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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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L'affaire Frédéric van de Kerkhove, [2]
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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0382

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CHRONIQUE ÉTRANGÈRE. 357

a le Coup de grâce » la lectre suivante adressée à M. Siret par
M. Van Hove, sculpteur et peintre distingué, bien connu en
France comme en Belgique, et dont le témoignage a toujours été

considéré comme décisif, même par les personnes disposées à i . Charles Tardieu

admettre l'authenticité de l'œuvre attribué au petit Fritz :

Je suis curieux de savoir si M. Siret dénoncera la lettre de
M. Van Hove à « l'indignation du public honnête «.

Veuillez agréer, etc.

Bruges, le j avril 1875.

« Monsieur,

« Dans le dernier numéro du Journal des Beaux-Arts, et à
propos de l'enfant de-M. Van de Kerkhove, vous dites qu'à la
dernière exposition de Gand je vous aurais dit que les deux
petits paysages exposés sous le nom de cet enfant étaient très-bien,
que c'était un enfant génial, etc., etc.

« Cette dernière expression ronflante n'est point de moi. Voici
comment la chose s'est passée. Nous étions réunis à trois, Van
de Kerkhove, vous et moi, devant las petits tableaux. Van de
Kerkove m'a alors interpellé, me demandant si j'avais vu peindre
son enfant, et j'ai répondu affirmativement. Oui, monsieur, je l'ai
vu peindre, et, comme je l'ai dit à M. Rousseau lors de sa visite
chez moi, je l'ai vu remplir par des teintes plates de terre de
Sienne pure les intervalles laissés entre des contours dessinés par
son père. D'ailleurs la douleur que lui causait la mort de son

— L'affaire Van de Kerkhove a pris une tournure si piteuse
qu'il est devenu fastidieux d'en parler. M. Jean Rousseau résume
ainsi dans Y Echo du Parlement du 25 mars deux témoignages
décisifs qui complètent son enquête brugeoise :

« M. Van de Wiele, négociant honorablement connu à
Anvers et parrain de l'enfant, est venu, dès le commencement de
cette affaire, dans les bureaux de ce journal. Il a déclare qu'il ne
voulait pas être complice, par son silence, d'une supercherie qui
pourrait mener M. Van de Kerkhove plus loin qu'il ne voudrait.
Il est inouï, disait-il, qu'on présente comme un artiste de génie
un pauvre enfant, simple d'esprit, qui n'avait jamais peint, qui
savait à peine écrire, qui, l'année même de sa mort, m'envoyait
une lettre de souhaits qu'on avait écrite au crayon et dont il
s'était borné à repasser les mots à l'encre.

«< M. Victor Van Hove, le peintre des Orphelines, qu'on a
osé citer dans cette affaire comme ayant vu peindre l'enfant, mais
dont on n'a eu garde de publier le témoignage (bien qu'il eût dû
être publié le premier, puisque cet artiste est, depuis des années,

enfant était si navrante que je l'approuvais dans tout ce qu'il j rami intime de M yan de Kerkhove), M. Van Hove a déploré

disait de son enfant, croyant par là le consoler. J'ai eu tort de
me laisser impressionner à ce point et il aurait beaucoup
mieux valu pour lui, et pour moi, ne pas l'encourager dans cette
folie.

« Je ne pouvais prévoir alors le bruit considérable que vous
alliez faire, par la suite, de cette affaire.

« Je n'ai jamais vu faire de paysages par le fils de M. Van
de Kerkhove; j'ai terminé chez lui un tableau que je lui avais
cédé contre des tableaux anciens et des antiquités. Ce travail a

devant moi et l'un de mes amis ce qu'il appelait la folie de
M. Van de Kerkhove, qui, disait-il, poussé par une vanité pater-
nelle mal entendue, voulait créer une réputation d'artiste de génie
à ce pauvre enfant, bien qu'il n'eût jamais rien fait, bien qu'il
fût incapable de rien faire. — On me persécute, nous a dit
M. Van Hove, pour que je témoigne que je l'ai vu peindre. J'ai
pitié de la situation où s'est mis M. Van de Kerkhove; il est loin
d'être un malhonnête homme; ce n'est qu'un homme égaré; mais
je ne puis cependant pas me déshonorer pour le sauver! Dirai-je

duré trois à quatre semaines, et pendant ce laps de temps M. Van \ que j»aj vu je petit pritz remplLr avec de la terre de Sienne —
de Kerkhove a fait, pour ainsi dire sous mes yeux, 40 a 50 petits | comme i'eût fait le premier enfant venu — des contours tracés

PAYSAGES DE LA MEME GRANDEUR ET RESSEMBLANT IDENTIQUE-
MENT AUX PETITS TABLEAUX EXPOSÉS AuCeRCLE, A BRUXELLES.
A CETTE ÉPOQUE, L'ENFANT ÉTAIT MORT DEPUIS SEPT A HUIT
MOIS.

« Jamais je n'aurais parlé de cette affaire si vous ne lui aviez
donné l'extension exagérée que l'on connaît; mais devant tout ce
bruit, j'ai cru de mon devoir de dire à mes amis ce que je savais
à ce sujet.

« J'ai tardé autant que j'ai pu de me mêler publiquement de
tout cela, et je sais de bonne part que vous avez été très-étonné
de ne pas voir un certificat signé de moi parmi ceux recueillis à
Bruges par M. Van de Kerkhove. Malgré les meilleures relations
que j'avais avec lui et la plus sincère amitié, je ne puis pourtant
pas dire ce que je ne pense pas.

« Je vous préviens, monsieur, que c'est tout ce que j'ai à dire
à ce sujet, et que, dorénavant, je ne répondrai plus un seul mot
aux insinuations les plus malveillantes, pas plus que je n'ai
répondu à la lettre ordurière dont m'a gratifié M. Van de Kerkhove
il y a trois à quatre jours.

« Veuillez insérer la présente dans votre plus prochain numéro

par son père? Est-ce cela qu'on appelle peindre? Toutes ses
peintures pourtant n'ont jamais été au delà. »

Le père de Fritz avait offert à l'Etat plusieurs panneaux attri-
bués à son fils, une centaine environ. Un contrat de donation
avait été préparé dans toutes les formes, avec évaluation de la
valeur attribuée aux tableaux donnés et de l'importance du
t cadeau » fait à l'Etat. Le ministre de l'intérieur a cru devoir
consulter à ce sujet son collègue de la justice. Il attendait encore
sa réponse lorsque l'enquête a éclaté comme une bombe. Le mi-
nistre de l'intérieur a fait prier le père de retirer sa donation. Le
père s'est exécuté.

Les panneautins sont en ce moment exposés à Gand, où ils
font à peu près la même impression qu'à Anvers et à Bruxelles.

Pourtant qu'on ne s'y trompe pas, il y a encore des croyants;
mais ils font penser à cette vivandière de la grande armée qui ne
voulait pas admettre que Napoléon fût mort à Sainte-Hélène, et
qui, en juillet 1830, voyant le drapeau blanc remplacé sur tous
les édifices de Paris par le drapeau tricolore, s'écriait triom-
phante : « Je vous l'avais bien dit, moi, qu'il n'était pas mort, et
qu'il reviendrait ! »

et recevoir mes civilités. Tout p0rte j, croire que ia lCgende du jeune Fritz aura la vie

« V. Van Hove. » | moins dure que la légende napoléonienne.

CHRONIQUE ÉTRANGÈRE

9 avril 187J.

Allemagne. — Une exposition de tableaux et d'objets d'art,
indiquant le développement de l'art depuis le moyen âge jusqu'au
milieu du xvme siècle, sera ouverte à Dresde au commencement
de l'été prochain. L'exposition est sous le patronage du roi et de
la reine de Saxe et du gouvernement saxon. Elle a pour but

principal d'aider aux progrès des arts industriels en Saxe, et fait
partie d'un plan du gouvernement pour l'amélioration de l'instruc-
tion technique des classes ouvrières, par l'établissement de
musées où toutes les branches de l'art seraient publiquement repré-
sentées par des spécimens parfaits. L'exposition est sous la direc-
 
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