i8o L'ART.
avez tiré des sept cadavres, la diversité de leur attitude, de leur expression, l'élégance du dessin,
la perfection du modelé, l'élévation du sentiment, toutes ces qualités puissantes qui font oublier
certains souvenirs d'école dont votre originalité, j'en ai la conviction, ne tardera pas à se dégager.
Vos mérites l'emportent tellement sur vos erreurs qui appartiennent bien plus à votre âge qu'à votre
tempérament, — toutes réserves faites en ce qui concerne le coloris, votre côté vraiment faible, —
qu'il est incontestable que personne parmi ceux qui se sont attaqués ou ont cru s'attaquer cette fois
à la grande peinture, n'est de force à entrer en lutte avec vous; pour tout esprit impartial, votre
supériorité, Monsieur, ne saurait faire discussion. Placé dans de pareilles conditions, vous avez des
devoirs d'autant plus sérieux à remplir vis-à-vis de l'art que vous vous honorez de professer. Il vous
faut parvenir à faire parler à vos conceptions la superbe éloquence de la couleur; sous peine de
demeurer incomplètes, la forme ne peut leur suffire, si distinguée qu'elle soit.
Les propriétaires de l'Ai~t,qui viennent d'avoir une heureuse pensée, me font la gracieuseté de me
charger de la porter à votre connaissance : chaque année, à commencer par celle-ci, ils mettront à la
disposition de l'artiste qui se sera comme vous, Monsieur, distingué par des qualités exceptionnelles,
une somme de 1,000 francs pour l'aider à voyager à l'étranger. Cette somme, c'est pour moi une joie
extrême d'avoir à vous annoncer que nous la tenons à votre disposition.
De conditions, il ne vous en est imposé aucune. Nous nous bornons à vous dire que nous serions
charmé de vous voir la dépenser de préférence en Belgique et en Hollande, dans la patrie de Rubens,
dans la patrie de Rembrandt, deux des maîtres de la couleur que vous ne pourrez étudier qu'avec fruit1.
Paul Leroi.
(La suite au prochain numéro.)
i. Nous devons à l'obligeance de MM. Goupil et Cle communication des photographies qui ont servi à'la gravure des tableaux de
Jules Breton et Berne-Bellecour.
avez tiré des sept cadavres, la diversité de leur attitude, de leur expression, l'élégance du dessin,
la perfection du modelé, l'élévation du sentiment, toutes ces qualités puissantes qui font oublier
certains souvenirs d'école dont votre originalité, j'en ai la conviction, ne tardera pas à se dégager.
Vos mérites l'emportent tellement sur vos erreurs qui appartiennent bien plus à votre âge qu'à votre
tempérament, — toutes réserves faites en ce qui concerne le coloris, votre côté vraiment faible, —
qu'il est incontestable que personne parmi ceux qui se sont attaqués ou ont cru s'attaquer cette fois
à la grande peinture, n'est de force à entrer en lutte avec vous; pour tout esprit impartial, votre
supériorité, Monsieur, ne saurait faire discussion. Placé dans de pareilles conditions, vous avez des
devoirs d'autant plus sérieux à remplir vis-à-vis de l'art que vous vous honorez de professer. Il vous
faut parvenir à faire parler à vos conceptions la superbe éloquence de la couleur; sous peine de
demeurer incomplètes, la forme ne peut leur suffire, si distinguée qu'elle soit.
Les propriétaires de l'Ai~t,qui viennent d'avoir une heureuse pensée, me font la gracieuseté de me
charger de la porter à votre connaissance : chaque année, à commencer par celle-ci, ils mettront à la
disposition de l'artiste qui se sera comme vous, Monsieur, distingué par des qualités exceptionnelles,
une somme de 1,000 francs pour l'aider à voyager à l'étranger. Cette somme, c'est pour moi une joie
extrême d'avoir à vous annoncer que nous la tenons à votre disposition.
De conditions, il ne vous en est imposé aucune. Nous nous bornons à vous dire que nous serions
charmé de vous voir la dépenser de préférence en Belgique et en Hollande, dans la patrie de Rubens,
dans la patrie de Rembrandt, deux des maîtres de la couleur que vous ne pourrez étudier qu'avec fruit1.
Paul Leroi.
(La suite au prochain numéro.)
i. Nous devons à l'obligeance de MM. Goupil et Cle communication des photographies qui ont servi à'la gravure des tableaux de
Jules Breton et Berne-Bellecour.