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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Chronique étrangère
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Millte et la presse anglaise
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Notre eau-forte
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0161

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L'ART.

ment par les plus célèbres de ses contemporains. Après la publi-
cation, pour respecter la volonté du testateur, on pourra remettre
les manuscrits sous les verrous et ne plus les montrer à personne.

— Le marquis Gino Caponi vient de publier son Histoire de
la République jlorentine} à laquelle il travaillai: depuis de longues
années. Voulant rendre hommage à l'illustre historien, la junte
municipale de Florence a résolu d'ouvrir une souscription popu- j
laire afin de lui ériger un buste qui sera placé dans le Palazzo j
Vccchio. Le marquis Gino Caponi est le plus grand écrivain que ;
possède la Toscane depuis la mort de Guerrazi; il est le dernier
représentant de trois générations disparues, que résume dans notre
siècle ce triumvirat litcéraire toscan : Niccolini, Giusti et Guer- I
razi. Malheureusement, l'illustre vieillard ne verra pas son buste :
il est aveugle.

Pays-Bas. — Du 16 mai au 27 juin prochain aura lieu à La
Haye une exposition d'ecuvres d'art. Les envois devront être
expédiés du 15 avril au ier mai. Il ne sera pas reçu plus de trois
tableaux d'un même artiste. Le conseil communal alloue à la
commission un subside qui sera affecté à l'achat de tableaux pour
le musée moderne. Il y aura aussi une tombola.

Il n'est pas question des sculptures, gravures, etc., mais il y
a lieu de supposer que l'exposition est accessible, dans les mêmes
conditions, à toutes les œuvres d'art, sans distinction de genre.

Russie. — Un nouveau journal d'art, la Cotisation; vient de
paraître à Saint-Pétersbourg. C'est une revue illustrée, dont le
premier numéro, publié en décembre dernier, contient, outre
d'excellents articles, deux eaux-fortes par Seamon et Kelpcr, ec
plusieurs bois par Koppe.

MILLET ET LA PRESSE ANGLAISE

La presse anglaise paye à la mémoire de Millet un juste tri-
but d'éloges et de regrets.

UAthenceum l'appelle un artiste pour les artistes et le compare
à Rembrandt, comparaison qui, pour partir d'un bon naturel,
n'en est peut-être pas moins discutable. « Le génie de Millet, dit
ce journal, n'était ni irritable, ni capable des faiblesses du cynisme ;
ni misanthropique, ni mélodramatique; ni ascète, ni hypocondre,
mais concentré, poursuivant un idéal unique, dévoué à son art
avec une sorte d'héroïsme semi-inconscient, n'admettant que le
vrai, et prenant pour l'atteindre une voie invariable dont rien ne
le détournait. Il a vu la vérité dans de nobles généralisations de
tons et de nuances; il a trouvé dans les figures des paysans et
les contours des paysages des formes grandes et solennelles. Il a
trouvé la vérité dans l'éclat merveilleux d'une ligne de nuages,
dans le coloris insaisissable des collines à la tombée du soir. Il
avait, à l'occasion, autant d'imagination que Rembrandt, et pas
plus que lui il ne dédaignait de peindre les ombres épaisses d'une
étable de vaches. Pour Millet, ce que nous appelons en Angle-
terre le sujet, n'était presque rien. Son sujet c'était le sentiment
de certaines combinaisons d'effets, de couleurs, de masses et de
forme. Le charme du peintre est irrésistible. Dans son art Millet
s'est rapproché de Rembrandt plus que tout autre moderne, en
répandant à profusion toutes les richesses de la lumière, en amon-
celant des mondes de ténèbres, et en produisant d'ineffables
mystères de couleur, comme s'il avait rêvé dans un paradis
solennel. »

L'appréciation de YAcademy est moins paradisiaque, mais
non moins intéressante : « Dans l'époque moderne, il n'est pas
d'artiste plus sincère, il n'en est pas dont le génie soit l'expres-
sion plus complète de son temps. Après quelques années d'études
et de tâtonnements, il se consacre avec persévérance, malgré sa
pauvreté, malgré la froideur du public, à peindre la classe
d'hommes, les mœurs et les travaux avec lesquels ses origines
l'avaient familiarisé. Il est en art le poète, — le poète admira-
blement sincère, délicat et profond de la vie pastorale et agricole
telle qu'elle est réellement dans son pays. Champs labourés par
une journée grise d'automne, rentrée des brebis au coucher du
soleil ou au lever de la lune, semailles, récoltes, la vérité de ces
spectacles, leur variété sévère dans leur monotonie, leur solen-
nité sérieuse, résignée, pathétique, leurs harmonies tranquilles,

n'avaient jamais trouvé de peintre avant lui. Et il a été plus ou
moins le maître de ceux qui, dans ces dernières années, ont suivi
la même voie, de Jules Breton, de Ch. Jacque, et des autres
peintres de la campagne en France, de Mason, et pour une part
de Walker en Angleterre. »

M. Henry Wallis adresse au Times une lettre qui contient
quelques renseignements sur diverses œuvres dont Millet s'occu-
pait peu de temps avant sa maladie, et dont plusieurs, malheureu-
sement, sont sans doute restées inachevées. « D'après l'opinion
générale, écrit M. Wallis, et notamment d'après ceux qui n'ad-
mirent pas la phase la plus récente de l'art français, l'école de
Courbet-Manet-Corot (singulière association de noms et d'idées!),
Millet était le premier peintre français de son temps. Certaine-
ment, l'école française n'a jamais produit un artiste aussi fidèle à
la nature, un aussi véridique interprète des épisodes et des émo-
tions de la vie réelle. Ses œuvres n'ont rien de théâtral ni de
trivial (cynical). Elles réveillent dans l'esprit d'un Anglais quelque
chose du sentiment poétique de Burns et du naturalisme sympa-
thique de Wordsworth. Il avait l'art d'introduire dans ses pein-
tures de la vie pastorale de la France moderne, tout en respectant
la vérité de la nature, toutes les qualités élevées de la meilleure
éducation artistique qui se trouvent dans les œuvres des grands
maîtres. » M. Wallis cite à l'appui de cette appréciation l'Angé-
lus du soir exposé à Paris en 1867. Parmi les œuvres qu'il a pu
admirer récemment, encore inachevées, dans l'atelier du peintre,
il signale une église de village en Normandie, celle où Millet fut
baptisé. Le tableau lui avait paru parfait. « Non, lui dit le peintre,
il y a une impression qui m'a frappé quand j'étais enfant, et que
je n'ai pas encore réussi à rendre; mais j'espère y arriver quelque
jour. » M. Wallis signale encore un tableau représentant une
vieille ferme normande; — deux charmantes idylles : une jeune
paysanne ramenant ses moutons â l'étable, paysage, moutons et
bergère baignant dans la lumière rose du crépuscule ; un petit
paysan, assis sur un banc, et soufflant du cor pour rappeler ses
vaches, coucher de soleil; — un verger au printemps; —des
moutons s'abritant derrière une meule; — et un groupe de mois-
sonneurs, dont le mouvement rappelle à l'auteur de la lettre
l'allégro d'une symphonie de Beethoven. — M. Wallis termine
en disant qu'un important ouvrage de Millet ne ferait pas mal
dans la National Gallcry.

NOTRE EAU-FORTE

John Crome, dit Old Crome (Crome-lc-Vieux pour le dis-
tinguer de son fils John Bernay Crome, l'excellent peintre d'effets
de nuit), est né à Norvich en 1769 et mort en 1821 dans cette
ville où se passa presque toute son existence. Cet artiste éminent,
qui n'a point eu de maître, fut avec son beau-frère Ladbrooke

: le glorieux fondateur de l'école de Norwich, d'où sont sortis tant
de précurseurs des illustres paysagistes modernes.

Les Environs de Nonvich, d'Old Crome, l'un des plus remar-
quables tableaux de la riche collection de M. William T. Blod-
gctt, ont été gravés pour l'Art par M. Théophile Chauvel.

L'Administraient -Gérant, HIPPOLYTE HEYMANN.
 
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