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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Salon de 1875, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0091

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8o

L'ART.

Parcourez le jardin : partout la France tient la côrde ; l'étranger ne lui oppose aucun statuaire
capable de l'emporter sur ses enfants. Montez à l'étage : il n'en est plus de même, l'envahissement
des étrangers est considérable et bien souvent victorieux.

VI.

M. CHAPU. - M. MERCIE.

Je ne saurais m'arracher un instant à la sculpture, — j'y reviendrai bientôt — avant d'avoir salué
l'exquise création nouvelle de l'auteur de Jeanne d'Arc à Domrémy. Chargé de la partie sculpturale du
monument que l'on élève a Henri Regnault et aux élèves de l'École des Beaux-Arts tués pendant la
guerre, M. Chapu, comme l'héroïne que son chaste ciseau a illustrée, a senti vibrer en lui les plus
saintes voix de la patrie, ses accents les plus jeunes, les plus attendris, et il a inventé cet enchantement
qui nous ravit : La Jeunesse, figure délicieuse, modèle accompli de lignes élégantes, de mouvement
inspiré et de piété nationale. C'est de l'exécution pensée, profondément ressentie et réalisée avec tous
les bonheurs. Cette toute jeune femme qui va fixer le rameau d'or au plus haut du monument suffirait
à la gloire d'un sculpteur. Je ne regrette qu'une chose, c'est qu'une œuvre d'une telle supériorité doive
forcément être reléguée à l'intérieur de l'Ecole des Beaux-Arts ; les productions d'un sentiment aussi
élevé sont rares entre toutes; on ne saurait trop désirer de les voir constamment exposées à l'admira-
tion publique; il n'est pas de plus fortifiante leçon nationale, pas de plus viril enseignement: le beau
inspirant la passion du bien.

C'est sous l'inpression de semblables idées que M. Jobbé-Duval a fait au Conseil municipal de
Paris sa récente proposition relative à ce beau groupe de M. Mercié : Gloria victis ! que nous revoyons
cette année fondu en bronze pour la Préfecture de la Seine qui le destine au square Montholon.
L'Art, en reproduisant la proposition de M. Jobbé-Duval1, l'a vivement appuyée; il me semble impos-
sible qu'elle ne réunisse point l'unanimité du Conseil. Un bronze se détachera toujours mal sur le
feuillage du square, et le groupe ne saurait y profiler à son honneur comme à l'emplacement nouveau si
heureusement indiqué. Il faudra abaisser considérablement le piédestal; l'épreuve qui vient d'être faite
au Palais des Champs-Elysées est décisive ; l'élévation y est telle qu'elle diminue beaucoup trop les tètes
que le jeune artiste avait déjà, de parti pris, faites petites à l'imitation des maîtres de la Renaissance.

Si le noble groupe de M. Antonin Mercié fait face au Panthéon, comme cela paraît maintenant fort
probable, quelle admirable chose si l'on parvenait à trouver une combinaison qui perm't cle placer
non loin de là le monument élevé à la mémoire d'Henri Regnault et des autres élèves de l'École des
Beaux-Arts morts pour la patrie !

Avant de quitter la Jeunesse de M. Chapu, qu'il me permette de lui soumettre respectueusement
une observation dictée par mon fanatisme pour son chef-d'œuvre; je voudrais qu'on ne pût y signaler
la plus légère imperfection; or il en existe une à mon sens : je crois que le pied droit qui est relevé,
gagnerait à être revu ; il semble un peu fort pour ce corps adorable.

Paul Leroi.

(La suite au prochain numéro.)

* %

i. Voir tome II, pane 64-
 
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