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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Ménard, Louis: Les fouilles de Pompéi et le Musée de Naples, [2]
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Véron, Eugène: Le style Pompadour
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0043

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antique, et cette omission contribue presque autant que la monochromie à la fatigante monotonie de
nos monuments. Dans nos villes modernes' on retrouve partout, sur les quais, sur les boulevards, sur
les places, cette ligne horizontale des toits, coupés seulement par de maigres tuyaux de cheminée. S'il
n'y avait pas dans nos villes quelques précieux restes de l'architecture du moyen âge, on n'y verrait
pas une silhouette heureuse s'enlever sur le ciel. Jamais nos monuments ne sont vus d'aflgle, jamais
une perspective habilement ménagée ne les présente sous un aspect pittoresque. Rien d'imprévu, tou-
jours des façades et toujours les mêmes, au grand désespoir des peintres, qui n'en peuvent tirer un
motif pittoresque ni un effet intéressant. Nous croyons leur donner plus de majesté en les entourant
de grandes places vides, glaciales en hiver, torrides en été; jamais un arbre pour rompre les lignes
rigides de l'architecture. Si on en plante sur les boulevards, il faut qu'ils s'alignent comme des
soldats, à des intervalles égaux; même dans les promenades, dont nous sommes si fiers, les arbres
sont taillés, redressés, ébranchés à hauteur réglementaire, pareils à des plumeaux ou à des manches à
balai. Les fleurs même sont groupées par compartiments selon leur espèce, et rangées selon leur uni-
forme. En Angleterre, on aime les beaux arbres et on les respecte; mais ici, on a si peur de la liberté,
qu'on ne veut pas même la laisser au règne végétal.

Louis Ménard,

Docteur es lettres.

(La suite au prochain numéro )
r

LE STYLE POMPADOUR

Tout le monde sait ou croit savoir que le style rococo a été introduit à la cour de Louis XV par la
marquise. Aussi l'appelle-t-on volontiers le style Pompadour. MM. de Goncourt, dans leur livre sur les
Maîtresses de Louis XV, ont exprimé cette opinion : « Tout le siècle, disent-ils, est comme une grande
relique de la favorite. Sa personnalité vit dans tous ces témoignages du passé que la curiosité garde
dans le musée des mœurs. Elle préside à cette variété et à cet ensemble d'objets si divers dans
l'universalité de leur type, que le xvin' siècle créa à son image pour entourer son existence, la
servir et la parer... Vivante, elle ne baptise pas seulement les élégances et les coquetteries, le
déshabillé qu'elle imagine, le nœud d'épée qu'elle refait au maréchal de Saxe ; elle baptise encore
toute la main-d'œuvre de son temps, tout le mobilier et tous les accessoires d'une civilisation
exquise et raffinée... tout le beau et tout le joli; toutes les recherches et tous les charmes du siècle
se recommandent d'elle comme d'une patronne du luxe et de la rocaille... Elle représente ce caractère
inimitable et constant étendu à toutes les modes d'un temps et à toutes les applications d'un art,
un style; elle est la marraine et la reine du rococo. »

MM. de Goncourt n'ont pas connu le Journal de Duvaux, qui n'était pas publié au moment où
ils écrivaient les lignes précédentes. D'un autre côté, il est certain qu'en 1750 le goût du rococo
dominait encore. C'est ce qui explique l'erreur générale. Il n'en est pas moins vrai que l'influence
de M"'e de Pompadour sur l'art de son temps s'est signalée dans une direction exactement contraire
à celle qu'on lui attribue. Elle recherchait surtout les vases, les meubles de formes anciennes, les
beaux produits de l'art oriental. Elle achetait à tout prix les incrustations et les bronzes de
Boule, les lustres anciens de cristal de roche, les vieilles porcelaines et les vieux laques de la
Chine et du Japon. En avril 17^3, elle payait 5,000 francs une cassette d'ancien laque. Par la
description souvent assez détaillée que nous a laissée Duvaux des objets qu'il lui vendait, il est
facile de voir que ceux qu'elle préfère n'ont rien du style maniéré et contourné qu'avaient mis à la
mode les ennemis forcenés de la ligne droite.

Son influence sur la manufacture de porcelaine, qu'elle finit par transporter de Vincennes à
Sèvres pour la surveiller de plus près, se marque dans le même sens. Les belles pièces qui restent

1. Les Maîtresses de Louis XV, par Edmond et Jules de-Goncourt (Lettres et documents inédits), 2 volumes in-8". Paris. Firmin
Didot frères, fils et C'', rue Jacob, 56. — 1860.
 
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