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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Salon de 1875, [10]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0247

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SALON DE 1875

XII.

mm, léon bonn at , paul dubois et J. -J. henner.

éunissons ces trois triomphateurs. J'ai déjà parlé de M. Paul
Dubois -, mais je ne puis m'empêcher de saisir l'occasion de signaler
de nouveau cette petite perle exquise qui constitue toute l'expo-
sition du peintre : Portrait de M"e B. M... (n° 706), et qui fait
échec et mat le sculpteur, en dépit de son très-grand talent. Aux
bustes de l'auteur si justement célèbre du Chanteur florentin, j'ai
toujours, et de beaucoup, préféré ses statues; et ses trois bustes en
j^làtre de cette année, d'après M. Henner (n° 3042), le docteur
j. Parrot (n° 3043) et d'après un enfant (n° 3044), n'ont fait que
me confirmer dans cette opinion.
M. Henner, dont M. Paul Dubois a évidemment analysé la manière sans la pasticher, a un Salon
qui a été l'enchantement des délicats dès le jour de l'ouverture, h'Alsace a dû tressaillir d'aise à cette
victoire nouvelle d'un de ses plus dignes fils.

Ne pas reculer devant le portrait de M. Picard, l'avoué honoraire de la ville de Paris3, un modèle
de trop d'esprit pour n'être pas le premier à se proclamer l'antipode de l'idéal rêvé par un peintre, ce
n'est déjà pas le fait de tout le monde; il faut se sentir couler du sang de maître dans les veines pour
se laisser aller à de pareilles audaces. Le problème qu'il n'hésitait pas à aborder, M. Henner l'a résolu
avec tous les bonheurs; il a fait M. Picard ressemblant, d'une ressemblance criante et d'autant moins
dissimulée, qu'il l'a peint de face dans tout l'épanouissement de sa vaste ampleur, ce qui n'est pas peu
dire; seulement la scrupuleuse exactitude du côté physique est dominée par l'étincellement de l'intel-
ligence ; les grands portraitistes seuls savent tremper ainsi leur pinceau dans l'esprit et en couvrir
leurs toiles.

Que dire du merveilleux Portrait de Mme H... (n° 1031), si ce n'est que l'artiste pénètre jusqu'au
plus profond de l'âme de ses modèles, qu'il fixe dans son œuvre la vie vécue et qu'il n'est pas possible
d'être plus réel sans tomber dans aucune des inepties de tant de réalistes qui se parent de ce titre, un
mot pour tenir place de la vérité, dont leur ignorance n'aperçoit tout au plus que l'enveloppe matérielle,
incapables qu'ils sont de se rendre compte que le vrai disparaît dès qu'il n'existe qu'à la surface ?

Cette image de femme âgée n'est, prétend-on, qu'une étude saisie sur le vif pour un portrait de
grandes dimensions. Je ne doute pas que M. Henner réussisse également cette œuvre nouvelle, si tant
est qu'il doive l'entreprendre; mais je suis convaincu qu'elle ne saurait être supérieure à ce modeste
ouvrage où se concentrent, résumées en quelques coups de pinceau, de si grandes, de si pénétrantes
qualités. Louer l'ampleur de la facture, la vibration de la touche et ce coloris si prodigieusement
adapté à l'âge de la femme avec ses fines tonalités de bel ivoire patiné par le temps, ce n'est qu'être
l'écho de tous les connaisseurs, et ces mérites si unanimement constatés suffiraient à établir la
réputation d'un artiste. Avec AI. Henner on a bien mieux encore, on entre dans l'intimité d'une
existence, on se dit immédiatement si elle a été semée de bonheur ou de soucis.

Comme Hamon était bon prophète lorsqu'a]3rès avoir revu Pompéi il écrivait cette lettre qu'a

1. Voir tome ii, pages 7, 35, <;6, 77, 102, 137, 150, 178 et 204.

2. Voir tome ii, pages 132 et 153.

3. IN'0 1030.
 
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