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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Véron, Eugène: Nicolas-Toussaint Charlet
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La Fizelier̀e, Albert de: Louis Boulanger
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0245

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disparu. Les éditeurs se disputaient ses dessins. En 184s, il voulut entreprendre une galerie militaire
depuis 1792- Un éditeur lui offrit vingt-cinq mille francs comptant, « en lui laissant le loisir de
faire l'ouvrage en sécurité;, quitte à traiter avec lui à la fin de l'œuvre. » Il refusa, voulant que
cette œuvre restât en propriété à ses enfants.

Cependant sa santé s'altérait rapidement. Ses jambes étaient gonflées; il ne pouvait plus
sortir. Il travailla pourtant jusqu'au dernier moment. Le 30 octobre 1845, vers quatre heures du
soir, appuyé sur son fils aîné, il se traîna jusqu'à sa table de travail. Une fois assis dans son fauteuil,
il voulut prendre un crayon et ne put le tenir. Sa femme et ses enfants étaient autour de lui :
« Adieu, mes amis, dit-il en leur tendant les mains, je meurs, car je ne puis plus travailler. »
Quelques minutes plus tard, il expirait.

Une foule immense suivit son convoi. L'artiste populaire eut des funérailles dignes de lui, et la
France entière s'associa au deuil de ses amis. Il méritait ces regrets autant par son caractère que
par son talent. Dans l'ordre d'idées un peu étroites où il vécut enfermé, il n'apporta que des
intentions honnêtes. Son patriotisme n'était pas d'une nature bien élevée, mais il était ardent et
sincère, et s'il se disait libéral, c'est qu'il croyait vraiment l'être. La naïveté de son fanatisme
pour la légende impériale a peut-être de quoi nous étonner aujourd'hui, mais il n'était en cela que
l'écho du sentiment général de ses contemporains; par ce côté, ce fut le Marco Saint-Hilaire
du crayon... avec le talent en plus.

Eugène Véron.

LOUIS BOULANGER

Voici une exposition bien faite pour raviver tout un monde de souvenirs et faire miroiter aux yeux
des amateurs qui commencent à dépasser leur demi-siècle, le reflet charmant des beaux jours de
l'enthousiasme poétique.

Le nom de Louis Boulanger est en effet inséparable de l'histoire du mouvement de la littérature
et des arts pendant cette période brillante et bruyante de la production française, connue sous la
désignation d'époque romantique.

Quelle foi et quelle ardeur! quelle puissance de persuasion et de prosélytisme! Peinture et
Poésie, Histoire et Gravure, Statuaire, Philosophie, Science expérimentale s'émancipaient, se trans-
formaient et s'armaient. Appelant à elles la jeunesse, cette jeunesse issue des hommes de la
Révolution, éblouie des clartés qui émergeaient des idées nouvelles, elles l'adjuraient d'entrer en
lice et de prendre part au bon combat, à la sainte croisade du progrès, à la recherche, des formules
de l'avenir.

Quoiqu'il soit advenu du romantisme, — hélas! ce n'est pas même une école et il n'a produit que
des individualités sans postérité, — quoiqu'il ne soit en réalité qu'une évolution, il n'est pas moins
évident que de cette évolution naquirent l'indépendance de l'art moderne et le droit des artistes à
l'originalité.

(les deux conquêtes leur avaient été trop longtemps disputées par les corps académiques et les
préférences officielles, pour que l'ensemble historique des efforts qui les leur a données ne tienne
pas une place importante dans les fastes de l'art français.

Louis Boulanger fut un des plus vaillants athlètes de cette lutte; malheureusement il ne parvint
pas plus que les autres à la réalisation de cette formule de l'art romantique, objet de tant d'efforts
et de si nobles espérances. Comme les plus célèbres d'entre les autres il fit apprécier son individualité
et remarquer son talent ; mais ce fut tout : le principe dont il avait rêvé la glorification et la
perpétuité ne trouva pas d'adeptes dans les générations qui succédèrent à celle de 1827.

Delacroix, Devtria, Decamps, Boulanger, Bigan, Champmartin, Roqueplan, Préault, Antonin
 
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