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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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L'affaire Frédéric van de Kerkhove, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0332

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« Et ce « paniieauthi », acheté chez un marchand, porte la signa-
ture du père de Fritz, M. J. Van de Kerkhove (J. V. D. K.)

« Veuillez agréer, monsieur, l'assurance de ma considération la
plus distinguée.

« Louis Hymans.
« Notre rédacteur en chef a reçu la communication suivante :

« Mon cher ami,

« Dans sa lettre récente à l'Echo du Parlement, M. Siret insistait
pour que, avant la continuation des débats, je fisse personnelle-
ment une enquête à Bruges.

« Cette enquête a eu lieu hier avec le concours de plusieurs
artistes qui sont : MM. Camille Van Camp et Henri Gosselin, artistes
peintres, M. le statuaire Pickery, et M. Collinet, le sculpteur-

cation ; que les tableaux du jeune Fritz, qu'il a examinés à la loupe,
sont pour lui l'œuvre d'un vieux peintre, et qu'il a entendu dire à
l'exposition du Cercle de Bruxelles, où il s'était rencontré avec
M. Van de Kerkhove :

« — Ceci est bien plus fort que l'eau de Lourdes ! »
« Et M. Van de Kerkhove lui ayant demandé ce qu'il pensait
de ce propos, il lui a répondu en riant :
" Mais c'est tout à fait mon avis. »

« M. Lecl.ercq est en relations avec M. Van de Kerkhove; il
n a jamais, du vivant de l'enfant, entendu parler à personne de ses
dispositions ni de ses peintures. Il a voulu d'ailleurs en avoir le
coeur net, et s est enquis auprès de beaucoup des camarades d'école
de 1 enfant. Aucun ne savait rien des ouvrages auxquels leur petit
compagnon se serait livré avec tant de passion et de succès.

« M. Wallays, directeur de l'Académie de Bruges, déclare qu'il
archéologue, auteur de la publication franco-flamande des Restes j est surpris qu a Bruxelles on ait pu dire et croire que tout Bruges
de notre art national; ces deux derniers habitent Bruges. ctalt ^ans 1 admiration de ce prétendu phénomène, succédant à

« Parmi les certificats donnés à M. Siret pour témoigner qu'on celui de l'Homme volant. Son avis est que, s'il en était ainsi, on

serait honteux d'être Brugeois, et il s'écrie :
« — On nous prend donc pour des Chinois!
« Pour lui, toute cette histoire n'est qu'une « farce » mon-
strueuse.

« Il dit avoir été fort surpris de trouver le nom d'un des mem-
bres de l'Académie de Bruges, M. Cloet, parmi ceux qui certifiaient
avoir vu peindre le jeune Fritz. M. Cloet, dit-il, est un homme
très-timide qui a pu subir une pression. Il lui a demandé comment il

avait vu peindre le jeune Fritz, j'avais été surpris de ne rencontrer
aucun nom d'artiste connu à Bruges, bien que M. Van de Kerkhove,
artiste lui-même, fût en relations avec tous. J'ai donc cru devoir
commencer tout d'abord l'enquête par les artistes brugeois.

« MM. Pickery et Collinet, questionnés les premiers sur ce qu'ils
savaient du jeune Fritz, m'ont fait connaître le fait suivant :

« Il y a deux ans, ils avaient fait partie tous deux du comité
d'organisation de l'exposition faite pour couvrir les frais du

monument Breydel et De Koninck. Ils s'étaient rendus à cette avait Pu donner un pareil témoignage,
occasion chez M. Van de Kerkhove père qui s'était ollert à mettre « — J'ai vu un jour, lui a dit M. Cloet, le jeune Fritz qui bar-

ù leur disposition quelques-uns de ses tableaux. M. Van de Kerkhove ! bouillait un petit panneau.

leur en avait laissé le choix et leur avait fait visiter toute sa maison ■ Mais avez-vous vu ce quêtait cette peinture?

— qui est pleine de peintures — de la cave au grenier. Nulle part | . « M- Cloet a répondu : — Non, je ne l'ai pas vu.
ils n'avaient vu un panneau ni un crayonnage du jeune Fritz, et, ' « m- joostens a reçu de M. Van de Kerkhove père une lettre
bien que leur visite se fût indéfiniment prolongée, il n'avait été fait Par laquelle celui-ci sollicitait son témoignage en faveur du jeune
devant eux aucune mention des ouvrages de cet enfant. Ils avaient Fritz. M. Joostens lui a écrit pour lui faire remarquer qu'il lui était
donc été plus surpris que personne en apprenant un peu plus tard impossible, malgré son estime et son affection pour lui, de signer
les prodiges qu'on lui attribuait. uue pareille attestation. Je suis allé, lui dit-il, fort peu chez vous,

« Maintenant, et sans plus de commentaires, je vous adresse
ci-joint le procès-verbal de l'enquête.

« Bien à vous.

« J. Rousseau.

« Le 17 mars 187J, les soussignés se sont rendus chez les prin-

je ne sais rien de votre enfant, et en aucun cas je ne pourrais signer
ce que je n'ai pas vu.

« A la suite de ces visites, les soussignés se sont rendus ensemble
chez M. Van de Kerkhove père qu'ils avaient fait prévenir de leur
arrivée dans le courant de la journée.

« M. Van de Kerkhove leur a tait voir tout ce qui restait en sa
possession des tableaux attribués à l'enfant, dont le nombre est

cipaux peintres de Bruges, savoir : M. Dobbelaere, peintre d'his- | encore considérable, - ainsi que ses cahiers de classe

toire, ancien lauréat de Rome, chevalier de l'ordre de Léopold,— <( Lcs soussig„cs déclarent que cette inspection n'a fait que for-

M. Van Hollebeke, peintre d'histoire, - M. Leclercq, peintre por- tifier les doutes gravcs Veilles dans l'esprit de tous par les décla-

traitiste, — M. J oostens, paysagiste, professeur a 1 Académie, — rations précédentes.

M. Waillays, directeur de l'Académie des beaux-arts de Bruges, K C'est ainsi qu'ils ont remarqué avec surprise que, parmi les

chevalier de l'ordre de Léopold. tableaux de M. Van de Kerkhove qui leur étaient montrés, ne figu-

« Ces messieurs, interrogés sur ce qu'ils savaient du jeune raient ni paysages ni marines, bien que M. Van de Kerkhove ait
Fritz Van de Kerkhove, ont fait successivement les déclarations . culcivé ces deux genresnotamment le dernier, etqu'il en existe en

suivantes : divers endroits des spécimens qui sont identiques aux œuvres attri-

« M. Dobbelaere fait connaître que, du vivant du jeune buées à son fils.

Fritz, il était en relations avec M. Van de Kerkhove. Il a été chargé (( Leg camers de classe du jeune Fritz semblent être ceux d'un

par lui de faire le portrait de M"e Van de Kerkhove et a vu enfant de huit à dix ans, et les crayonnages qu'ils contiennent sont

souvent l'enfant. Jamais il ne lui a vu en main un crayon ni un informes comme le sont ceux de la plupart des enfants de cet âge.

pinceau; jamais non plus devant lui il n'a été question des dispo- (< parmi les tableaux qui ont été montrés comme étant de lui, et

sitions de l'enfant, bien qu'un père, et surtout un père artiste, soit
prompt, dit-il, à remarquer ces choses-là et soit plutôt porté ù en
exagérer le mérite qu'à le diminuer. Averti des chefs-d'œuvre qu'on

dont plusieurs portent les dates de 1870 et 1871, beaucoup poissaient
aux doigts, absolument comme des peintures qui n'auraient qu'un
mois ou même huit jours de date.

attribuait à l'enfant après sa mort, M. Dobbelaere a été très-surpris. „ jyi_ yan Je Kerkhove a déclaré, il est vrai, que son fils peignait

Sa surprise a redoublé en voyant ces ouvrages, où l'on ne trouve souvent avec de l'huile de lampe, qui est d'une extrême lenteur à

rien des tâtonnements habituels à l'enfance ni de ses progrès sécher. Mais comme on le priait de désigner spécialement les ta-

successifs, et où l'on voit le jeune Fritz arrivant d'emblée à la bleaux faits avec ce liquide, il a répondu qu'il ne lui en restait plus,

maturité sans passer par aucune des transitions ordinaires. « Les soussignés doivent être d'autant plus frappés de la ciri on-

M. Dobbelaere connaît, d'autre part, l'extrême habileté du père stance qu'ils viennent de relever, que d'autres panneaux déjà exposés

comme peintre, et. bien qu'il n'ait pas vu exécuter les tableaux portent en revanche un émail qui, de l'avis de plusieurs peintres en
exposés, il ajoute que s'il était appelé à faire partie d'un jury j renom, parmi lesquels on citera MM. de Winne et de Schampheleer,

d'artistes, il n'hésiterait pas à déclarer, en son âme et conscience, ne peut se présenter sur la peinture qu'au bout de six, sept et par-

qu'il a l'intime conviction que les prétendus tableaux du jeune f0;s quinze années.

Fritz sont l'œuvre de son père. « N. B. M. le statuaire Pickery assistait à toutes les vérifications

« M. Van H01.lbeeke rapporte qu'il a reçu la visite de M. Van ci-dessus relatées et pourra certifier, à son tour, l'entière exactitude

de Kerkhove; ce dernier venait lui demander de certifier qu'il
avait vu peindre son fils. M. Van Hollebeke n'a pu s'empêcher de
témoigner à M. Van de Kerkhove sa vive surprise de cette demande,
à laquelle il n'eût pu répondre affirmativement que par un men-
songe. 11 a ajouté :

(( _Quelle idée auriez-vous donc de moi si je vous obéissais?

« Il déclare qu'il ne peut voir dans cette affaire qu'une mystifi-

de tout ce qui précède.

« Bruxelles, le 18 mars 187J.

« Ont signé : camille Van Camp.

Henri Gosselin.
E. Collinet.
J. Rousseau. »

1. « M. Van de Kerkhove a envoyé deux paysages à l'exposition de Koninck et BrcyJc!. » (Noie Ju proeittcrtalj
 
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