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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Yriarte, Charles: J.-F. Millet
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0178

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J.-F. MILLET,

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d'hiver. L'Hiver, un champ plein de givre qui crie sous le pas du chasseur; un ciel étouffé et un
village à l'horizon, où les modelés des toits eux-mêmes sont intéressants; le Retour à la ferme,
composition audacieuse prise, pour ainsi dire, à vol d'oiseau, où le paysan, à midi, rentre déjeuner à
la chaumière, au-dessus de laquelle voltigent les pigeons familiers, caché à mi-corps dans un chemin
creux enti-e deux champs plantés. On sent bien que ces descriptions d'oeuvres, dont le lecteur ne
voit même pas une interprétation, doivent le fatiguer d'autant plus qu'il est forcé de croire sur
parole celui qui a vu pour lui. Mais, et nous y revenons, c'est peut-être, dans l'œuvre, le côté le
plus pénétrant et le plus complet. Il y a des taches sans doute, des choix discutables, des physio-

La petite Bergère.
Dessin d'Edmond Von, d'après un dessin de J.-F. Millet; gravure de Perrichon.

nomies si dépourvues de grâce, qu'elles nous heurtent et même nous répugnent; mais disons vite
qu'elles appartiennent à une époque éloignée et que, dans cet ordre de productions, Millet, devenu
pur esprit, était arrivé probablement à l'apogée de son talent, absolument maître de lui, léger d'allure
dans l'exécution et se possédant assez lui-même pour ne jamais dépasser le but ni ne jamais rester
en deçà.

Après avoir essayé de faire comprendre le peintre, nous indiquerons rapidement l'homme.

Millet avait passé toute sa jeunesse dans les champs ; fils d'un berger, il avait gardé quelque
chose de cette contemplation du solitaire au milieu de la nature; ce qu'il savait il l'avait appris
lui-même ; il allait à l'école le soir et, dès ses premières années, avait montré une grande propension
pour les arts du dessin. Plus tard, il s'était fait une seconde éducation par l'étude. 11 avait de la
lecture, mais c'était surtout par une observation assidue, incessante, qu'il avait constitué le fonds de
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