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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Tardieu, Charles: Gavarni, [2]
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Ménard, Louis: Les fouilles de Pompéi et le Musée de Naples, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0106

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LES FOUILLES DE POMPÉI ET LE MUSÉE DE NAPLES. 91

accessible à la plupart des influences qui dominaient l'atmosphère intellectuelle de l'époque qu'il a
contribué à illustrer — dans la double acception du mot — et dont il restera, dans sa diversité, l'un
des représentants les plus originaux, et l'une des personnifications les plus sympathiques. C'en est
assez pour établir qu'il y avait, entre son individualité et son temps, une union qui explique la popu-
larité exceptionnelle dont il a joui de son vivant auprès de toutes les classes d'esprits, et lui assure
pour toujours, indépendamment de l'intérêt qui s'attache à la haute valeur artistique de son œuvre,
une importance documentaire et historique.

Faut-il retracer sa vie, analyser son œuvre par le menu, signaler et apprécier les modifications
successives de son talent, qui débute par la gaucherie exacte et scrupuleuse du dessin géométrique,
pour s'assouplir, par la grâce et le caprice, et conquérir, avec la maturité, la vigueur et la puis-
sance? Faut-il dire à quel point son coup de crayon tour à tour léger, fin, ferme et gras révélait
l'instinct de la couleur1? Faut-il insister sur la richesse et l'ingéniosité des contrastes pittoresques
et philosophiques qui donnent tant de piquant à ses dessins et à ses légendes? Ce serait tomber
dans d'inévitables et inutiles redites?

Une dernière observation : ce fécond producteur, ce spirituel artiste, ce maître peintre avait
une passion étrangère à son art, « la mathématique, » — c'est ainsi qu'il l'appelait, —■ et une
ambition, celle d'attacher son nom à la découverte d'un théorème. Une lithographie de plus ou de
moins, qu'importe? Mais « le théorème Gavarni! » Il avait toujours, disait-il, « une intégrale au travers
du corps2. » Watteau rêvait la gloire de Newton.'Sans avoir la prétention de hasarder un jugement
sur des travaux qui ont pris une grande place dans sa vie, et en laissant aux hommes compétents le
soin d'apprécier ses recherches scientifiques, nous dirions volontiers que ce « théorème Gayarni »
nous fait un peu l'effet du violon d'Ingres qui, avec une modestie évidemment outrée, faisait, dit-on,
plus de cas de sa virtuosité musicale que de sa peinture. Gavarni n'avait pas besoin de « la mathé-
matique » pour consolider sa renommée. L'art vaut la science. Et combien de mathématiciens qui
donneraient de grand cœur un de leurs théorèmes pour une lithographie et une légende de Gavarni.

Charles Tardieu.

LES FOUILLES DE POMPÉI

ET

LE MUSÉE DE NAPLES3

(FIS.)

La fonte et le travail du bronze étaient arrivés dans l'antiquité à une perfection technique dont
nous constatons les résultats sans pouvoir découvrir les procédés. Ces procédés devaient être fort éco-
nomiques, parce qu'on savait ménager la matière première en donnant très-peu d'épaisseur au métal,
et sans doute aussi parce que le travail de la main-d'œuvre était plus simple et plus rapide qu'il ne
l'est aujourd'hui. C'est ainsi seulement qu'on peut expliquer l'emploi si fréquent du bronze, non-seule-
ment dans la sculpture, mais dans l'art domestique. Les statues de bronze et même les statuettes
sont chez nous des objets de luxe, tandis qu'à Pompéi, dans des maisons d'assez modeste apparence,
on en trouve qui sont quelquefois des chefs-d'œuvre. Tout le monde connaît, au moins par des mou-
lages, quelques-uns de ces admirables petits bronzes du musée de Naples : le Satyre dansant, la Vio

1. Sainte-Beuve cite un passage d'une lettre adressée à Gavarni par Chariot, qui compare son confrère à Watteau : • Vos dessins
si fins et spirituels annoncent un sentiment très-fin de la couleur, tout à fait dans le goût de Watteau, qui fut un très-grand coloriste. » Il
11 est pas sans intérêt de rapprocher de cette appréciation le beau dessin de M. Pierre Gavarni, la Pithe, publié dans le 2e numéro de l'Arc.

2. MM. de Goncourt, p. 368.

3. Voir pages 9, 29 et 62.
 
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