Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

DOI Artikel:
Ménard, René: La gravure en médailles sous la Renaissance franc̨aise, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0060

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA

GRAVURE EN MÉDAILLES

sous

LA RENAISSANCE FRANÇAISE1

9

L'Académie des beaux-arts avait mis au concours, pour l'année 1869, la question suivante :

« Etudier l'art de la gravure en médailles, en France, depuis le règne de Louis XII jusqu'au
règne de Louis XIV inclusivement, au point de vue des modifications introduites dans la com-
mande, la composition et l'exécution des médailles de cette période. »

Les termes de ce programme indiquent tout d'abord que c'est au point de vue de l'art, et non
de la numismatique, que les médailles doivent être étudiées. Il y a en effet un grand nombre de
médailles qui présentent un véritable intérêt comme documents pour l'histoire et l'archéologie, mais
qui n'occupent qu'un rang tout à fait secondaire par leur valeur artistique. En posant cette question,
l'Académie a eu pour but d'appeler l'attention sur un point de l'histoire de l'art demeuré jusqu'ici
dans une inconcevable obscurité. Aucun livre spécial ne traite, au point de vue historique, de
cette branche importante de la sculpture. 11 y a pourtant un grand nombre d'ouvrages sur la
numismatique, mais qui tous s'occupent des médailles à titre de documents, jamais au point de
vue artistique. Dans l'antiquité et pendant le moyen âge , les médailles comptent parmi les docu-
ments les plus précieux; mais à partir de l'invention de l'imprimerie, elles perdent à ce point de
vue beaucoup de leur valeur, parce que les livres les remplacent. Il en résulte que, si un très-grand
nombre d'écrivains se sont occupés des médailles antiques ou des jetons ou sceaux du moyen âge,
leurs investigations, qui n'avaient pour but que l'histoire politique, se sont arrêtées à la Renaissance,
juste au moment où la gravure en médailles reniait les traditions héraldiques du moyen âge pour
reprendre les traditions d'art de l'antiquité.

La Revue numismatique, qui a publié des travaux si intéressants et de si curieuses recherches sur
les époques les plus obscures de l'histoire, contient à peine une dizaine d'articles sur des médailles
de la Renaissance ; et quand on les consulte, on voit de savantes discussions sur la signification
d'une légende ou d'un symbole, mais la question d'art n'est pas même effleurée.

Quant au Trésor de numismatique et de Glyptique, il faut convenir que, malgré l'intérêt qu'offre cet
ouvrage par le choix et la quantité de médailles qu'il contient, le texte n'est pas fait au point de
vue de l'art, puisque, dans la partie française du moins, on ne trouve aucun renseignement sur la
gravure et les graveurs, mais simplement des notices biographiques sur les personnages représentés.

Leblanc, dans sa célèbre Histoire des monnaies de France, s'occupe exclusivement des changements
survenus comme valeur ou comme poids, des fraudes employées pour falsifier les monnaies, mais il est
fort indifférent à l'art, et tous ceux qui sont venus après lui ont fait de même. Le Manuel de
Y Encyclopédie Roret (numismatique moderne) dit qu'on ne sait rien sur la Renaissance française, et
il ajoute : « Les plus anciens graveurs français sont G. Dupré et .1. Warin ». De sorte que, d'après le
Manuel, l'histoire de la gravure en médailles ne commencerait pas avant Henri IV et Louis XIII.

Les livres que le public est appelé à consulter sur l'histoire de la gravure en médailles sont donc
complètement insuffisants : aucune partie de l'art, il faut en convenir, n'a été aussi dédaignée par les
historiens. C'est pour combler ce vide que l'Académie avait fait appel aux écrivains : si nous avons
essayé d'y répondre, ce n'est pas que nous ayons la prétention de satisfaire pleinement aux exigences
d'un pareil sujet, mais il nous a semblé qu'un effort consciencieux ne pouvait être absolument stérile,
quand il a pour but de jeter un peu de jour sur une question dont personne jusqu'ici ne s'est occupé.

Dans toute la période antérieure à Henri IV, l'absence de documents écrits constitue une diffi-
culté immense : les artistes, par exemple, sont tous anonymes : nous ne connaissons le nom d'aucun des

1. Mémoire inédit couronné par l'Académie des beaux-arts.
Tome I.

7
 
Annotationen