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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Devier, Henry: L' exposition de la Société des Amis des arts de Bordeaux, [3]
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A. de L.: Union Centrale des Beaux-arts, [3]: apliqués à l'industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0126

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ii4

L'ART.

Si nous n'avons rien dit des paysages de M. Teysson- !
nières, ce n'est pas qu'ils soient moins bons que beaucoup de ceux
que nous avons cités, mais bien parce que cet artiste ardent et
travailleur est surtout un aqua-fortiste, un graveur. Chargé
par Caàart de reproduire les œuvres de J. P. Laurens, M. Teys-
sonnieres a exposé une très-belle eau-forte reproduisant le Saint
Bruno refusant les présents de Roger, comte de Calabre. L'aspect
général est des plus agréables et aucun des détails n'est sacrifié :
les physionomies des personnages et leurs attitudes sont expres-
sives, le travail de la pointe est varié selon qu'il a pour but de
reproduire une étoffe, un objet tangible, ou la fluidité du ciel, la
résistance des murailles. Chaque chose est bien à sa place et a
bien sa valeur; peut-être pourrait-on reprocher un peu de séche-
resse à certaines parties ; mais qui ne sait que c'est là bien plus
l'affaire de l'imprimeur et le résultat du tirage que celle de l'artiste?

M. Teyssonnières a été bien près d'atteindre, l'an dernier, une
de ces rares médailles après lesquelles aspirent les aqua-fortistes,
nous souhaitons que cette année il soit plus heureux.

M. Léo Drouyn est aussi un aqua-fortiste de beaucoup de
talent, doublé d'un archéologue aussi distingué qu'infatigable.
Cette année il expose deux dessins à la plume, donc l'un est une
œuvre pour laquelle il fallait réunir les rares qualités qu'il
possède; c'est un plan exact avec l'Aspect de Bordeaux vers 1450,
rétabli par lui au moyen des documents authentiques. La muni-
cipalité, bien inspirée, en a fait l'acquisition, et nos éloges ne
sauraient rien ajouter à ceux qu'il a déjà valus à l'auteur.

Finissons cette trop longue revue par les fieurs de
M11" Gadou-Boyer. Ce sont, pour la plupart, des fleurs printa-
nières, jetées au hasard et en petit nombre parmi des herbes
sèches. Coloris délicat, touche preste, juste, nette: c'est à la fois
très-gracieux et très-vrai. Les gouaches sont enlevées sur un
papier gris qui fait le fond ; elles constituent de bien jolis feuil-
lets d'album que les amateurs se disputent à qui mieux mieux.

On ne peut que regretter l'abstention d'une foule d'artistes
bordelais tels que MM. Gibert, Faxon, Chaigneau, Plassan,
Prwu, Ferry, Accard, Sal^édo, Duverger. Barbara, Cantegril,
Jouandot, de Santa-Colonna, Lagnier, de Saint-Angel, de
Menou, etc., etc.

Nous voudrions pouvoir aussi nommer tous ceux qui ont fait
preuve de talent et de bon vouloir; mais l'espace et le temps nous
manquent un peu. Notre exposition va finir et déjà le Salon
de 1875 est ouvert, et sollicite l'attention de tous ceux qu'inté-
ressent les choses de l'art. Qu'on nous permette cependant de
citer les noms de M"e Annaly, déjà très-habile, mais ressemblant
trop à son maître, n'accusant pas assez son individualité; de
MUe Clémence Molliet dont nous connaissions de beaux fusains,
mais pas encore de peinture. Le faire est habile et fait bien
augurer de l'avenir. Travaillez sur nature, mesdemoiselles, ne
vous habituez pas à voir au travers des lunettes, si bonnes, si
nettes qu'elles soient, de votre maître, M. Baudit, et vous
obtiendrez certainement le succès que vos études et vos qualités
natives vous promettent. M. Dutasta est aussi un élève de
M. Baudit; encore un effort, un peu d'initiative, et cet élève
d'hier sera un véritable artiste demain. M. Camarroque, un tout
jeune artiste, expose une Petite dormeuse, elle a des qualités ;
c'est une étude sérieuse, mais le paysage n'a pas la valeur de la
figure et la couleur est terne et triste pour un pareil sujet.

Arrêtons là ce compte rendu déjà trop long, quoiqu'il ait été
écrit en style télégraphique ou d'inventaire; puisse-t-il influencer
un peu les membres du bureau de la Société et les convaincre
qu'il y a à Bordeaux, dans les différentes classes de la Société,des
gens du meilleur monde, ayant grande fortune et goût délicat,
qu'il est nécessaire d'attirer à eux, pour que la Société sorte du
statu quo, dangereux pour son existence, dans lequel elle se
trouve depuis deux ou trois ans.

Henry Dévier.

UNION CENTRALE

appliqués a

Conférence de M. de Montaiglon. — En choisissant le ]
titre de sa leçon (du goût de Brunelleschi), M. de Montaiglon
avait la pensée de faire connaître, en le mesurant à sa véritable
hauteur, le génie du grand architecte, et de marquer la place
qu'il mérite d'occuper dans l'histoire de l'art. On a trop oublié,
dans l'admiration qu'on accorde exclusivement à la coupole de
Saint-Pierre de Rome, que Michel-Ange avait la besogne facile
après l'œuvre admirable de Brunelleschi et que le véritable inven-
teur des coupoles en tiers-point a droit à être classé parmi les
grands créateurs.

Nous passons les détails donnés sur la jeunesse laborieuse de
Brunelleschi, sa passion pour toutes les choses de l'art, les études
patientes qui en firent à la fois un géomètre, un ingénieur, un
orfèvre et l'un des grands sculpteurs de son temps. Si M. de
Montaiglon s'est arrêté à les donner, c'est qu'il a voulu dire que
le génie étonnant de l'artiste n'a pris son complet développement
que par les forces multiples qu'il avait acquises, comme c'était
la coutume dans les ateliers des grands siècles.

Aussi puissamment armé qu'il l'était, déjà célèbre par des
œuvres qui suffiraient aujourd'hui pour illustrer un nom, Bru-
nelleschi, qu'une passion poussait vers le plus noble des arts,
l'architecture, ne voulut rien entreprendre sans des recherches
préalables qui devaient lui donner la confiance et la force néces-
saires pour accomplir la révolution qu'il méditait. Impressionné
dès l'âge le plus tendre par le caractère de l'architecture antique,
il sentait le besoin de confirmer ses réflexions par une expérience
définitive, et il alla s'enfermer à Rome où il passa plusieurs an-
nées à mesurer et à dessiner tous les monuments antiques.

DES BEAUX-ARTS

l'industrie

Aussi, c'est en pleine maturité de l'âge, c'est appuyé sur un
prodigieux ensemble de connaissances que Brunelleschi accomplit
les grands travaux de Florence, travaux qui vont porter le coup
le plus funeste au style gothique agonisant. Il s'empare, après
un concours, de l'église de Sainte-Marie-des-Fleurs, laissée ina-
chevée depuis la mort d'Arnolpho di Lapo, et réunissant les
quatre nefs dans une conception neuve et puissante, il les do-
mine de cette admirable coupole à double calotte qui a servi de-
puis de modèle à tous les constructeurs. C'est ici qu'il est un
véritable créateur et qu'il trouve, par les plus ingénieuses com-
binaisons sur les résistances et les portées, la récompense de tant
d'efforts ! En même temps qu'il coiffe le monument d'une tiare
qui domine et embellit la ville, la précision de ses calculs est
telle qu'il peut impunément, et grâce aux plus sagaces, aux plus
habiles dispositions des matériaux et des appareils, jeter sur le
ciel une masse immense, plus haute, plus large que celle de la
coupole de Saint-Pierre, sans le secours d'aucun autre appui que
les portées même des calottes sur les bases. Il n'élève aucun
contre-fort, aucun support déguisé, et la coupole, qui a aujour-
d'hui plus de quatre cent quarante années d'existence, n'offre en
aucune de ses parties la moindre trace de faiblesse et d'écarte-
ment.

En même temps, Brunelleschi se sert des ordres romains et
grecs et il élève la chapelle des Pazzi et enfin son chef-d'œuvre,
l'église du Saint-Esprit.

Brunelleschi meurt au moment où vient de naître Michel-
Ange, qui doit continuer son œuvre : le génie prodigieux du
disciple qui disait lui-même qu'on pouvait imiter, mais jamais
 
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