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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Du Bois, Jules: Chronique néerlandaise
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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0027

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i8

L'ART.

occupée à organiser une collection d'objets ayant trait à l'his-
toire et à l'art néerlandais, une espèce de musée hollandais. D'après
la rumeur publique, ce musée, qui n'a que quelques mois de date I
et qui n'est pas encore ouvert au public, contiendrait déjà un
grand nombre de pièces remarquables. C'est chose bien tardive
que de commencer un pareil musée en l'an de grâce 1875, alors
que, depuis trente ans, les marchands et les amateurs étrangers
ont battu le pays dans tous les sens pour en extraire les trésors
d'art qu'il contenait; mais il y aura toujours encore des bribes à j
glaner, et il n'est au fond jamais trop tard pour entreprendre
une œuvre utile.

Il est seulement dommage qu'à la Haye on ne songe pas à
construire un local vraiment digne du nom de musée. Si l'on
tient compte du cabinet royal des médailles et du musée commu-
nal qui, quoique exigu, renferme d'excellentes choses, il y aura ,

bientôt à la Haye cinq édifices affectés au service des Musées.
Tous ces bâtiments ne sont que des maisons particulières, et le
Mauritshuis lui-même n'est que l'hôtel d'un ancien comte de
Nassau. Il est clair qu'aucune de ces maisons ne convient à l'usage
que l'on en fait, et il serait bon de rompre enfin avec le système
des installations provisoires, qui sont toujours coûteuses et défec-
tueuses et peu dignes des arts et d'une nation qui les sait
apprécier.

D'un autre côté, à Amsterdam et à Leyde, l'urgence de bâti-
ments définitifs pour les musées n'est pas moins grande. Il résulte
des explications du gouvernement qu'on songe à en construire.
Il faut espérer que ces bonnes intentions se traduiront bientôt
autrement qu'en paroles,

Jules du Bois.

CHRONIQUE ETRANGERE

28 avril 1875.

Angleterre. — L'exposition de l'Institut des Aquarellistes
s'est ouverte à Londres le 10 avril. D'après les journaux anglais,
il ne semble pas qu'elle soit très-brillante.

— Enfin ! —. On sait que jamais le clergé de IFestininster-
Abbey n'a permis d'ériger dans le Coin des Poètes iPoets' Corner)
la statue de Lord Byron qui gît depuis tant d'années emballée
dans la crypte de la royale abbaye. Le premier ministre, M. Dis-
raeli, qui s'est toujours honoré avant tout de son titre d'homme
de lettres, a pris l'initiative d'une souscription publique pour
élever un monument sur la tombe du « grand Byron », dans
Hucknall yorkard Church.

— La Reine vient de commander au sculpteur F. J. William-
son les statues de grandeur naturelle du prince Albert-Victor et
du prince Georges, fils du prince de Galles.

— La célèbre Society of Painters in Water Colours. fondée en
1804, et placée aujourd'hui sous la présidence de l'éminent
artiste Sir John Gilbert A. R. A. , a chargé l'architecte j
F.-P. Cockerell de. modifier l'entrée de sa galerie dans Pall-Mall
East. La porte surmontée de génies sculptés par un artiste flo-
rentin établi à Londres, M. Fabbrucci, est en tous points remar-
quable; il est fâcheux que ce statuaire n'ait pas eu l'inspiration
aussi heureuse pour les cariatides de 'femmes ; elles sont vul-
gaires d'aspect et d'une exécution lourde.

Autriche. — Les journaux autrichiens annoncent qu'à l'oc- •
casion de la solennité d'inauguration du nouveau local de l'Aca-
démie des arts plastiques à Vienne, il sera ouvert, en cette ville,
l'an prochain, une exposition des beaux-arts. Cette exposition
aura pour but de faire connaître, dans une suite d'ccuvres de
choix, les productions artistiques de l'Académie, depuis l'époque
de sa fondation par l'empereur Léopold Ier jusqu'à la période
contemporaine. L'Exposition aura lieu dans les bâtiments mêmes
de la nouvelle Académie, du 15 octobre au 31 décembre 1876.

Italie. — Une lettre adressée de Rome à VAcademy de
Londres, sous la date du 24 avril, résume un débat qui a eu lieu
à la Chambre italienne le 15, et en fait ressortir l'intérêt pour
les amis de l'art et les touristes. En Italie, tout ce qui est impo-
sable est imposé. La nation vient d'entrer dans une nouvelle j
maison, et comme toujours le déménagement coûte cher. Le
gouvernement connaît son devoir, et, sans' souci de l'impopularité,
il tient à ce que les comptes soient soldés'à l'échéance. Il faut
seulement que les impôts soient honnêtes, et qu'ils ne pèsent pas
plus lourdement sur les classes pauvres que sur les riches. Par-
tant de ce point de vue, M. Bonghi, ministre de l'instruction
publique, a proposé de faire entrer les collections publiques d'anti- j
quités, de tableaux et d'objets d'art, dans la matière imposable
et parmi les ressources du trésor, en exigeant désormais un droit

d'entrée aux musées, aux galeries et même aux fouilles. Les
dépenses qu'occasionnent en Italie les musées et les fouilles sont
très-considérables, plus que dans n'importe quel autre pays. Ce
sont principalement les classes élevées et'les étrangers qui en pro-
fitent. Ils contribueront aux frais de conservation et d'exposition.
Rien ne semble plus juste et plus raisonnable.

— En tête de son numéro du 6 avril, jour de naissance
de Raphaël, le Raffaello publie une notice de son directeur,
le comte Pompéo Gherardi, sur la fresque de la Casa Sanzio
à Urbino. On admire cette fresque dans la maison de Raphaël.
Autrefois elle était placée au rez-de-chaussée, dans un endroit
fort obscur, et presque cachée ; puis elle fut transportée dans
la pièce de milieu du premier étage; mais elle était trop haut,
sous un mauvais jour. L'Académie l'a fait murer dans la
chambre où est né le divin peintre. Les jugements qu'on porte
sur cette peinture sont très-variés. La plupart des critiques y
retrouvent la main de Giovanni Santi. Minardi croit y avoir
reconnu celle de Raphaël lui-même. Jusqu'en 1870 on l'intitulait
la Madonna di Casa Sanjio, mais, depuis, le commandeur
Aleardo-Aleardi a proposé de lui donner un autre nom. D'après
le savant professeur, la fresque, œuvre de Giovanni Sanri, repré-
senterait, non pas la Vierge et l'enfant Jésus, mais une vraie
femme, une mère, Magia Ciarla, tenant sur ses genoux un bam-
bin nouveau-né qui ne serait autre que Raphaël lui-même.
Raphaël peint par son père sur les genoux de sa mère! C'est un
portrait et non un tableau religieux. Le critique véronnais fait
remarquer qu'aucune des têtes n'est surmontée de l'auréole ni
coiffée à la mode du temps, et qu'il y a là une différence essen-
tielle avec la classique tête de Vierge de Giovanni. L'Académie
d'Urbino est aujourd'hui propriétaire et gardienne jalouse du
précieux tableau.

— Sous le vestibule d'une maisonnette de Pompéi, on a
trouvé les objets suivants renfermés dans un coffret en bois :
Deux lares, deux pénates : Isis et Anubis, tous les quatre en
bronze, et un troisième pénate en argent, Harpocras ailé, d'un
travail très-fin. Il y avait en outre un mors en bronze, une petite
cuiller en argent, diverses cornalines et pierres dures, un petit
vase en ambre, qui représente un fruit, et d'autres vases en
verre.

Les objets qui donnent un intérêt particulier à cette trou-
vaille sont : une petite Vénus en marbre, deux petites amphores,
l'une en verre grec et l'autre en terre cuite. Cette dernière
représente une femme couchée sur son lit. Elle est coloriée, et
d'un travail très-fin.

La petite amphore est en verre colorié à lignes onduleuses. Ces
sortes d'amphores ne sont pas rares dans les tombeaux grecs,
mais il est extraordinaire qu'on en ait trouvé une à Pompéi. Evi-
 
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