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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Genevay, Antoine: Hans Holbein, (le jeune), [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0097

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86 L'ART.

n'ayant que 100 livres sterling de revenu, et peu de temps après, portant sa tête sur l'échafaud, il
mourait comme un Romain, ou plutôt comme un sage. On aimerait à retrouver un témoignage de la
douleur d'Holbein et à savoir qu'il pleura l'homme de science et de vertu dont le cottage lui avait été
si hospitalier.

Quelque temps après son retour en Angleterre, il reçut une lettre datée du 2 septembre 1532,. Les
magistrats de Bâle, s'il voulait revenir, lui offraient une pension pour qu'il fût mieux à même de sub-
venir aux besoins de sa famille. Holbein refusa. Était-il déjà attaché à la maison du roi et confondu
avec Luc Hornebolt de Gand, John Browne « sergeant paincter », Antoni Toto, Barthélémy Penni,
André Wright et d'autres artistes de la maison de Henri VIII? Ce qu'il y a de certain, en tout cas, c'est
que la faveur royale ne le plaçait pas en premier ordre, puisqu'à la mort de Browne, en 1532, Wright
lui succéda comme « sergeant paincter », qu'Antoni Toto prit la place de Wright et que, d'après les
rôles de la cour, où on ne le trouve qu'en Holbein est porté pour un traitement moindre que

celui de certains de ses confrères. 11 recevait 30 livres, et pour sa taxe il en payait 3 à la ville de
Londres. A cette époque il eut un atelier et un appartement à Whitehall. Il demeura aussi dans la
paroisse de Saint-Andrew; c'est là qu'il payait la taxe en question.

A défaut de la haute protection de Morus, qui lui avait été si utile, Holbein trouva de chaleureux
amis dans Steel-Yard, l'entrepôt des marchands hanséatiques; il décora leur salle et fit les portraits de
plusieurs d'entre eux. Ces tableaux se sont éparpillés en Allemagne et en Angletei-re; les plus beaux
sont ceux de Gysen (1532), maintenant au musée de Berlin; de Durk Beritt, appartenant à lord Lecon-
field; et deux autres qui figurent dans la collection de Windsor. Nous ne devons pas non plus oub'ier
les toiles sur lesquelles sont peints John d'Anvers et Derick Born. Ce. fut aussi pour Steel-Yard qu'il
exécuta les deux grandes compositions d'un arrangement qui rappelle les bas-reliefs antiques, le
Triomphe de la Richesse et le Triomphe de la Pauvreté. Ces chefs-d'œuvre ont péri, mais nous les con-
naissons par des dessins et des gravures.

Ordonnateur des fêtes données par les marchands ses amis, lorsqu'ils voulurent fêter le jour du
couronnement d'Anne Boleyn, Holbein construisit et peignit une décoration représentant le Parnasse;
du mont sacré jaillissaient quatre fontaines qui, du matin jusqu'au soir, firent couler des flots de vin
du Rhin. Il produisit, vers ce temps, la Reine de Saba devant Salomon, le tableau dit des Ambas-
sadeurs et de nombreux portraits parmi lesquels il faut mentionner celui de Thomas Cromwell ; ce
grand personnage qui, peut-être, avait introduit le peintre dans le palais du roi.

Son premier travail à Whitehall fut la décoration de la privy chamber, exécutée à fresque
en 1637. Dans cette peinture détruite sous Guillaume III, en 1697, par un incendie qui ruina
cet appartement, Holbein avait représenté le roi et son père Henri VII; Van Mander, ayant
visité la privy chamber, ornée de son chef-d'œuvre, disait que Henri VIII était d'une si prodigieuse
ressemblance qu'on ne pouvait le regarder sans épouvante. Heureusement ce que Van Mander avait
éprouvé, nous pouvons le ressentir encore ; nous possédons les cartons des deux rois de la main
d'Holbein. Longtemps ignorés, enfouis, perdus, dans le palais d'Hardewick, ils en ont été exhumés et
mis en lumière par un habile connaisseur, M. G. Sharf. Ce ne sont point des cartons simplement au
crayon, mais bien à la détrempe, blanc et noir; et, dans cet admirable travail, le farouche et sensuel
Tudor revit en toute sa fastueuse et violente majesté.

Holbein a-t-il peint à l'huile Henri VIII? Les trois princes qui pendant ce siècle ont agité
l'Europe, aussi bien le fds de Jeanne la Folle que François I", aussi bien le meurtrier de tant de
femmes que le chevalier de Marignan, ont eu en quelque sorte la manie de leurs portraits ; il est donc
hors de doute que Henri VIII a posé devant Holbein. Cependant nous ne possédons, sauf la détrempe
dont nous venons de parler, aucune image de ce roi reproduite à l'huile par le célèbre pinceau.
M. Woltemann, à qui on en a soumis un grand nombre comme étant d'Holbein, les a toutes impitoya-
blement rejetées. Cette perte peut facilement s'expliquer. Après le fondateur de l'Église anglicane,
vint la catholique Marie. Ne tenant pas en grand honneur la mémoire de son père, elle ne devait pas
tenir beaucoup à ses portraits ; puis, quelques années plus tard, survint la guerre civile qui saccagea les
demeures seigneuriales, et les sombres puritains n'avaient qu'un médiocre respect pour les œuvres de
l'art. Voilà peut-être les causes qui ont amené la ruine des portraits à l'huile d'Holbein représentant
 
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