous
devons reconnaître ici: il ne peut y avoir doute là dessus, en raison des caractères du type
représenté (5).
Une autre question est de «avoir jusqu'à quel point la statue de Copenhague reproduit
fidèlement l'original. 11 existe une série de statues et de têtes de Paris, qui sont très voisines
^e 1 exemplaire Jacobsen, mais dont il a été jusqu'à présent impossible, faute de reproductions
sutnsantes, de faire une étude comparative bien exacte (6). Les plus proches voisines, à ce
Ciuil semble, sont les têtes de Woburn Abbey et de Munich; mais elles offrent cette différence
avec la tête Jacobsen, qu'elles sont inclinées vers l'épaule droite , tandis que celle-ci se penche
Sur 1 épaule gauche. Or, l'inclinaison à droite est certainement la plus naturelle , et il est fort
vraisemblable, que ce trait appartenait à l'original. Si, en cela déjà, l'exemplaire de Copenhague
Pparaît comme la copie la moins fidèle, il semble bien aussi, dans la disposition plus libre des
°ucles de cheveux et le modelé plus mou des chairs, s'écarter du style plus simple et plus
°t>re de l'original, que les deux têtes citées plus haut doivent nous avoir conservé davantage.
-^uant à examiner le degré de fidélité qui a été observé pour les formes du corps, je ne possède
Point, soit comme photographies, soit comme moulages, les moyens de comparaison suffisants.
n tout cas, nous ne devons, jusqu'à plus ample informé, ne nous servir qu'avec prudence de
exemplaire Jacobsen, pour apprendre à connaître le style d'Euphranor.
Le travail de la statue a des qualités de fraîcheur et d'adresse; dans les cheveux il a
ete fait un emploi fréquent du foret.
Catalogue (1898), n° 220. La bibliographie a été donnée au cours de la notice.
(2) Meisterwerke, p. 591.
(3) Uelbig, mirer', J, 264.
(4) Meisterwerke, l. /., et Statuenkopien im Alterlum, I, p, 42/566 sqq.
,- W ^-f. Furtwângler, Meisterwerke, p. 591, note 5. D'ailleurs, l'exemplaire de la Galleria dei Candelabri (cf. ci-dessous, note 6)
ent 1.1 pomme dans la main gauche.
(6) Têtes: Munich, n° 135. Woburn Abbey: Furtwângler, Statuenkopien, I, pi. VI. Capitale, Galleria 54. Villa Albani: Arndt
j y..^' £'"ze^auf"a/imen, 1125. British Muséum: Friederichs-Wolters, -1580. Louvre, n" 535: Phot. Giraudon, 1242. Bull, com., 1884,
s . . XIX, n° 13. — Statues: Bull, com., 1887, pi. II. Collection Lansdownc : Furtwângler, Masterpieces, p. 358, fig. 154. Partie
1 ■ , Une exceUente statue dans le Museo provincial à Grenade (hauteur, o "i 65 environ; conservée seulement jusqu'au nombril; c'est
(Tau h r° ^"' Porl'a't;' les bras manquent; chlamyde sur l'épaule droite; la tête, coiffée du bonnet phrygien et inclinée sur l'épaule
Marb6' CSt apparentée à la tête de Munich). Vatican, Galleria dei Candelabri, 261 : Uelbig, Fuhrer\ I, 388. Naples: Clarac. 396 E, 664 K.
Clarac, 833, 2077 A; Michaelis, ancient Maràles, p. 508, n° 16 (la tête est moderne).
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coiffe un bonnet phrygien aux brides nouées par dessus, oblige incontestablement à faire des-
cendre la statue jusqu'au IVme siècle, quoiqu'ici encore, dans la forme des deux boucles cen-
trales sur le front, se retrouve une lointaine réminiscence du style de Polyclète. Mais d'ailleurs
1 ensemble de la facture, l'ovale étroit, les yeux enfoncés, les boucles se tordant et s'enroulant
avec une pittoresque abondance, l'inclinaison sentimentale du visage, tout cela est inadmissible
pour le Vme siècle. Nous avons évidemment affaire à l'œuvre d'un sculpteur de la première
moitié du IVme siècle, qui, de même que firent Scopas et Praxitèle au début de leur carrière, sui-
vait encore, pour le rendu des formes du corps, les traditions du grand maître péloponnésien
du V» siècle.
Cependant ce sculpteur a son individualité propre, qui le différencie de Scopas non moins
(lue de Praxitèle ; nous ne trouvons nulle part un point de contact immédiat entre son œuvre
et celles qu'on peut rapporter à ces deux maîtres avec certitude ou vraisemblance. Une étroite
Parenté l'unit plutôt, ainsi que Furtwângler l'a déjà signalé (2), à l'auteur de ce type d'Apollon,
dont le représentant le plus connu est XAdonis de Centocelle, au Vatican (3). Surtout dans les
têtes, l'analogie des deux types est tout à fait frappante. Or, c'est l'art d'Euphranor que
furtwângler a voulu retrouver là (4). Et moi-même, après avoir longtemps hésité, je suis enclin
maintenant à me rallier à son opinion. Nous aurions alors dans la statue Jacobsen une copie
du célèbre Paris d'Euphranor. Car c'est bien Paris, non pas Ganymède ou Attis, que nous
devons reconnaître ici: il ne peut y avoir doute là dessus, en raison des caractères du type
représenté (5).
Une autre question est de «avoir jusqu'à quel point la statue de Copenhague reproduit
fidèlement l'original. 11 existe une série de statues et de têtes de Paris, qui sont très voisines
^e 1 exemplaire Jacobsen, mais dont il a été jusqu'à présent impossible, faute de reproductions
sutnsantes, de faire une étude comparative bien exacte (6). Les plus proches voisines, à ce
Ciuil semble, sont les têtes de Woburn Abbey et de Munich; mais elles offrent cette différence
avec la tête Jacobsen, qu'elles sont inclinées vers l'épaule droite , tandis que celle-ci se penche
Sur 1 épaule gauche. Or, l'inclinaison à droite est certainement la plus naturelle , et il est fort
vraisemblable, que ce trait appartenait à l'original. Si, en cela déjà, l'exemplaire de Copenhague
Pparaît comme la copie la moins fidèle, il semble bien aussi, dans la disposition plus libre des
°ucles de cheveux et le modelé plus mou des chairs, s'écarter du style plus simple et plus
°t>re de l'original, que les deux têtes citées plus haut doivent nous avoir conservé davantage.
-^uant à examiner le degré de fidélité qui a été observé pour les formes du corps, je ne possède
Point, soit comme photographies, soit comme moulages, les moyens de comparaison suffisants.
n tout cas, nous ne devons, jusqu'à plus ample informé, ne nous servir qu'avec prudence de
exemplaire Jacobsen, pour apprendre à connaître le style d'Euphranor.
Le travail de la statue a des qualités de fraîcheur et d'adresse; dans les cheveux il a
ete fait un emploi fréquent du foret.
Catalogue (1898), n° 220. La bibliographie a été donnée au cours de la notice.
(2) Meisterwerke, p. 591.
(3) Uelbig, mirer', J, 264.
(4) Meisterwerke, l. /., et Statuenkopien im Alterlum, I, p, 42/566 sqq.
,- W ^-f. Furtwângler, Meisterwerke, p. 591, note 5. D'ailleurs, l'exemplaire de la Galleria dei Candelabri (cf. ci-dessous, note 6)
ent 1.1 pomme dans la main gauche.
(6) Têtes: Munich, n° 135. Woburn Abbey: Furtwângler, Statuenkopien, I, pi. VI. Capitale, Galleria 54. Villa Albani: Arndt
j y..^' £'"ze^auf"a/imen, 1125. British Muséum: Friederichs-Wolters, -1580. Louvre, n" 535: Phot. Giraudon, 1242. Bull, com., 1884,
s . . XIX, n° 13. — Statues: Bull, com., 1887, pi. II. Collection Lansdownc : Furtwângler, Masterpieces, p. 358, fig. 154. Partie
1 ■ , Une exceUente statue dans le Museo provincial à Grenade (hauteur, o "i 65 environ; conservée seulement jusqu'au nombril; c'est
(Tau h r° ^"' Porl'a't;' les bras manquent; chlamyde sur l'épaule droite; la tête, coiffée du bonnet phrygien et inclinée sur l'épaule
Marb6' CSt apparentée à la tête de Munich). Vatican, Galleria dei Candelabri, 261 : Uelbig, Fuhrer\ I, 388. Naples: Clarac. 396 E, 664 K.
Clarac, 833, 2077 A; Michaelis, ancient Maràles, p. 508, n° 16 (la tête est moderne).
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