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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Salon de 1875, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0066

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SALON DE 1875

(suite1.)

IV.

l'enseignement officiel.

on sieur J--J. Guiffrey a excellemment démontré dans le premier
volume de Y Art « qu'il y a nécessité de modifier complètement les
conditions d'existence qui sont faites aux pensionnaires peintres,
sculpteurs ou architectes » de l'Académie de France à Rome, qu'il
classe parmi « un certain nombre de vieilles institutions très-res-
pectées qui n'ont d'autre raison d'être que leur antiquité2 ».

Il est pénible d'avoir à le constater : le Salon, en ce qui con-
cerne la peinture, est un commentaire douloureusement éloquent
des pages si autorisées du savant secrétaire de la Société de l'His-
toire de l'Art français; et ce n'est point le mal invétéré dont porte
l'empreinte toute production de la Villa Médicis qui seul vous frappe ; on chercherait en vain à
se le dissimuler, une influence délétère n'exerce pas de moins désastreux ravages à l'Ecole des
Beaux-Arts en dépit d'un directeur, homme de beaucoup de talent et animé des meilleures, des
plus intelligentes intentions; j'ai nommé M. Guillaume.

L'École des Beaux-Arts a tout autant besoin d'une réforme radicale que l'Académie de
Rome ; son organisation en ateliers a tué tout enseignement libre ; cherchez en dehors d'elle
un seul atelier indépendant ouvert par un maître ! Il ne reste plus en France que l'ensei-
gnement officiel, l'enseignement académique arrivé au dernier degré d'affaissement.

Je tiens fort à éviter les questions de personnes, mais dans le cas actuel elles sont
inévitables et il serait coupable de chercher à s'y dérober.

Le Salon nous montre trois œuvres du dernier directeur de l'Académie de France, trois
œuvres du professeur le plus influent de l'Ecole des Beaux-Arts.

Je ne connais rien de plus décisif que des faits qui défient toute contradiction; je n'en
veux pas avancer d'autres dans cette impartiale analyse de l'envoi des deux exposants.

M. Hébert, membre de l'Institut, est l'auteur de trois portraits — une jeune femme,
M"e C. de G...3, et deux petites filles : xM"e M. L. P... et Mlle C. de F...4 — Cette dernière
nous est représentée avec des yeux qui ne sont pas d'ensemble; — mal enchâssés, ils sont
en compensation de couleur différente, l'un noir, l'autre brun ; — la poitrine n'existe pas ; les
épaules n'ont jamais été attachées à ce corps qui ne saurait respirer; — la bouche en accent
circonflexe est l'application d'un procédé dont l'auteur use invariablement envers tous ses modèles ;
la distance entre le nez et la bouche est hors de proportions, tout comme le sommet de cette jeune
tête ; — le cou se trouve coupé à droite par un pli inénarrable.

La pauvre petite demoiselle M. L. P... est plus à plaindre encore ; sa main droite est informe et
si la gauche a le pouce minuscule, l'index est formidable, un index géant. Le vêtement d'un bleu
clair malpropre est orné — pardonnez-moi ce mot — de fanfreluches du dernier mauvais goût, et ce

1. Voir tome ii, pages 7 et 35.

2. L'Académie de France à Rome : le passé, l'avenir; tome i, p. 108. — Le Pensionnaire de France à Rome : autrefois et aujourd'hui,
tome i, page 170.

3. N° 1021 du Livret du Salon.

4. Nos 1022 et 1023.
 
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