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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Chronique de l'Hôtel Drouot
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0237

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CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT

M. Papeleu qui, l'année dernière, avait fait au Cercle de
i Union artistique de la place Vendôme une exposition entièrement
composée de ses œuvres, va livrer, le 6 mars, cinquante-neut
toiles aux enchères de l'Hôtel des Ventes.

C'est une tentative hardie, mais on comprend qu'un artiste
qui est en même temps un grand voyageur, et qui jamais n'a abordé
un pays sans en rapporter des souvenirs peints sur nature avec
sincérité et une véritable entente du choix des motifs, se soit
laissé aller à produire sans s'occuper du débouché de ses œuvres.
Peu à peu l'atelier se garnit, les tableaux s'entassent, ils couvrent
les murs, et il faut, si l'on veut produire encore, faire appel aux
amateurs.

L'ensemble est très-varié ; il y a là même un filon très-nou-
veau que l'artiste exploite avec un rare bonheur ; on peut dire
qu'il a découvert Paris, ses quais, ses places, ses boulevards qui
lui ont fourni nombre de sujets de petite dimension d'une touche
très-spirituelle. Puis c'est Nice, Monaco, la Bretagne, Jersey,
Fontainebleau, les côtes de Hollande, Anvers.

On court peut-être un peu le risque, en livrant tant d'œuvres
signées du même nom aux chances d'une vente, de se déprécier
soi-même, au point de vue du prix à atteindre, mais pour les
artistes ces expressions diverses et cette grande variété dans
l'ensemble ont leur prix, et on peut juger à coup sûr un peintre
quand il se présente ainsi sous tant de formes multiples; nous
avons vues réunies les cinquante-neuf toiles du catalogue, et cer-
tainement cet ensemble est d'un artiste et d'un peintre au bon
sens du mot.

— La vente des objets d'art, de curiosité et d'ameublement
de feu M. Séchan, le célèbre peintre décorateur de l'Opéra et
des palais du Sultan à Constantinople, a commencé le 22 février
et durera dix jours. Le catalogue est l'œuvre de notre savant col-
laborateur M. Albert Jacquemart.

Le numéro 1 a été adjugé au prix de 50,000 francs à un
emballeur ; hâtons-nous d'ajouter que cet emballeur servait de
masque à M. le baron Adolphe de Rothschild qui a enrichi ses
merveilleuses collections de cette arme précieuse acquise autrefois
à Venise par M. Séchan moyennant la bagatelle de 200 francs.

Voici la description que le catalogue donne de cette pièce excep-
tionnelle :

« Magnifique cimeterre-pistolet à lame droite, avec rainure
d'évidement vers le dos, qui est creusé d'un canon de petit calibre ;
le talon, à moulures ornées d'or et denticules, porte des trophées
d'armes finement ciselés et dorés; le dos, cannelé le long du canon,
est aussi orné à la base. La poignée, à quillons droits terminés par
des masques de lions, et se rattachant sur une caisse à pans coupés
renfermant la batterie à rouet, fournit une branche de garde avec
masque et trophées. La fusée, chargée également de médaillons et
trophées, se termine par une tête de lion à cornes de bélier, cou-
ronnée par une palmette et liée par un frein. Travail vénitien
remarquable de la Renaissance. »

Le numéro 2 était une « très-belle épée à pommeau ovoïde
quadrilobé, à quillons courbés en S, se rattachant par des pas-d'ànc
et des brandies accessoires à une double garde presque fermée par
une branche diagonale et une autre remontant verticalement de la
contre-garde. Cette poignée est en fer noir incrusté de bordures
pointillées et de rinceaux d'argent ciselé avec fleurs, fruits et
oiseaux, du plus beau travail; le pommeau renferme en outre, dans
ses rinceaux, des animaux courant. La lame, à cinq cannelures
vers le haut, porte la signature du fameux Munesten, de Tolède :
Andreis Muxste.v, et en outre une tête de Maure, poinçon
inédit du maître. xvic siècle. »

C'est M. Foule qui est devenu l'heureux propriétaire de cette
épée; il l'a payée 6,850 francs, ce qui est loin d'être un prix élevé.

— Le 5 et le 6 mars M" Charles Pillet vendra la collection
peu nombreuse mais exquise de M. du M*** M***. (Experts :
MM. Charles Mannheim et Haro). Sir Joshua Reynolds, Clo-
dion et François Duquesnoy auront les honneurs des plus bril-
lantes enchères

— En avril M" Pillet procédera à la vente après décès de
Hamon et à une vente de dessins de Gustave Doré.

— La vente des collections de M. le prince Paul Galitzin est
définitivement fixée aux 10 et 11 mars. Expositions particulière
le 8 et publique le 9. Commissaire-priseur : M" Charles Pillet;

I experts : MM. Cii. Mannheim et Féral.

NECROLOGIE

M. Jean-Baptiste Vuillaume est mort le 17 février, à
l'âge de soixante-dix-huit ans, dans sa propriété des Ternes.
Il était un des plus illustres représentants de l'art de la lu-
therie. Travailleur et chercheur infatigable, il s'était initié
à tous les secrets des grands maîtres italiens, des Maggini, des
Stradivarius, des Guarnarens dont il a été le véritable conti-
nuateur. Il a fait de leurs instruments à cordes des imitations
incomparables extrêmement estimées et que les amateurs vont
plus que jamais rechercher. On sait qu'une des filles de
M. Vuillaume a épousé le célèbre violoniste Alard.

— L'année 1875 débute d'une manière cruelle pour
l'Ecole française : après Millet, c'est Corot qui succombe.
L'éminent artiste est mort à Paris, le 22 février, à onze
heures du soir.

M. Jean Rousseau s'est chargé de retracer pour Y Art la
noble existence de ce maître d'un sentiment si poétique; on
dira de lui qu'il n'a produit que des œuvres élevées et qu'il
a sans cesse pratiqué le culte du beau et du bien. C'était un
grand artiste, c'était aussi un grand cœur.

L'Administrateur-Gérunt, HIPPOLYTE HEYMANN.
 
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