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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 1)

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Correspondance particulière de l'Art
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Chronique étrangère
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à l'huile, un Rembrandt simien; un petit Th. Rousseau,
la Foret de Compiigné : deux Diaz exquis, une Lisière de
forêt et un bouquet a'Odalisques sous bois ; trois Troyon
d'inégale valeur : des J aches à l'abreuvoir, chatoyant, doré et
tout vivant : un Paysage, effet de pluie, une rivière dont les
bords gazonneux et boisés se détachent bien éclairés et pleins de
vigueur sur un ciel opaque, dont les nuages n'excusent pas la
lourdeur, et que traverse un arc-en-ciel de féerie; la ï allée de
la ToucqueSj gras et solide pâturage où repose un bétail appé-
tissant et supérieurement dessiné. Deux Corot merveilleux et qui
attestent la souplesse et la variété de ce talent qui se ressemble à
lui-même plus qu'il ne se répète : le Printemps, un de ces prin-
temps d'un gris fin et argentin qui passe pour la note obligée du
maître, un souffle d'air frais à travers le feuillage naissant des
grands arbres ; et la Lisière de la foret de Saint-Germain, moins
aérien, moins Corot peut-être, mais profond, mystérieux, remar-
quable par la vigueur des contrastes d'ombre et de lumière. Un
Millet quelque peu primitif. Parmi les peintres français qui sont
représentés dans cette collection, il faut citer encore : Meisso-
nier, Fromentin, J. Dupré, Isabey, Ch. Jacque, E. Breton,
Saint-Jean, Roybet, Gérôme. Un seul Anglais, Wilkie, dont
M. Cardon possède une petite Tète de vieillard très-expressive.
Parmi les peintres belges et hollandais : Alfred Stevens : Un
Sphynx parisien, superbe étude de robe jaune et de gants
feutre, sans parler d'une tête dont le regard; strabique justifie le
titre du tableau; la Visite, exposée à Bruxelles au Salon de
1866, exécution plus précieuse qu'à l'ordinaire ; et une surprise,
un Stevens masculin, le Virtuose, dont la facture est au contraire
violente et lâchée à dessein sans doute pour faire ressortir la
ligure du pianiste en bottes molles, un pianiste du Directoire!
Que ces négligences soient préméditées ou inconscientes, de ces
trois Stevens, d'ailleurs remarquables, c'est encore le Virtuose
qui affirme le plus hardiment la virtuosité du peintre. Deux
Willems; des Leys, première et dernière manière ; deux Madou,
pleins de verve et d'observation physionomiste ; un Fourmois,
comme il y en a peu; un Degroux; un Gallait, des animaux de
De Haas, des Bakkerkorf, et bien d'autres encor.e, que je ne puis
citer. Ces indications donnent une idée de l'intérêt de cette expo-
sition qui attire beaucoup de monde au musée et dont la Caisse
centrale des artistes belges ne peut manquer de se féliciter.

Le 19 avril s'est ouverte dans la galerie de M. Bernheim,
marchand de tableaux, une autre exposition qui a également un

CHRONIQUE

Angleterre. — Après un long et intéressant débat, le Bill
de Sir John Lubbock, dont nous avons déjà entretenu nos lec-
teurs, sur l'entretien et la restauration de monuments anciens, a
été voté en seconde lecture par 187 voix contre 165.

— L'Athencpum annonce que le conseil de la Royal Academy
a résolu de donner aux fonds des orphelins d'artistes (Artist's
Orphan Fund), la somme additionnelle de 500 livres. Le dîner
annuel au bénéfice de cette fondation aura lieu le 8 mai, sous la
présidence de son Altesse Royale le duc d'Edimbourg.

Autriche. —A l'occasion de l'inauguration du nouvel édifice
de l'Académie des Beaux-Arts, une grande exposition historique
aura lieu à Vienne en 1876. Elle aura pour but de retracer dans
leurs différentes phases les efforts artistiques de l'Académie de
Vienne, depuis sa fondation sous Léopold Ier jusqu'à nos jours.
On n'admettra à l'exposition que les œuvres d'artistes qui ont
enseigné jadis à l'Académie, qui y enseignent actuellement, qui en
ont fait partie en qualité d'élèves, enfin de ceux qui sont domi-
ciliés à Vienne et membres de l'Académie. Comme presque tous
les artistes autrichiens de quelque importance rentrent dans ces
quatre catégories, l'exposition offrira sans doute une représenta-
tion d'ensemble de l'art autrichien et tout particulièrement de

but charitable, et qui comprend une cinquantaine de tableaux,
études et esquisses de M. Eugène Smits. Il est assez difficile de
classer M. Eugène Smits et de déterminer non-seulement l'école,
mais la nationalité artistique à laquelle appartient son talent. Est-
il classique, romantique, coloriste, réaliste, fantaisiste, idéaliste,
portraitiste, paysagiste, flamand, italien ou parisien? Un peu de
tout cela et rien de tout cela. Il est avant tout M. Eugène Smits ;
c'est quelque chose et beaucoup plus qu'on ne pense, car son
individualité tres-réelle n'est pas une, mais multiple, ondoyante
et diverse, chercheuse, capricieuse; elle a des hauts et des bas,
des élans et des découragements, des ardeurs, des inquiétudes,
des fièvres et parfois aussi de molles nonchalances suivies de
furieux coups de pinceau. Toutes ces hésitations, toutes ces con-
tradictions font un ensemble original et sympathique. Il y a là
d'abord une qualité négative qui n'est pas à dédaigner, le mépris
du poncif, la haine des formules toutes faites. Les qualités posi-
tives sont la curiosité, la recherche, une aspiration constante au
mieux, une élégance innée, un sentiment élevé, délicat, raffiné,
l'instinct du vrai combiné avec des visées poétiques et d'élégiaques
rêveries, et le don de la couleur tour à tour chaude et mystérieuse.
Le défaut, ou plutôt l'écueil qui tient au tempérament de l'ar-
tiste, à la nature de son esprit, c'est l'instabilité. Le désir à per-
pétuité, tel est le fond mouvant de ce talent qu'aucune possession,
•si complète qu'elle soit, ne peut satisfaire. Parmi les nombreuses
œuvres qu'expose M. Eugène Smits, il en est pourtant plusieurs
qui ne laissent rien à désirer. Citons notamment dans des genres
et des styles très-différents un ravissant portrait de jeune fille,
M"1' V. R., tout à fait achevé sans mesquinerie d'exécution, et
une étude, portrait d'homme, M. A. M., dans un parti pris de
tons bruns et de violents coups de pouce qui s'harmonise à mer-
veille avec le caractère du type; des paysages vus et des sites
rêvés ; des études italiennes, des esquisses mondaines; un duo de
Faust et Marguerite se promenant sans doute au Lido, car ils sont
plus Vénitiens qu'Allemands; des chiens, des fleurs, des femmes
de temple, de foyer et de partout, des projets de tableaux reli-
gieux et un plafond de boudoir, des réminiscences pompéiennes,
de chastes idylles et jusqu'à un souvenir, presque un remords de
carnaval. une étude de fille de plâtre, qui compte parmi les meil-
leurs morceaux de cette exposition bigarrée, indécise, très-per-
sonnelle dans ses caprices et ses contrastes et éminemment
attrayante.

C. T.

ÉTRANGÈRE

22 avril 187J.

l'art viennois depuis le commencement du siècle dernier et aura
ainsi, non-seulement pour Vienne, mais aussi pour le monde de
l'art, un très-grand intérêt. L'exposition aura lieu dans les salles
de la nouvelle Académie et sa durée est fixée du 31 octobre au
3 1 décembre 1876.

Belgique. — Guillaume III, roi des Pays-Bas, vient d'ac-
quérir, en son nom personnel, l'hôtel du banquier Couteaux,
rue Ducale, à Bruxelles, pour y fonder en faveur des jeunes
Hollandais un Conservatoire de déclamation lyrique.

— Le Gouvernement Belge tient à ajouter chaque jour à ses
titres de renommée parcimonieuse en matière artistique; il s'est
avisé de faire prévenir les artistes, par circulaire en date du
5 avril, que ceux d'entre eux qui désirent prendre part à l'Expo-
sition Universelle de Philadelphie, auront à supporter les frais de
transport de leurs œuvres à l'aller et au retour.

En apprenant cette libérale mesure, le Cercle artistique et
littéraire d'Anvers s'est justement ému et il vient de protester par
voie de pétition adressée au Ministre de l'Intérieur. Cette requête
est pour le gouvernement belge une leçon aussi juste qu'humi-
liante, car il y est dit en propres termes : « Les pétitionnaires ont
pris la décision de soumettre à votre bienveillante attention
 
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