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A.
TERRES CUITES ARCHITECTURALES D'ITALIE

PAR

THEODOR WIEGAND

(PLANCHES 170—179).

Cet emploi si abondant des revêtements en terre cuite, qu'avaient révélé les anciennes
constructions grecques de la Sicile, d'Olympie(i) et récemment de Thermos, on l'a constaté aussi,
au cours des trente dernières années, sur le sol de l'Italie et de l'Étrurie.

Abstraction faite de quelques morceaux isolés antérieurement connus (2), c'est surtout la
grande trouvaille de 1869 à Cervetri (Cseré) qui démontra l'importance de cette décoration pour
les monuments étrusques eux-mêmes, dont on avait pu jusque là dénoncer, non sans raison,
«le dénuement » (3). Malheureusement la trouvaille fut dispersée: tandis qu'une partie en allait
à 1'' Antiquarium de Berlin (4), une autre entrait clans la collection Castellani, d'où elle passait,
pour la majorité des pièces, au musée de M. Jacobsen, à Ny Carlsberg(5). Ce sont ces dernières
pièces que nous allons publier ici pour la première fois, en tenant compte, autant que possible,
de tout le reste de la trouvaille. Nous y joindrons aussi la description des terres cuites archi-
tecturales qui ont été découvertes en d'autres endroits de l'Italie, par exemple en Campanie,
à Tarente.

Une différence capitale entre les terres cuites grecques et celles d'Italie consiste en ceci,
que les premières servaient principalement pour revêtir des corniches en pierre, tandis que les
secondes étaient employées pour des toits en bois, d'une forme particulière. Il fut un temps,
il est vrai, où, en Grèce aussi, on fabriquait des terres cuites pour corniches en bois (6); cette
époque est représentée, comme on sait, par l'Hérœon d'Olympie: mais de l'ancienne décoration
du toit de l'Hérseon (apparentée probablement à la peinture des vases dits protocorinthiens),
presque rien n'est arrivé jusqu'à nous (7). En Italie, au contraire, l'entablement de bois est
resté longtemps en usage(8); c'est pourquoi les terres cuites architecturales de ce pays, bien qu'elles
soient de date plus récente que les grecques (9), peuvent être considérées comme les équivalents
de ce qui a précédé en Grèce les morceaux grecs archaïques que nous connaissons par Olympie
et la Sicile.

(1) Dôrpfeld etc., Ueber die Verwendung von Terracottcn etc., 4ies Winckelmannsprogramm, Berlin, 1881.

(2) Cf., par exemple, l'antéfixe bien connue de Juno Lanuvina, à l''Antiquarium de Berlin (Panofka, Terracottcn d. Berl. Mus., pi. X).
Pour se rendre compte combien les monuments de ce genre étaient encore rares vers le milieu du XIXe siècle, cf. la liste qu'en a donnée
Abeken, Mittelitalien, p. 368. Cf. aussi Adler, Arch. Zeitg., 1871' p. I sqq., et surtout Bôtticher, Tektonik der Hellenen, 2<= éd., 1874, t. I, p. 171.

(3) Reber, Geschichte d. Baukunst im Alterlum, Leipzig, 1866, p. 380.

(4) Adler avait l'intention de publier ces morceaux dans les Mon. deWIst.; W. Helbig a rendu compte de la trouvaille dans les
Grenzbotcn, 1870.

(5) J'apprends, par une aimable communication de M. le professeur G. Korte, que quelques pièces sont passées de la collection
Castellani, à Sienne, chez le marquis Chigi. C'est là que j'avais vu, en décembre 1894, deux antéfixes à Gorgoneion, auxquelles toutefois on
assignait comme lieu de provenance la Campanie.

(6) Dôrpfeld etc., /. /., p. 12 sqq. Cf. aussi Dôrpfeld, Der antike Zicgelbau und sein Einflufi au/ den dorischen Stil, dans les
Hist.-phil. Au/s. E. Curtius gewidmet, Berlin, 1884, p. 139 sqq.

(7) Il y a beaucoup à attendre de la publication des trouvailles faites à Thermos en Étolie par G. Sotiriadis. Les terres cuites de
Thermos rendent très vraisemblable la parenté du xépauxx; étrusque avec le xépap.oç corinthien archaïque. Espérons que l'on pourra aussi
fixer s'il s'agit là de constructions entièrement en bois.

(8) Martha, L'art étrusque, p. 135; Nissen, Templum, p. 135; Otfr. Miiller, Etrusker, 2« éd., I, p. 220.

(9) Wiegand, Die puteolanische Bauinschri/t sachlich erlàutert: XX. Supp.-Bd. d. Jahrbùcher /. kl. Philol., p. 757.
 
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