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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Mareschal, A. A.: La céramique et les faussaires
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0093

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LA CÉRAMIQUE ET LES FAUSSAIRES

i l'industrie jouit largement en France d'honorables privilèges, il
nous faut malheureusement dire que certains industriels ont mis à
profit ces ressources pour mieux exploiter — le mot pris par exten-
sion — l'ignorance ou la naïveté des jeunes ou des ardents amateurs
de céramique.

La passion qui pousse ces derniers vers les faïences auxquelles
la renommée n'a rien refusé, les entraîne légèrement jusqu'à des
pièces dont certains côtés rappellent l'objet de leur convoitise.

A l'affût de ces amours de bon aloi, on rencontre aujourd'hui
des gens, qui en fabrique, qui en chambre, préparent, pour ces
chasseurs d'un nouveau genre, de trompeuses amorces, dans lesquelles l'art n'entre pour rien du tout.

Pour ces imitations dont on a fait métier, les faussaires ont cherché à tâtons les anciens procédés :
ne les trouvant pas, ils ont appelé la marque à leur secours, et, perfectionnant toujours leurs pro-
cédés fallacieux, ils ont fait fendiller certaines pièces, ont sali les unes, accidenté les autres, pour les
livrer aussi dangereuses que possible au commerce qu'en font certains courtiers, marrons de toute
espèce.

Ces derniers, auxquels tous les moyens paraissent bons, vont jusqu'à se travestir pour mieux
détourner l'attention et surprendre les naïfs; car non plus que le loup du conteur, ils n'ont patte
blanche à montrer.

Les voici donc à l'œuvre, déposant dans les coins qui nous semblent les moins préparés, tous ces
produits qui sont déjà condamnés à rester un témoignage à la honte de ceux qui les ont fabriqués en
vue de leur apposer une marque qui ne peut leur appartenir.

Parmi les pièces originales qui émotionnent tous les jours le public de nos salles de vente, il nous
faut citer celles de provenance rouennaise ; ce furent naturellement elles qui éveillèrent la première
attention des faussaires; aussi ces derniers s'appliquèrent-ils à traduire de leur mieux, hélas! et ce, à
l'aide de procédés imparfaits, ces admirables pièces qui n'ont pas besoin de porter une marque pour
témoigner de leur authenticité.

Le Nevers, le Sinceny, souvent confondu avec le Rouen, et peut-être à cause de cela, eurent les
honneurs de la contrefaçon. Strasbourg n'y échappa pas non plus et les intéressés se gardèrent bien
d'oublier d'attacher à leurs imitations le fac simile de la marque des premiers auteurs ; mais ce qui nous
est une preuve que l'ignorance des faussaires est à la hauteur de leur cupidité, c'est que nous avons
cous les veux des pièces ayant la prétention de copier Rouen, et qui portent une marque hollandaise.

Au milieu de cet imbroglio que fait naître le mélange des pièces fausses avec des pièces vraies de
premier et de second choix, de ces hésitations où vous jette le silence d'un expert dévoyé, ou la faconde
d'un spécialiste intéressé, on se sent irrésistiblement entraîné; c'est à ce moment qu'il convient de
s'arrêter, pour rappeler à soi le raisonnement et un sens qui tendent à nous faire défaut.

La plus grande partie des faïences modernes qui visent au Rouen sont inspirées des pièces dites à
la corne, au carquois, aux oiseaux, etc. S'il était possible d'avoir sous les yeux et l'original et la copie,
il n'est pas douteux que très-peu de gens s'y laisseraient jjrendre, mais cette dernière vue isolée et
passablement maquillée trompe très-souvent les yeux de tous.

Depuis quelque temps les amateurs ont appris des marchands le moyen de trouver assez prompte-
ment dans une pièce de céramique la restauration qu'ils y soupçonnent. C'est l'odorat qui les sert.
C'est le seul agent jusqu'à présent qui ait permis que, sans détériorer les réparations de la pièce, on
perçoive facilement l'odeur aromatique et résineuse des vernis qui ont servi au restaurateur. Aussi
n'est-il pas rare de voir le joyeux étonnement de quelques curieux se demandant ce que peuvent bien
 
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