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PLANCHE 116.

Tête de P« Apollon à l'oie».

Provenant du Haurân (Syrie). Hauteur, om,25 ; du menton à la naissance des cheveux, om,i58. Distance
entre les coins intérieurs des yeux, om,o37 ; entre les coins extérieurs, om,oo3 ; du coin de la bouche à la naissance
de l'oreille, om, 102. Parties refaites: lèvres, nez, yeux, sourcil gauche.

Cette tête est une réplique, d'un travail très inexact et sommaire dans les détails, de la
figure connue sous le nom $ «-Apollon a l'oie-». La solution de l'énigme, que posait cette statue,
est un des plus brillants exploits scientifiques de Furtwàngler (1). Il a montré que plusieurs répliques
avaient des ailes au dos et que le même type se retrouve dans un certain nombre de gemmes
et de pâtes de verre, lesquelles témoignent, de plus, que la figure s'appuyait sur un thyrse. L'existence
des ailes, ainsi que l'oie, posée comme attribut aux pieds de la statue, font penser à quelque personnage
du cercle d'Aphrodite, tandis que le thyrse évoque des rapports avec Dionysos. Furtwàngler a dé-
couvert aussi le nom de cette divinité: c'est Pothos, la personnification du désir amoureux vague,
lointain, indéterminé. Car cet être, qui fait partie de la suite d'Aphrodite, appartient aussi au
cortège de Dionysos. On le rencontre maintes fois sur les vases peints en compagnie des Satyres
et des Ménades (2); et dans le culte de Samothrace, où il était révéré en compagnie d'Aphrodite,
il était assimilé à Cadmilos, lequel est en rapport avec Dionysos.

Le groupe cultuel (S!Aphrodite et Pothos à Samothrace était l'œuvre de Scopas, et c'est
à ce dernier que Furtwàngler attribue l'original de notre statue. On connaît encore une autre
représentation de Pothos par Scopas: elle se trouvait à Mégare, avec celles d'Éros et $Himeros
dans le temple d'Aphrodite.

Amelung a contesté, pour des raisons de style, que cette statue pût provenir de Scopas (3).
Elle n'offre, dit-il, aucune parenté saisissable, soit dans le motif ou dans les formes, surtout dans
celles de la tête, avec les œuvres sûrement ou à peu près sûrement attribuables à Scopas. Il est
indéniable, en effet, que, pour le motif, il y a plutôt des ressemblances avec le Sauroctonos,• mais
celles-ci ne vont pas au delà de ce qui est tout naturel dans des œuvres du même temps et dont
les sujets sont voisins. Il en est de même du motif des jambes croisées, que Praxitèle a employé
pour son Dionysos d'Elis (4), mais qui cependant ne caractérise nullement son style de façon
spécifique. Quant à la tête, il semble, à première vue, difficile d'établir aucun rapport entre elle
et les sculptures de Tégée; n'oublions pas cependant qu'il s'agissait, ici et là, de tâches essen-
tiellement différentes: exprimer la passion sauvage dans les têtes de Tégée, et dans le Pothos
le tendre désir. Il y a en tout l'être de cette divinité une certaine douceur, pour ne pas dire une
féminité, qui est tout le contraire de la vigueur et de l'énergie viriles. En considérant cette tête
en elle-même, chacun la déclarerait féminine, tant à cause de l'expression que pour le caractère de
la chevelure. On aurait donc tort de vouloir y retrouver des analogies directes avec les têtes
masculines de Scopas. En tout cas, on ne peut pas prétendre que les deux types sont incom-
patibles l'un avec l'autre et qu'il est impossible de les rapporter à un seul et même artiste. Au
contraire, cette tête nous fournit la transition entre les têtes de guerriers de Tégée et le type de
femme que Furtwàngler et d'autres (5) ont revendiqué pour Scopas. Je reviendrai prochainement avec
plus de détails sur cette question, ainsi que sur le rapport des diverses répliques entre elles, en publiant
dans les Denkm'àler de Brunn-Bruckmann la statue de ce type qui se trouve aux Uffizi à Florence.

Catalogue (1907), n° 75. — Klein, Praxiteles, p. 122.

(1) Antike Gemme», II, notice de la pi. XLI1I, 52; Sitxungsber. der Bayerischen Akademie, 1901, p. 783 s<iq.

(2) Cf. Furtwàngler, Eros in der Vasenmalerci, p. 22 sqq. ; Roscher, Mythol. Lexikon, s. v. Pothos.

(3) Cf. Catalogue du Vatican, I, Museo Chiaramonti, 590.

(4) Cf. Imhoof et Gardner, Numismatic Commenta/y on Pausanias, p. 74.

(5) Cf. ci-dessus le texte de la pi. 96.
 
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