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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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La calcographie
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0211

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LA CALCOGRAPHIE.

David par la commission chargée d'inventorier les papiers de
Robespierre et de ses partisans. 11 a donc été écrit avant le
9 thermidor :

« A David, cy devant peintre du Roi, aujourd'hui Représen-
tant du peuple. — Je croyais qu'il n'y avait point de calomnia-
teur sur la Montagne. Hier samedi 20 avril, à neuf heures du
soir, tu m'as injurié publiquement en pleine Convention. Tu
m'as appelé aristocrate. On t'a mal informé. Sais-tu ce que c'est
qu'un aristocrate? C'est par exemple un artiste (eût-il peint les

Horaces, Brutus, Socrate) qui a mis jadis son talent aux gages
d'un roi. Comme toi je n'ai jamais été d'une académie protégée
par un roi; comme moi tu n'as jamais été honoré de la haine
des rois, des ministres, des parlemens et des prêtres. J'étais pa-
triote avant toi. Plus que toi je suis républicain, car je le suis
avec connaissance de cause. Tu me dois une réparation ; je te la
demande; je l'attends. Signé : Sylvain Maréchal, delà Biblio-
thèque Mazarine. 1

A. V

LA CALCOGRAPHIE

Au moment où nous proposions de réclamer la mise en
valeur, au profit du Louvre, de notre calcographie, nous trou-
vons dans un journal italien un article relatif aux réformes appor-
tées à cet égard en Italie. Cet article, qui n'a évidemment pas
été fait dans l'intention de donner un avertissement à notre
administration, est d'autant plus intéressant et probant par cela
même. Aussi nous contentons-nous de le transcrire ici en en
recommandant la lecture à tous ceux qui s'inquiètent de la situa-
tion de notre grand Musée national et de l'exiguïté de son
budget.

E. V.

On a récemment procédé à la réorganisation de la calco-
graphie de Rome, qui appartient au gouvernement. Cet établis-
sement, qui fut fondé en 1738 par le pape Clément XII, a une
réelle importance.

Pour en donner une idée, il suffit de dire qu'il possède
15,000 planches, dont la plupart portent les noms de graveurs
comme Marc Antonio Raimondi, Diana, Giorgio, Adamo, Giam-
batista Mantovano, Beatricetto, Caracci, Miel, Castiglioni, Sal-
vator Rosa, Piranesi, Bettelini, Fontana, Fono, Warchetti,
Bertini, Bonaiuti, Mercuri, Volpato, Marcucci, Pinelli, Morghen
et enfin Aloysio Juvara, qui dirige actuellement la calco-
graphie.

Encore passons-nous la moitié des artistes illustres dont les
travaux sont la propriété du gouvernement.

Cependant la calcographie était tombée dans un certain dis-
crédit. Peu à peu les marchands et les amateurs étrangers
avaient perdu l'habitude de lui demander ses "estampes.

Le commandeur Correnti, ministre de l'instruction publique
lorsque Rome devint capitale, comprit qu'il fallait chercher les
moyens de relever cet établissement, qu'il était important d'aider
la gravure en ce temps où la lithographie et la photographie ne
lui laissent plus d'autre ressource que de s'adresser uniquement
aux délicats et aux artistes.

Aussi le commandeur Aloysio Juvara fut-il appelé à diriger
l'établissement, le professeur Mercuri étant devenu infirme et ne
pouvant plus s'en occuper activement.

En même temps un employé du ministère de l'instruction
publique, le chevalier Lattes, nommé inspecteur-économe de
l'établissement, en modernisait la partie matérielle, y intro-
duisait un peu de-confort, pensant que puisqu'on avait besoin
des acheteurs, il fallait les traiter au moins aussi bien que les
traitent les marchands, et faire tout pour les attirer. De là les
devantures et les montres, et les gravures exposées rue délia
Stamperia.

Mais tout cela ne suffisait pas ; le tirage et l'impression des
planches laissaient à désirer; c'était même là une des causes qui
contribuaient le plus à éloigner les acheteurs. L'imprimeur de
la calcographie fut envoyé à Paris et admis dans les ateliers
de l'éditeur Goupil, où, en peu de mois, il apprit toutes les
finesses, toutes les roueries du métier qui lui manquaient. Aujour-

! d'hui, cet imprimeur, nommé Angclo Biggi, n'est inférieur à
aucun des imprimeurs d'estampes étrangers.

Ainsi reconstituée, la calcographie s'adressa au public, et les
amateurs étrangers commencèrent à revenir. Les recettes, qui
étaient nulles, s'accrurent dans une proportion sensible, et elles
continuent à augmenter. Durant le premier trimestre de 1874,
l'économat avait encaissé 9,722 francs ; durant le même cri—
| mestre, cette année, il a encaissé 15,455 francs. On voit que les
gravures de la calcographie commencent à revenir en honneur.

Parmi les trésors de notre calcographie nous citerons :
les peintures de Fra Angelico dans la chapelle de Nicolas V,
gravées par Gianciacomo; YAddolorata d'Aureli, les peintures
de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine, gravées par Cunego,
F abri, Savorelli, Mantovano, Volpe, Beatricetto, etc.; les Lacu-
riari des loges du Vatican de Jean d'Udine, la Cène de Léonard
de Vinci et d'autres œuvres du grand artiste gravées par Folo,
d'Esté, Volpato, Limoncini, Marcucci; Y Aurora, de Guido Reni,
gravée par Morghen.

Viennent ensuite une grande quantité des œuvres principales
de Raphaël, gravées par de nombreux artistes, entre autres par
Volpato, Morghen, Salandri, Fabri. Bornons-nous à citer encore
' les gravures des œuvres de Canova, et à parler de quelques-unes
des précieuses collections de la calcographie. Elle possède toute
une suite de dessins de Salvator Rosa, gravés par lui-même et
intitulés Pensicri, la grande œuvre des Piranesi. les Antiquités
de Rome, les scènes romaines de Pinelli, si curieuses et si joli-
ment observées, une collection de modèles pour l'enseignement
des principes du dessin, gravés par Morghen, des collections d'or-
nements grecs et romains pour l'étude de l'ornement.

Aujourd'hui on a trouvé le moyen de conserver indéfiniment
les planches à l'aide de la galvanoplastie, en les revêtant d'une
couche d'acier. Les anciens graveurs n'ont pu tous jouir de cette
fortune ; plusieurs planches se trouvent usées, il a fallu en gra-
ver d'autres. Celles qui sont en cours d'exécution sont les pein-
tures de Raphaël dans les stanze du Vatican, la Danaé que grave
Porretti, Y Amour sacré et Y Amour profane que grave Bartoli, la
Galatée. de Raphaël, dont s'est chargé Martini, etc.

Parmi les gravures récentes, citons-en deux qui sont deux
chefs-d'œuvre; l'auteur est Aloysio Juvara. Ces gravures sont :
la Madonna délia Reggia, qui a coûté dix ans de travail, et un
Saint Charles Borromée pendant la peste de Milan, de Mancinelli.
Mentionnons encore une autre publication d'un grand intérêt :
une série de 82 planches tirées de YOpera architettonica de Stuard
(Monuments de la Grèce).

Le gouvernement met, chaque année, à la disposition de la
calcographie 40,000 francs pour la gravure d'œuvres nouvelles.
C'est peu; on voit cependant que cette somme produit beau-
coup. Il n'y a qu'à s'en féliciter, car si l'Italie, à l'exception de
Milan, oublie l'existence de cet établissement unique au monde,
l'Allemagne, la France, la Belgique, l'Angleterre, les Etats-Unis
se souviennent qu'il renaît de ses cendres et recommencent à lui
payer chaque année un large tribut.
 
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