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Soldi, Émile: La sculpture égyptienne, [1], Procédés techniques-formations du style égyptien-marché de l'art et considérations générales
DOI Artikel:Leroi, Paul: Salon de 1875, [4]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0088
SALON DE 1875. 77
religieuses. De là un certain mouvement artistique, dont nous retrouvons la trace du reste dans
les variétés et dans la perfection plus ou moins grande des statues, suivant les temps et les localités.
Maintenant, comme nous l'avons dit, l'époque à laquelle Platon a pu visiter l'Egypte n'est pas
celle qui offre le plus d'intérêt; il y voyagea dans un temps de décadence constatée, qui ne peut
servir d'exemple pour établir une théorie générale de l'art égyptien. Enfin ce he sont pas les
assertions plus ou moins suspectes des voyageurs grecs qui font loi dans la science 5 c'est
aujourd'hui l'étude des monuments eux-mêmes.
C'est en les étudiant maintenant que nous allons chercher les causes du style particulier de
l'art égyptien.
Quelles furent donc les raisons qui poussèrent les sculpteurs de ce pays à choisir cette manière
abstraite, sans mouvement et, comme on l'a dit, presque algébrique, d'imiter les formes humaines
et animales, si cette timidité sculpturale n'est pas l'unique résultat d'une idée primitive encore
obscure et suivie par une tradition hiératique? Telle est la question à laquelle nous espérons
répondre par l'examen des événements, des mœurs, de la vie sociale, ainsi que des procédés de
travail des artistes, des matières employées par eux et des motifs qui les leur ont fait choisir.
Emile Soldi.
(Ln suite prochainement.)
SALON DE 1875
( S U 1 T £ 1.]
V.
AUTRES MEMBRES de L'iNSTITUT. — M. .T.-B. CARPEAUX.
utre MM. Hébert et Cabane!, trois autres académiciens seule-
ment ont exposé : M. Charles-Louis Muller, M. J.-J. Perraud et
M. Eugène Guillaume.
11 est difficile de parler sérieusement du premier, malgré ses
prétentions au titre de peintre d'histoire. La façon dont il les
justifie a le mérite de l'originalité. 11 s'attaque à Shakespeare
comme si de rien n'était et expose la Démence du roi Lear 2 en
compagnie de l'Attente et d'un chef-d'œuvre baptisé Un instant seul.
L'Attente 3 est quelque méchant Bédouin aux aguets au coin
d'une rue, un poignard à la main ; c'est dessiné comme c'est peint
et peint comme c'est dessiné ; la rue à gauche sert à démontrer que M. Muller — Charles-Louis —
ignore les lois de la perspective. — On s'en doutait.
1. Voir tome ii, pages 7, 35; et 56,
2. N° 152J.
. N° 1J26.
religieuses. De là un certain mouvement artistique, dont nous retrouvons la trace du reste dans
les variétés et dans la perfection plus ou moins grande des statues, suivant les temps et les localités.
Maintenant, comme nous l'avons dit, l'époque à laquelle Platon a pu visiter l'Egypte n'est pas
celle qui offre le plus d'intérêt; il y voyagea dans un temps de décadence constatée, qui ne peut
servir d'exemple pour établir une théorie générale de l'art égyptien. Enfin ce he sont pas les
assertions plus ou moins suspectes des voyageurs grecs qui font loi dans la science 5 c'est
aujourd'hui l'étude des monuments eux-mêmes.
C'est en les étudiant maintenant que nous allons chercher les causes du style particulier de
l'art égyptien.
Quelles furent donc les raisons qui poussèrent les sculpteurs de ce pays à choisir cette manière
abstraite, sans mouvement et, comme on l'a dit, presque algébrique, d'imiter les formes humaines
et animales, si cette timidité sculpturale n'est pas l'unique résultat d'une idée primitive encore
obscure et suivie par une tradition hiératique? Telle est la question à laquelle nous espérons
répondre par l'examen des événements, des mœurs, de la vie sociale, ainsi que des procédés de
travail des artistes, des matières employées par eux et des motifs qui les leur ont fait choisir.
Emile Soldi.
(Ln suite prochainement.)
SALON DE 1875
( S U 1 T £ 1.]
V.
AUTRES MEMBRES de L'iNSTITUT. — M. .T.-B. CARPEAUX.
utre MM. Hébert et Cabane!, trois autres académiciens seule-
ment ont exposé : M. Charles-Louis Muller, M. J.-J. Perraud et
M. Eugène Guillaume.
11 est difficile de parler sérieusement du premier, malgré ses
prétentions au titre de peintre d'histoire. La façon dont il les
justifie a le mérite de l'originalité. 11 s'attaque à Shakespeare
comme si de rien n'était et expose la Démence du roi Lear 2 en
compagnie de l'Attente et d'un chef-d'œuvre baptisé Un instant seul.
L'Attente 3 est quelque méchant Bédouin aux aguets au coin
d'une rue, un poignard à la main ; c'est dessiné comme c'est peint
et peint comme c'est dessiné ; la rue à gauche sert à démontrer que M. Muller — Charles-Louis —
ignore les lois de la perspective. — On s'en doutait.
1. Voir tome ii, pages 7, 35; et 56,
2. N° 152J.
. N° 1J26.