Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

DOI Artikel:
Chronique étrangère
DOI Artikel:
Devier, Henri: L'exposition de La Société des Amis des Arts de Bordeaux, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0028

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS DE BORDEAUX.

demment, elle ne servait pas à un usage journalier, mais on la
conservait comme un objet d'art précieux.

La Vénus est d'un très-mauvais travail, mais elle est impor-
tante, parce qu'elle a, aux poignets et aux bras, des bracelets
d'or et au cou un collier du même métal.

— On continue à dégager le mur situé non loin de ï'agger
de Servius Tullius à l'Esquilin, dont nous avons parlé récem-
ment.

Les découvertes que l'on y fait sont toujours plus intéres-
santes. A l'heure actuelle, on a mis au jour 27 bases de statues
sur lesquelles sont gravées des inscriptions votives extrêmement
curieuses.

Ces inscriptions émanent, pour la plupart, nous l'avons dit,
de soldats prétoriens originaires du bas Danube. Ces barbares,
en venant à Rome, avaient gardé le culte de leurs divinités; puis,
à force d'être en contact avec la civilisation romaine, ils avaient
fini par perdre peu à peu la notion exacte de leur culte. Ils sem-
blent avoir inventé une sorte de culte mixte, formant un mélange
de leur religion et de la religion latine. Ils ont ainsi donné à leurs
divinités barbares des épithètes s'appliquant aux dieux de
FOlympe : de là un très-curieux amalgame pour qui est au cou-
rant des mœurs de l'époque.

Les inscriptions sont faites par les soldats en vue de prier les
dieux de veiller au salut de l'empereur, de la femme de l'empe-
reur, ou de son fils; ou bien, parfois, les prétoriens invoquent
pour eux-mêmes la divinité. Ce qui donne encore beaucoup de
prix aux inscriptions, c'est ce fait qu'elles, indiquent non-seule-
ment le nom des consuls en charge lorsque l'inscription a été
gravée, mais encore qu'elles donnent des dates précises : le
jour, le mois et l'année.

Il faut noter qu'alors les consuls étaient changés tous les trois
mois, et ces fréquents changements ne sont pas sans jeter
quelque confusion dans la chronologie des faits ; aussi les dates

1 seront-elles d'un vrai secours aux archéologues pour contrôler ou
établir l'époque précise à laquelle se sont passés certains événe-
ments peu connus.

— Les ouvriers employés à enlever l'énorme amas de terre qu'on
appelle le Monte délia Giusiifia, en face la salle d'attente du
départ à la gare de Rome, ont mis au jour quatre colonnes can-
nelées en marbre gris. Une seule est brisée ; elle semble avoir été
sciée par le milieu, tant la coupure est nette. Les autres sont en
parfait état de conservation.

Cette découverte, qui n'a, du reste, aucune valeur artistique,
est à peu près la seule qu'on ait faite jusqu'à présent sur cet
emplacement. Cependant, lorsque les travaux ont été commencés,
on croyait trouver des objets fort intéressants pour l'archéologie.
Il faut, semble-t-il, renoncer à cet espoir. Le Monte délia
Giustijia paraît uniquement formé de terres de rapport accu-
mulées à une époque relativement récente sur un emplacement où
s'était élevée une maison romaine, dont quelques murs seuls
étaient encore debout lorsque cet endroit a été choisi comme lieu
de dépôt. Partant, la maison romaine enfoncée sous les terres,
maison qui semble avoir été détruite par un incendie lors d'une
invasion des barbares, avait été si bien explorée et exploitée,
que les terres n'avaient plus rien de précieux à recouvrir

— En passant à l'Etat, le Musée Kircher, qui appartenait, on
le sait, aux jésuites, s'est enrichi d'une collection intéressante de
terres-cuites trouvées récemment en Béotie. Avis aux amateurs
d'archéologie et aux dames, que les jésuites excluaient impitoya-
blement de leur Musée, par la raison que les femmes ne pou-
vaient pén étrer dans un couvent de leur ordre.

Japon. — Au Japon, le mikado a commandé à un peintre
! européen les portraits, en grandeur naturelle, de tous les souve-
rains d'Europe. Ce prince compte en orner son palais de Tokio.
| Il songerait en outre à fonder au Japon une école de peinture.

L'EXPOSITION DE LA SOCIETE DES AMIS DES ARTS

DE BORDEAUX

{Correspondance particulière de /Art.)

Si Bordeaux a possédé la première de nos académies provin-
ciales, fondée en 1676, c'est seulement en 1851 que quelques
hommes d'initiative et de goût ont organisé sa Société des Amis
des arts. Elle a tardivement pris part à ce mouvement de décen-
tralisation et de rénovation artistique qui se produisit il y a une
trentaine d'années.

I est vrai que si cette société vint tard, elle se présenta tout
d'abord pleine de vie, riche et nombreuse, et se distingua excel-
lemment de ses devancières en organisant, dès la première année
de son existence, une exposition de tableaux anciens très-remar-
quables. L'année suivante, elle eut la bonne fortune et l'heureuse
inspiration de joindre aux tableaux envoyés par les artistes con-
temporains, ceux composant la belle collection du duc d'Orléans,
dispersée depuis au feu des enchères. Depuis, à la mort de
Delacroix et.de Troyon. elle a pu ouvrir des expositions où figu-
raient un grand nombre d'oeuvres de ces deux grands artistes, et 1
si nous n'avons pu admirer il y a deux ans, à Bordeaux, les
tableaux et dessins de Regnault, appartenant à l'Etat et à sa
famille, ce n'est pas que le regretté M. Charroppin, alors vice-
président de la Société, n'ait fait tout son possible pour y parvenir.

La Société de Bordeaux n'organise pas de concours, ne subven-
tionne aucune école, ne distribue pas de médailles, et sur ce der-
nier point nous trouvons qu'elle agit fort sagement. Elle ne va
pas non plus, comme la plupart de ses congénères, demander
lire hospitalité gênante et précaire au Musée ou à l'Hôtel de
ville. Au contraire, c'est elle qui, momentanément, a cédé son
local à la ville pour y recueillir les restes de sa maigre collection

qu'un incendie a, dans ces dernières années, sensiblement endom-
magée. Ce local, parfaitement approprié à sa destination, quoi-
qu'un peu exigu et où le jour est excellent, est situé dans un des
plus beaux quartiers de la ville, sur la terrasse d'un superbe jar-
din public, au milieu des fleurs, des gazons et d'eaux murmu-
rantes.

Aujourd'hui l'exposition, ouverte depuis le 28 mars dernier, est
installée dans un local provisoire, très-central et fort bien disposé.

A leur début les expositions de la Société des Amis des arts de
Bordeaux ont donc été très-remarquables, grâce au zèle de ses
correspondants, MM. E. Delacroix, Diaz, Dauzats Campan, aux-
quels se sont joints plus tard M,,c Rosa Bonheur, Brou n. Bou-
guereau. Maxime Lalanne et Delasalle. grâce aussi à l'activité
de son bureau et à la bienveillance éclairée de M"" la vicomtesse
Duchâtel, de MM. Pereire, Ad. Moreau, Barroilhet, Pape-
leu, etc., qui ont bien voulu se priver pendant quelque temps,
en faveur de la Société, des œuvres les plus remarquables de leur
galerie ou de leur cabinet.

Aujourd'hui ces expositions sont sans éclat, et à parties œuvres
en trop petit nombre prêtées par l'administration des Beaux-Arts,
le Saint Jean-Baptiste de Cabanel, la Visite aux avant-postes
de Dupray, un des succès du Salon de 1874, et les modèles des
tapisseries exécutées sur les dessins de M. Mazerolles pour le
salon du glacier de l'Opéra, il reste bien peu d'œuvres qui
méritent d'être signalées. Citons un très-remarquable portrait de
dame âgée, très-harmonieux, mains et visage admirablement
modelés, peint par M"" Henriette Bron n. un paysage de E. Bus-
 
Annotationen