Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

DOI Artikel:
Dubouloz, John: Le genre et l'aquarelle au dernier salon de la "Royal Academy", [2]
DOI Artikel:
Notre bibliothèque
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0330

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
fiques dons. Un homme qui fait admirablement l'aquarelle, c'est ce maître qui s'appelle Sir John
Gilbert; je ne sache pas qu'il ait jamais tenté, tout président qu'il soit de la principale société
d'aquarellistes, de lutter de puissance avec ses propres tableaux ; son prestigieux talent s'y serait
épuisé.

Et notez que si, au premier abord, on est stupéfait des résultats obtenus par les novateurs, on ne
tarde pas, dès qu'on analyse leurs audacieuses productions, à reconnaître combien ils bâtissent sur le
sable ; le pénible labeur de leurs procédés n'apparaît que trop lorsqu'on les étudie sérieusement et on
n'est pas longtemps à se persuader qu'un homme de la valeur de M. Burton, au lieu d'un beau portrait
comme celui de M"10 George Smith, produit si péniblement avec des éléments insuffisants, créerait
peut-être quelque chef-d'œuvre s'il se résignait tout bonnement a interpréter son élégant modèle avec
la palette et les pinceaux dont se sont contentés les portraitistes immortels de toutes les écoles.

Les tours de force, si habilement dissimulés qu'ils puissent être, percent toujours, et, quoi qu'on
fasse ou qu'on dise, restent des tours de force. Les aquarelles qui luttent, qui croient lutter avec la
peinture à l'huile, me font l'effet de ces fleurs et de ces fruits qu'on force en serre chaude et qui,
si brillants que soit leur apparence, conservent le cachet indélébile de créations de serre chaude.

John Dubouloz.

NOTRE BIBLIOTHEQUE

XXL

LES ŒUVRES D'ART de la renaissance italienne au temple
de Saint-Jean (Baptistère de Florence), par F.-A. Gruyer.
i vol. in-8". Paris, librairie Renouard; 1875.

Présenter, sous une forme avenante, l'érudition historique à
des amateurs qui volontiers la redoutent et à des artistes qui trop
souvent croient pouvoir s'en passer, n'a été une tâche facile en
aucun temps. De nos jours, grâce aux exigences légitimes de
l'esprit scientifique, grâce à l'accumulation toujours croissante des
documents, cette tâche devient plus redoutable à mesure qu'elle
parait plus nécessaire. Aussi, parmi les écrivains d'art et les
érudits, beaucoup affectent-ils de la mépriser qui n'osent en
réalité l'entreprendre ; tous ceux qui l'entreprennent et y réussis-
sent méritent l'estime et l'applaudissement des gens de goût.

Le nouveau livre de M. Gruyer, les OEuvres d'art de la
Renaissance au temple de Saint-Jean, considéré sous ce rapport,
nous paraît de nature à rendre de très-grands services. Il va sans
dire qu'on y retrouve tout d'abord cette élévation de pensée, cette
conscience d'érudition, cette sincérité de jugement qui ont juste-
ment désigné, ces jours derniers, l'auteur de Raphaël et l'Anti-
quité et de l'Iconographie de la Vierge aux suffrages de
l'Académie des Beaux-Arts ; mais, à part ces qualités fondamen-
tales, on y doit particulièrement signaler l'introduction d'une
méthode chronologique, aussi saisissante que simple, dont l'ap-
plication pourrait, dans plus d'un cas, être fort utilement faite
aux monographies descriptives des/nonuments publics. En réalité,
le livre de M. Gruyer est l'inventaire complet, par le menu du
fameux Baptistère de Florence, inventaire scrupuleux et détaillé,
muni de toutes les pièces authentiques, livres de comptes, actes
publics, factures et reçus pouvant établir la véracité des asser-
tions faites au sujet de toutes les œuvres qui le garnissent tant
au dedans qu'au dehors ; dans la forme, et pour la lecture, c'est
une histoire courante, très-vivante et très-instructive, du grand
mouvement des Arts qui agita Florence pendant trois siècles,
depuis le premier éveil de ses prospérités jusqu'à la chute de sa
liberté. Pour obtenir ce résultat il a suffi à l'auteur de dresser
son catalogue en historien au lieu de le dresser en commissairc-

priseur et de classer les objets qu'il rencontrait, non pas suivant
la place qu'ils occupent aujourd'hui, mais suivant les dates de
leur apparition dans le temple.

Ce Catalogue du Baptistère n'est évidemment que le premier
fascicule d'un catalogue général des monuments les plus fameux
de l'Italie, et M. Gruyar annonce déjà la description de Santa
Maria del Fiore, d'après la même méthode. En prenant pour
sujet de son premier travail le Temple de Saint-Jean, l'auteur

1 avait l'avantage de se trouver en présence d'un monument par-
fait, de dimensions modestes, enrichi précisément par les plus
beaux siècles de la Renaissance, et qui a eu le rare bonheur
d'échapper aux dévastations des restaurateurs aussi bien qu'à
celles des démolisseurs. La construction première du monument,
qui remonte sans doute à la période romaine, échappait seule à

i ses investigations. Pour tout le reste, depuis le pavement de
marbre refait en l'an 1200, jusqu'aux dernières statues de bronze
posées plus tard au-dessus des portes, en 1560, il peut parler
de tout ce qui s'y fît les preuves à la bouche et les pièces en
main. De 1200 à 1560, quelle activité merveilleuse dans ce
peuple de Florence ! Quel élan héroïque et naïf vers toutes les
noblesses de la pensée, toutes les grâces de l'imagination ! Le
Baptistère était le Temple sacré de la République, c'est la que la
Florence chrétienne avait installé son patron saint Jean-Baptiste

1 sur l'autel païen du dieu Noir, dont la statue, reléguée à l'angle
du Ponte-Vecchio, se vengea, suivant la légende, de cet abandon,
en faisant tuer sur son piédestal le prince Buondelmonti, meurtre
d'où naquit l'interminable querelle des Blancs et des Noirs.
Aussi ne cessa-t-on de l'embellir et, pour cela, de faire appel aux
artistes les plus célèbres de chaque période! Fra Jacopo, Andréa
Tari, Gaddo Gaddi, sont tour à tour chargés de compléter son
revêtement intérieur de mosaïques; c'est Arnolfo di Lapo, le

1 grand architecte du Palazzo Vecchio et de la Cathédrale, qui le
couvre de sa parure extérieure de marbres blancs et noirs. Quant
à ses portes, c'est à Andréa Pisano, à l'homme de génie qui
transforma la sculpture, comme Giotto la peinture, qu'échut la
gloire d'en donner le premier modèle, et à Lorenzo Ghiberti que
fut confié ensuite l'honneur de compléter la tâche, à la suite d'un
concours cù le jeune artiste eut à triompher de concurrents tels

I que Brunelleschi et Jacopo délia Quercia. L'intérieur est digne
 
Annotationen