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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Ballue, A.: L' architecture chez les peuplades indigènes du Mexique
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0122

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L'ARCHITECTURE

CHEZ

LES PEUPLADES INDIGÈNES DU MEXIQUE

On ne trouve point au Mexique de monuments remontant à une haute antiquité. C'est seulement
entre le vu' et le xnc siècle qu'apparaissent successivement sur le plateau d'Anahuac, les Toltèques, les
Cicimèques, les Acolhueses, les Tlascaltèques et les Aztèques, tous venus des plaines glacées de
l'Amérique du Nord. Ces tribus rivales, politiquement divisées, parlent la même langue et professent le
même culte.

Si, dans les immenses espaces compris entre Tehuantepec et le Rio Bravo del Norte, on ne
rencontre aucun vestige d'une civilisation antérieure, il n'y a pas lieu de s'en étonner. Ne savons-nous
pas que, dans notre vieille Europe, les Scandinaves, à la fin du vic siècle, étaient encore plongés dans
les ténèbres de la barbarie?

Quant à la date de la grande migration qui porta les Américains du Nord sur les terres bénies du
soleil que baignent la mer Vermeille et les eaux du grand golfe mexicain, elle est aujourd'hui certaine.
Des traditions soigneusement conservées par les Indiens, les peintures hiéroglyphiques recueillies après
la conquête espagnole, les inscriptions découvertes dans les temples, ont permis de la fixer.

Partout, sur le sol, on retrouve la même empreinte de la forte race contre laquelle Cortez et ses
compagnons eurent à livrer de si furieux combats. Les monuments élevés parles indigènes varient dans
leurs dimensions, mais le type reste invariablement le même : c'est le Tcocalli ou maison de Dieu.

Le Tcocalli est d'une pyramide quadrangulaire tronquée, composée de quatre ou six assises
superposées. Les côtés en sont orientés avec soin. Sur chaque face, de larges escaliers donnent accès
à la plate-forme supérieure, couronnée par des tours où sont renfermées les idoles, et surmontée d'une
table en porphyre ou en basalte qui sert aux sacrifices. Des cavités sont ménagées à l'intérieur pour
la sépulture des rois.

Tout autour règne une vaste enceinte renfermant des jardins, les logements des prêtres, des
magasins et des arsenaux. Le Tcocalli servira donc au besoin de place forte. Nous sommes en plein
gouvernement théocratique : l'union du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel est aussi intime que
possible.

Le peuple ne pénètre jamais dans l'enceinte sacrée, mais il aperçoit du dehors les longues files des
teopixqui (prêtres) gravissant les escaliers de la pyramide. Il les voit se prosterner devant l'astre qui
symbolise à leurs yeux la toute-puissance créatrice, et lui immoler des victimes humaines.

Rapprochez cette description de celle qu'Hérodote et Diodore de Sicile nous ont laissée du temple
de Bélus, comparez les idoles mexicaines, courtes, trapues, massives, aux sculptures étrusques, écoutez
les antiques légendes où l'on vous raconte les faiblesses de la « femme an serpent » (Eva) et vous
comprendrez comment on a pu rattacher les traditions des Aztèques à celles de l'ancien continent.
On assure donc que le Nestorianisme, mêlé aux dogmes des Bouddhistes et des Chamans, fut répandu
par les Tartares Mandchoux dans le nord-est de l'Asie. De là, franchissant le détroit de Behring,
il aurait pénétré jusque dans les régions boréales de l'Amérique d'où sortirent les Toltèques.

Tout cela n'est qu'hypothèse, et, il faut bien le dire, hypothèse un peu risquée.

N'est-il pas plus simple d'expliquer la civilisation aztèque par la marche uniforme et progressive
de r esprit humain.

Ne retrouve-t-on pas fatalement le culte du soleil à l'origine de tontes les religions?

Habitant des plateaux élevés, au milieu de hautes montagnes, les Indiens n'étaient-ils pas
naturellement portés à donner à leurs monuments quelque chose du caractère grandiose et sauvage
des Cordillères?

Quoi qu'il en soit, après avoir parlé de la forme et de l'usage des Teocallis, nous devons indiquer
maintenant les dimensions des principaux d'entre eux.
 
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