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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Lafenestre, Georges: Jean-Louis Hamon
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Desmaze, Charles: Les tableaux du Palais de Justice de Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.16670#0428

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LES TABLEAUX DU PALAIS DE JUSTICE DE PARIS. 399

Personnalité très-sincère et très-originale, Louis Hamon restera, dans notre temps, parmi les
peintres, un des types les plus sympathiques de ces créatures égarées par le sort, à quelque mille ans
de distance, loin du milieu social dans lequel elles se seraient épanouies à l'aise. Louis Hamon a beau
être né dans les Côtes-du-Nord, c'est un fils de Grec, c'est un Grec de Pœstum ou de Sybaris, sinon
d'Athènes; non pas sans doute un de ces génies mâles et complets de la race de Phidias ou d'Apelles ,
qui atteignirent la perfection de l'art par l'harmonieuse union de la plus haute pensée et des plus nobles
tonnes, mais un de ces gracieux et nonchalants artistes qui, venus à la suite de ces grands hommes,
savaient répandre encore tant de grâce et de poésie dans ces incorrectes et charmantes figulines de terre
cuite qui réjouissent les vitrines de nos musées, dans ces vives et légères esquisses qui sourient de
tous côtés sur les murailles brûlées de Pompéi. Sa première vogue a pu être exagérée; l'indifférence
dont cette vogue a été suivie est plus injuste encore. Le temps, qui est le grand justicier , remettra,
nous n'en doutons pas, les choses en place. Beaucoup de nos hardis praticiens en vogue, beaucoup
de nos spirituels anecdotiers à la mode seront depuis longtemps oubliés, quand le souvenir d'Hamon
vivra encore au milieu de la petite élite des amateurs délicats. Peintre inégal, soit; dessinateur
'négligent, soit encore; avec tous ces défauts, il eut ce que beaucoup d'entre vous n'avez pas, mes-
sieurs du trompe-l'œil et de la patte, il eut l'imagination , la poésie, la grâce ; il eut ce qui constitue
en réalité l'artiste et le distingue des gens de métier, ce qui, en définitive, fait qu'on est quelqu'un
et qu'on se survit!

Georges Lafenestré.

LES TABLEAUX DU PALAIS DE JUSTICE

DE PARIS

La loi française n'est pas une loi athée. Chaque année, le 3 novembre, les compagnies judi-
ciaires , comme nos anciens parlements, assistent, avant l'audience de rentrée, à la messe du Saint-
Esprit, dite autrefois la messe Rouge. La religion et la justice sont deux sœurs qui, à chaque pas, se
prêtent, dans nos lois, un mutuel et constant appui. Ici, c'est le serment décisoire, là le serment des
témoins, celui des experts, celui des jurés, celui des avocats, celui des magistrats; à chaque ligne,
dans nos Codes, la Divinité est invoquée. « Vous jurez et promettez, devant Dieu et devant les hommes, »
porte l'article 312 du Code d'instruction criminelle, en son admirable avertissement;— « ainsi m'aident
Dieu et les saints, » disent les législations étrangères. Ce Dieu, qui est partout, mais partout invisible,
on l'a fait visible à présent dans nos palais de justice les plus humbles comme les plus fiers, dans les
prétoires les plus modestes et les plus élevés. Il nous est plus d'une fois arrivé, dans une Chambre
d'instruction, de voir les témoins, les femmes surtout, invités à prêter serment, chercher du regard où
était le Christ. Il était alors et il est encore absent de ces locaux, tout récemment dévastés par l'in-
cendie, et que l'on essaye de faire sortir de ses ruines. Au Palais de Justice de Paris, dans les diffé-
rentes Chambres du tribunal et de la cour sont placés des tableaux représentant le Christ crucifié.
Ce sont, en général, des copies modernes qui n'ont pas une grande valeur vénale ou artistique.
Toutefois, dans la première Chambre de la cour d'appel de Paris, les étrangers (plus curieux que les
Parisiens|) viennent admirer un excellent tableau, attribué au savant pinceau de Jean Van Eyck, de
Bruges. Au centre, le Christ attaché sur la croix; à sa droite, la sainte Vierge, soutenue par deux
femmes, puis saint Jean-Baptiste et saint Louis. A gauche sont placés saint Jean l'Évangéliste, saint
Denis, portant sa tète, saint Charlemagne ; au-dessus planent le Saint-Esprit et le Père éternel,
entourés des anges. Dans le fond de la toile se trouvent plusieurs groupes de personnages et, dans
le lointain, on aperçoit la tour de Nesle1, le donjon du Louvre et le Palais. A la seconde Chambre

1. Itinéraire arcluohgique dt Puri*. par M. de Guilhermey. Baute, éditeur ù Paris.
 
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