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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Yriarte, Charles: J.-F. Millet
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Raymond, Jules: M. Charles-Armand Signol
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0181

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M. CHARLES-ARMAND SIGNOL. ««5

Le public veut savoir si une telle existence fut heureuse et si la fortune a souri à ces trente
années d'efforts et de constant travail. La décision prise par la direction des Beaux-Arts à l'égard de
la veuve de l'artiste répond à cette préoccupation.

Millet, sans que ses œuvres aient jamais atteint de grand prix, avait un débouché assuré et un
public restreint, mais fidèle. 11 avait aussi des revenus fixes basés sur la production régulière et
incessante de dessins et pastels qui constituent aujourd'hui une collection considérable aux mains
d'un amateur; mais ceux qui ont compté avec les nécessités de la vie comprendront aisément qu'un
artiste, qui a eu à répondre de l'existence physique et morale de dix êtres qui lui sont chers,
n'ayant pour tout patrimoine que son cerveau et sa main, gêné d'ailleurs par l'impedimentum d'une
conscience qui l'empêchait de sacrifier à la mode du jour, doit fatalement mourir pauvre, si bien
doué qu'il soit par la nature et si vaillant qu'il ait été.

J'entends dire qu'on va s'enrichir avec les œuvres qu'il a produites depuis quinze ans et qui sont
classées chez des amateurs. C'est une question qui va évidemment se poser, mais quel que soit le
sens dans lequel elle se résoudra, elle ne saurait avoir d'effet rétroactif. Tout au plus cette
circonstance pourra-t-elle rendre rêveurs ceux qui se préoccupent des conditions de la vie des
artistes.

Nous ne perdons pas l'espérance. On dit que Dieu bénit les grandes familles; le peintre de Y Angélus
fut un honnête homme, un artiste digne, un cœur loyal, il a droit à cette bénédiction posthume.

Charles Yriarte.

M. CHARLES-ARMAND SIGNOL

Le verglas, qui a rendu Paris impraticable le premier jour de 1875 et qui a occasionné tant de
graves accidents, a fait une sérieuse victime dans la personne de M. Signol, tué par une chute à l'angle
d'un trottoir. C'était un digne homme et un connaisseur profond de toutes les merveilles artistiques
des xve et xvic siècles, qui l'avaient tout particulièrement passionné; il est très-regretté dans le monde
des Curieux où il laisse un nom justement respecté.

M. Charles-Armand Signol, frère aîné du membre de l'Institut, était âgé de soixante-treize ans;
il avait pendant longtemps fait, avec la plus scrupuleuse probité, le commerce d'objets d'art et de
curiosité ; tout Paris a connu son magasin du quai Voltaire. 11 a exploré la Sicile quand personne n'y
songeait, et de précieuses trouvailles ont récompensé sa persévérance.

Quand il se retira des affaires, il n'y eut qu'une voix pour reconnaître que sa fortune avait été
des plus honorablement acquises. C'était un amateur d'arts passionné. Une fois libre, il réunit pour
son propre plaisir un grand nombre de très-belles œuvres et apporta une sollicitude toute particulière
à former un très-remarquable médaillier de la Renaissance et une collection presque exclusivement
consacrée aux deux plus belles périodes de l'art italien, objet constant de ses études.

Les amateurs garderont précieusement le souvenir des œuvres de choix qu'il avait envoyées à la
dernière exposition de l'Union Centrale des Beaux-Arts appliques à l'Industrie, parmi lesquelles on
admirait surtout le superbe portrait d'homme de la collection de Lameth, attribué à Antonello de
Messine, trois médaillons en marbre du xvie siècle, portraits de Francisco Sforza, de Giovanni
Gallazzo et de Ludovico II Moro, et cet autre marbre du xvn siècle, d'un si grand caractère, que
nous sommes heureux d'avoir été autorisé à faire graver. Il reproduit les traits singulièrement
accentués de ce Philippe-Marie Visconti, qui fut duc de Milan après la mort violente de son abomi-
nable frère Jean-Marie. Il était le second fils de Jean Galéas I", qui avait tenté la création d'un
royaume d'Italie, entreprise audacieuse, reprise avec le même insuccès par Philippe-Marie. Ce
 
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