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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Ménard, René: La gravure en médailles sous la Renaissance franc̨aise, [5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0205

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LA GRAVURE EN MÉDAILLES. 187

singulièrement en France après le retour de l'armée, et on peut remarquer que les personnages dont
on a fait les médailles sont principalement ceux qui avaient été en Italie, soit comme guerriers soit
comme négociateurs.

Néanmoins les médailles exécutées par des artistes français sous Charles VIII ne sont pas
très-nombreuses. Elles sont généralement imitées des médailles italiennes de la même époque. Celle
de Charles VIII, portant le collier de l'ordre de Saint-Michel, celle d'Aymar de Prie, datée de 1485,
de Pierre de Conthardy, premier président au parlement de Paris, celle de Guillaume de Poiriers,
où l'on voit au revers un Mercure donnant la main à l'Abondance, et plusieurs autres, montrent, il
est vrai, de grandes qualités, mais on ne saurait assurer qu'elles soient françaises ou italiennes.
Déjà sous Louis XI nous avons vu que des médailles avaient été exécutées en France par des artistes

italiens; nous avons vu que la Provence, par ses rapports continuels avec l'Italie, avait, à l'époque du
roi René, une école d'art assez brillante, dont la ville d'Aix était le centre. Mais ce fut en réalité
la brillante et chevaleresque expédition de Charles VIII qui, en nous mettant en contact avec le
foyer même de l'art italien, décida le mouvement de la Renaissance.

Ce n'est en réalité qu'à partir de Louis XII que la gravure en médailles peut compter en
France comme une branche sérieuse de l'art national. Charles VIII avait ramené d'Italie toute une
colonie d'artistes; Louis XII fit de même. Des Italiens venaient d'eux-mêmes offrir leurs services et
chercher du travail dans un pays où ils avaient moins de concurrence et plus de bénéfices. Ces migra-
tions d'artistes durèrent pendant toute la Renaissance et principalement sous François Ier.

Une très-belle médaille fut offerte à Louis XII à son entrée à Tours. Les tours que l'on voit sur le
revers sont l'emblème de cette ville. Louis XII avait été grand maître de l'ordre du Porc-épic, fondé
par son aïeul, et, bien qu'il eût supprimé cet ordre à son avènement au trône, il conserva toujours le
porc-épic dans ses armes. Aussi est-il représente ici.

Cette médaille est intéressante sous tous les rapports : comme œuvre d'art, elle est une des
premières médailles purement françaises qui ait une grande valeur. Le profil offre un caractère
profondément individuel. Le modelé est accusé par grands plans, sans détails inutiles, et le contour,
fermement dessiné, se présente sans sécheresse ; enfin ce qui rend cette médaille doublement intéres-
sante, c'est qu'elle est attribuée au patriarche de l'école française, à Michel Colombe, l'auteur du
 
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