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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Malvinne, Charles: Les monuments de Bruges
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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0185

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CHRONIQUE

ciens édifices de leur province •. Il paraît qu'ils poussent la fa-
miliarité jusqu'au sans-gêne. Inutile d'ajouter que le projet du
Comité n'était accompagné ni des détails ni des descriptions
qui lui paraissent indispensables quand il s'agit du Franc de
Bruges.

Si le Comité de Bruges avait à cœur de conserver aux mo-
numents de la province leur physionomie originale, le carac-
tère propre de leur architecture, il traiterait moins familièrement
l'hôtel de ville de Furnes. N'y aurait-il pas là quelque dessous
de cartes? La chose est d'autant plus probable que la fabrication
des cartes à jouer est une industrie brugeoise. Mais quel est le
dessous? Je l'ignore. Je ne le soupçonne même pas. Voici seule-
ment ce que je sais, et ce qu'il n'est pas mauvais que vous
sachiez.

Il existe dans les Flandres une grande usine qui tend dou-
cement au monopole de tous les travaux d'art religieux du pays.
Cette fabrique est dirigée par M. Jean Bethune. Elle est très-
vantée par son ami M. Wheale, l'archéologue anglais déjà
nommé, et très-protégée par ses autres amis du Bien public.
Elle tient tous les articles religieux imaginables, peinture, sculp-
ture, vitraux, ameublement, voire même l'architecture et la ma-
çonnerie. Vous pouvez bâtir votre église, la décorer, la chauffer,
l'éclairer et l'habiller de pied en cap sans sortir de cette excel-
lente maison. C'est la Belle Jardinière de l'art ecclésiastique.

Quant à ses produits, lorsque vous viendrez en Belgique, il
vous sera aisé d'en juger sur échantillon. C'est à la maison
Bethune et C'e que nous devons toutes ces verrières en faux
moyen âge qui ont l'air de caricatures de l'art du xme siècle,
avec des saints quadrumanes, aux coudes pointus, aux yeux
énormes, et des Christs d'une anatomie enfantine. Et encore cette
décoration de la chapelle Saint-Macaire (de la cathédrale de
Gand), qui a fait pousser des cris de terreur à tous les Gantois,
lesquels ont craint un moment de voir cette décoration iroquoise
se répandre dans toute l'église. Et encore ces fades et grotesques
poupées, peintes et dorées qui remplissent maintenant les églises,
et qui ont la prétention de ressusciter la sculpture polychrome
du moyen âge.

CHRONIQUE

Allemagne. — Les souscriptions recueillies pour le monu-
ment de Cornélius, à Dusseldorf, s'élèvent à 20,068 thalers
(75,255 francs). Mais le sculpteur Donndorf, de Dresde, doit
recevoir pour la statue 23,000 thalers (87,350 francs). Restent
encore le prix du piédestal et les frais de placement. Les fonds
ne sont donc pas faits. Le sculpteur travaille à sa statue depuis
le printemps de l'année dernière. On croit que l'inauguration
aura lieu en 1877.

— Le tableau du professeur Piloty, Thusnelda, trés-vanté
en Allemagne, où il est célèbre depuis l'Exposition universelle
de Vienne, a été acheté au prix de 35,000 florins par le roi de
Bavière, pour la pinacothèque de Munich.

Angleterre. — Dans la dernière réunion du Royal Ar-
cheologicallnstitutede Londres, M. C. D. E. Fortnum, à propos
du prochain Jubilé de Michel-Ange, à lu un mémoire sur le por-
trait authentique du grand maître, par Léo Leoni « il cavalière
Aretino »; il a montré le portrait de Michel-Ange modelé en cire
par Léo Leoni, la médaille en bronze exécutée d'après ce modèle
en cire, et une épreuve électrotype de cette médaille.

— Une exposition d'aquarelles est ouverte à Londres dans
la Dudley Gallery. Elle se compose de plus de six cents œuvres;
mais d'après ce que nous lisons dans les journaux anglais elle ne
serait que médiocrement agréable, tout au plus agréablement
médiocre. L'appréciation la plus favorable constate une bonne

ETRANGERE. 167

Chose étonnante, tout talent qui surgit dans les Flandres,
tout artiste qui pourrait devenir un concurrent pour l'usine
Bethune est immédiatement en butte aux attaques des frères et
amis du Bien public. L'architecte provincial, M. Buyck, n'est pas
le seul malmené. On traite de la même façon M. Pickery, l'unique
statuaire de la Flandre occidentale et artiste de mérite ; M. Dob-
belaere, ancien prix de Rome, artiste éminent, qui a refait de la
peinture sur verre un art véritable et non plus une simple indus-
trie; M. de la Censerie, jeune architecte du plus grand talent,
nommé récemment architecte communal à Bruges. Hier encore
on s'attaquait aux architectes des bâtiments civils, sous prétexte
qu'ils vont faire démolir une tourelle qui n'a aucun intérêt archéo-
logique et qui ne tient plus ensemble. Je soupçonne que leur
vrai crime est d'avoir fait un joli projet d'école, dont la com-
mande aurait pu être confiée aux Maîtres-Jacques de l'usine
Bethune.

Cette maison a trouvé un moyen merveilleux de battre
monnaie : c'est de ramener nos anciens monuments à l'unité de
style. Véritable trait de génie ! Une église est d'ordinaire
l'œuvre de plusieurs générations, partant un mêli-mêlo de plu-
sieurs styles. Voilà du coup toutes nos vieilles églises à refaire !

Par malheur, la Commission royale des monuments ne s'est
pas prêtée à cette magnifique spéculation. Elle a allégué qu'elle
est instituée pour conserver les monuments et non pour les mettre
par terre ; que cette trace du travail de plusieurs siècles et du
passage de plusieurs générations dans la même église est juste-
ment ce qui fait la grandeur de beaucoup d'édifices religieux, en
même temps que ces documents de pierre, pour ainsi parler,
sont du plus haut intérêt pour l'histoire de l'art; que d'ailleurs il
n'y a pas le moindre avantage à remplacer des ouvrages Renais-
sance authentiques par du néo-gothique, c'est-à-dire par du
gothique faux et prétentieux; enfin que ce n'est pas la peine
d'acheter ce pitoyable résultat artistique au prix de dépenses
énormes qu'on peut d'avance chiffrer par millions.

Je crois inutile d'en dire plus long.

Charles MalvinnE.

ÉTRANGÈRE

moyenne ordinaire. Notons que pour 600 élus, il y a eu, dit-
on, 1,200 refusés; ce qui fait dire à l'Architect que le marché
est encombré.

— M. Aima Tadema vient de terminer deux tableaux impor-
tants : Cléopâtre recevant Marc-Antoine, et Un Regard à travers
les arbres.

— Le South Kensington Muséum vient de faire l'acquisition
d'une collection de faïences persanes et d'objets en métal, brûle-
parfums, plats et autres objets d'un travail délicat.

— L'Angleterre vient de perdre un de ses compositeurs les
plus distingués, sir William Sterndale Bennett, né à SheiTield le
13 avril 1816, mort à Londres le ier février 1875, âgé par con-
séquent de cinquante-neuf ans. Fils d'un organiste, orphelin à
trois ans, choriste du Kings Collège à Cambridge, puis élève de
l'Académie royale de musique de Londres dont il est devenu le
directeur en 1868, Sterndale Bennett compléta ses études musicales
en Allemagne, à Leipzig, où l'avait appelé Mendelssohn dont il
était l'ami et dont il resta toute sa vie le disciple. L'Athenœum signale
parmi ses œuvres les plus remarquables les Natades; ouverture à
grand orchestre, son 4e concerto, en fa mineur, pour piano et
orchestre, et son capriccio en mi, également pour piano et orchestre.
Il a mis en musique le poème de Tennyson, The May Queen (la
Reine de mai). Sa célébrité était restreinte. Pourtant son talent a été
apprécié à l'étranger par des juges dont le suffrage est précieux,
 
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