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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Hamerton, Philip Gilbert: De la nationalité dans l'art, [1]
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Ménard, Louis: Les fouilles de Pompéi et le Musée de Naples, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0017

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LES FOUILLES DE POA1PÉI ET LE MUSÉE DE NAPLES. 9

longtemps à l'avance quels seront les changements capricieux de la mode, nous n'hésitons pas à
déclarer notre conviction que le goût national sera reconnaissable toujours, à travers tous les caprices
possibles. L'empire du goût est plus étendu qu'on ne le croit ordinairement. 11 embrasse tout ce
qui est extérieur et visible, depuis la construction du plus vaste monument public jusqu'aux moindres
détails de la toilette; mais il embrasse également la manière de penser et l'expression de la pensée,
soit en paroles comme dans la littérature, soit en gestes comme dans la pantomime des tableaux de
genre. Nous n'avons pas à nous occuper de la justice de cette puissance redoutable. Que ses décrets
soient justes ou non" ils décident du sort des artistes en attendant l'heure, généralement bien éloignée,
où les artistes eux-mêmes auront réussi à l'influencer en leur faveur.

Philip Gilbert Hamerton.

(La suite au prochain numéro.)

LES FOUILLES DE POMPEI

ET

LE MUSÉE DE NAPLES

Les personnes qui ont visité Naples sous le gouvernement des Bourbons, peuvent se rappeler
dans quel état misérable était le musée. Ni ordre, ni entretien, tout était pêle-mêle; à chaque salle,
un nouveau pourboire à donner. C'était encore pis à Pompéi; les visiteurs étaient dévalisés par une
nuée de gardiens, de guides et de mendiants. Quant aux fouilles, elles n'avaient été conduites avec
activité que sous la domination française. Depuis, on s'était borné, chaque fois qu'une altesse ou
une majesté honorait Pompéi de sa visite, à lui procurer la surprise de découvrir, par un heureux
hasard, quelque objet précieux qu'on avait eu la précaution d'enfouir à l'avance. On ne consacrait
aux fouilles que 20,000 francs, réduits bientôt à la somme dérisoire de 10,000 francs. Le catalogue
de M. Fiorelli nous apprend que le premier acte de Garibaldi, en arrivant à Naples en 1860, a été
de proclamer la ville de Pompéi propriété nationale, et d'augmenter les fonds consacrés aux fouilles,
afin qu'elles fussent menées avec plus d'activité. Il avait compris qu'un pays qui possède une
mine d'or devait l'exploiter, et que Pompéi pouvait devenir pour Naples et l'Italie une source
de richesse plus féconde que les placers du Sacramento. Si le capital est du travail accumulé,
comme le disent les économistes, les œuvres d'art, qui représentent la forme la plus haute du travail,
doivent être le capital le plus productif. Un pays qui a de riches musées attire à lui l'argent des
voyageurs, quand même il n'aurait pas d'autre industrie. Si, de plus, on fait comprendre au peuple
l'intérêt qui s'attache à ces trésors de l'art, on lui inspire le désir d'en produire à son tour, et ainsi
le travail grossissant le capital, la richesse sociale peut s'accroître indéfiniment. On ne saurait donc
consacrer trop d'argent à la formation des musées, à leur entretien et à l'éducation artistique du
peuple, dût-on pour cela supprimer quelques sinécures.

Aujourd'hui, Pompéi est devenu un musée admirablement organisé, où l'on entre par des
tourniquets, où l'on peut étudier l'antiquité à son aise, pendant que des brigades de travailleurs et
de travailleuses s'occupent du déblaiement, sous une surveillance vigilante, sans qu'il soit possible de
rien soustraire. Une taxe, destinée à couvrir en partie l'entretien d'un personnel nombreux, permet
de faire accompagner chaque visiteur par un employé qui ne peut accepter aucune rétribution, sous
peine d'être impitoyablement chassé. Ainsi, comme le dit avec raison l'excellent guide de M. Du Pays1,
tout a été réformé, moralisé, sous l'intelligente direction de M. Fiorelli, qui est à la fois un très-savant
archéologue et un très-habile administrateur.

1. Itinéraire descriptif, historique et artistique de l'Italie et de U Sicile,pir A.-J. Du Pays. édition avec plans e: cartes. 2 vol. in-io.
Paris. L. Hachette et O. 1868 et 1869.

Tome I. 2
 
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