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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Chronique de l'hôtel Drouot
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Decamps, Louis: La vente de l'atelier de Millet et l'exposition de ses pastels, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0079

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LA VENTE DE L'ATELIER DE MILLET. 69

of the English SchooV, nous apprend qu'il naquit à Londres en I avait pour lui l'avantage d'une exécution aussi rapide que la

pensée. Dans ce genre, ses improvisations sont innombrables ; ce
sont presque toujours des croquis à la plume légèrement teintés,
pleins d'humour, d'une fantaisie exubérante, très-rarement poli-
tiques, s'attaquant de préférence aux mœurs, à la société de son
temps, parfois touchant à la vulgarité ou tombant dans une
exécution par trop sommaire. C'était un tel Roger-Bontemps, qu'il
ne se souciait pas même de s'assurer de l'occupation, si nécessaire
qu'elle lui fût ; c'était un éditeur, M. Ackermann, qui prenait la
peine de lui fournir des sujets ; c'est pour lui qu'il illustra les
ouvrages bien connus qui ont rendu son nom impérissable :
Doctor Syntax in Search of the Picturesque ; — The Dance oj
Death et The Dance of Life. Pour le premier de ces livres , il
fournit de mois en mois ses dessins, et M. Coombe, qui ne con-
naissait pas l'artiste, écrivit d'après eux son poëme. Il faut dire,
à l'éloge de Rowlandson, qui mourut à Londres après deux ans
de maladie, le 22 avril 1827, que, s'il se montra d'une indifférence
profonde pour sa réputation, il resta toujours honnête jus-
qu'au scrupule, et qu'en toute circonstance il se montra fidèle
sérieuses, il recourut à ses aptitudes de caricaturiste, qui s'étaient i à ses engagements; aussi sa parole était-elle universellement res-
révélées dès ses débuts; le genre auquel il se dévoua désormais | pectée.

LA VENTE DE L'ATELIER DE MILLET

juillet 1756, et qu'il étairfils d'un honorable marchand de la Cité.
Son talent pour le dessin se manifesta dès l'enfance, sur les
marges de ses livres d'école, et il devint, fort jeune, un des élèves
de la Royal Academy. Ses progrès y furent rapides. Avant qu'il
eût atteint l'âge d'homme, il fut réduit à ses propres ressources,
à la suite des embarras financiers de son père, mais il fut libérale-
ment secouru par sa tante, une Française dont l'extrême bonté
fut un peu cause des habitudes de désordre du jeune Rowlandson.
Il dessinait avec infiniment d'élégance, et son talent naturel,
développé par son éducation artistique, aurait dû lui assurer une
place aux premiers rangs. En 1775, il exposa à l'Académie Dalila
visitant Samson en prison, et plus tard divers portraits; mais il
écait insouciant et paresseux, et le testament de sa tante lui ayant
donné sept mille livres sterling en argent comptant, outre d'autres
valeurs importantes, il se livra au jeu et eut bientôt dissipé la
moitié de sa fortune. Il était le familier de la plupart des tripots
de Londres, et il lui arriva une fois de rester à jouer trente-six
heures durant. Une pareille vie étant incompatible avec des étude

s

ET L'EXPOSITION DE SES PASTELS

Le lendemain de la clôture de l'exposition des quarante-six
pastels qui font partie de la collection de M. Gavet, exposition
que l'Art a signalée à deux reprises2, le 10 mai a commencé la
vente des œuvres laissées par le maître. Le succès de la mer-
veilleuse réunion de pastels, s'il avait été profond pour les natures
d'élite, était loin d'avoir été un succès de foule; on avait donc
raison de redouter un échec pour la vente publique de peintures
la plupart très-peu achevées, et le fort médiocre empressement
du public à se rendre aux expositions particulière et publique des
8 et 9 mai n'était que trop de nature à augmenter ces craintes.
A notre très-grande joie, l'événement est venu opposer un éclatant
démenti à ces sombres pressentiments ; l'affluence a été beaucoup
plus nombreuse qu'on ne l'espérait; tous les fidèles admirateurs
du génie de Millet s'étaient tacitement donné rendez-vous, et les
enchères ont été très-vivement poussées. La vente des cinquante-
six tableaux et études peintes, admirablement dirigée par M'! Char-
les Pillet et par l'expert, M. Durand-Ruel, n'a pas produit moins
de 276,230 francs3. C'est énorme si l'on tient compte, d'un côté,
du degré d'avancement de la majorité de ces œuvres, de l'autre,
de la nature des sujets presque tous bien peu séduisants aux yeux
de la grande majorité des collectionneurs. Mais pour quiconque
n'envisage que la question d'art, les prix réalisés n'ont absolu-

ment rien d'exagéré ; il n'est même que juste de les déclarer plutôt
au-dessous qu'au-dessus de la valeur réelle de pareilles œuvres,
qui, ainsi que toutes les productions des vrais maîtres, dépasse-
ront infailliblement un jour, et de beaucoup, les chiffres actuels.

C'est qu'il est deux hommes, dans l'art moderne, qui, par
leur originalité tout à fait exceptionnelle, par la uouveauté abso-
lue et la puissance extraordinaire de leur œuvre essentiellement
magistrale, méritent de prendre place à côté des plus grands
artistes de tous les temps; eux seuls, en effet, ne sont pas des
résultantes comme l'est, par exemple, Eugène Delacroix, le plus
illustre maître de notre temps, le plus fécond, le plus varié, mais
non le plus original; ces deux élus, ce sont Millet et Corot, à qui
seuls on ne connaît pas d'ancêtres artistiques.

Bien que nous ayons nommé Corot le second, nous tenons à
déclarer que les créations où vibre tout entière cette âme exquise
de poëte resté jeune jusqu'à l'heure suprême, celles qui sont bien
complètes et n'ont rien de commun avec ces rapides ébauches
que les instances des marchands arrachaient trop facilement de son
atelier, celles-là occupent de droit le premier rang parmi les plus
éminentes productions de l'art de ce siècle.

Quant à Millet, l'ami qui a pieusement écrit la préface bio-
graphique du catalogue de sa vente, M. Charles Tillot, n'a été que

1. Un volume in-8° de 473 pages. Londres, Longmans, Green, and Co., 1874.

2. Voir tome I, pages 359 et 381.

3. Voici les principaux prix avec les numéros du catalogue :

1. La Famille du Pécheur................... 2,700 fr.

4. Petite Bergère assise.................... 10,000

5. Mère avec ses enfants................... 7,°5o

9. Le Bord de la mer à Gréville............... 2,100

11. Falaises et Rochers (Gréville)............... 3,9°°

13. Une Maison du hameau de Gruchy Gréville, avec vue sur la

mer........................... 6,400

14. La Maison de Millet à Gréville.............'." . 4,000

15. Laitière accoudée contre un arbre.............. 7,600

20. La Récolle des pommes de terre.............. 4,000

22. Cardeuse.......................... 4,600

23. Femme portant deux seaux................. S^S0

24 Femme trayant une vache................. 6,800

26. Les Tondeurs de moutons................. 7,100

27. Rochers et Pommiers, près Barbi\on............ 4,100

28. Fendeur de bois...................... 10,100 fr"

31. La Fin de la journée................... 7j3QO

33. Les Tueurs de cochons................... 24,000

35. Jeune Bergère assise sur une roche............. 13,000

37. Bergère gardant son troupeau (dans les rochers)...... +>700

39. Barque de Pécheurs en mer. (Effet de soleil.)........ 6,300

40. La Famille du Paysan................... 5,"°

45. Coup de vent....................... 10,900

49. Le Shir.......................... 6,050

50. Église de Gréville..................... 12,200

51. Laitière normande à Gréville................ 5,000

52. Ane dans une lande.................... 6,950

53. Chasse aux flambeaux................... 5,000

54 Bergère rentrant avec son troupeau. (Soleil couchant.). . . . 11,000

56. La Mer, vue des Pâturages de Gréville........... 14,200

Nous sommes heureux de pouvoir annoncer que M. de Chennevieres s'est empressé de réparer le regrettable oubli de toutes les administrations précédentes
en achetant pour le Musée du Luxembourg une petite toile, les Baigneuses, qui date de 1848 et qui a été adjugée au prix modeste de 810 francs.
 
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