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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Salon de 1875, [10]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0250

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SALON DE 1875. 22^

fait autographier l'Art 1 et où il loue si dignement le jeune Henner; comme il avait raison de ne pas
le trouver « trop académique! » Grâce à Dieu, il ne Test pas du tout. Voyez plutôt sa Naïade (n° 1032),
une fleur toute fraîche, toute charmante, tout exquise, de coloriste énamouré des rapports de tons
les plus' délicats. C'est sans conteste l'étude de nu la plus parfaite que l'on nous ait montrée depuis
longtemps déjà; pourquoi faut-il que je ne puisse la dire parfaite? D'évidentes négligences de dessin,
qui sont à l'état d'exception, s'y opposent ; si peu habituelles qu'elles soient à un artiste de cette
valeur, il doit se garder d'y retomber et se souvenir toujours qu'on est en droit de n'attendre d'une
organisation aussi distinguée que la sienne que des œuvres complètes et de nature à le grandir de plus
en plus dans l'estime des juges compétents.

C'est cette marche constamment ascendante qui honore M. Bonnat et lui permet de nous donner
aujourd'hui la note la plus accomplie de son vigoureux talent. Le Portrait de Al"'c Pasca (n° 239) qu'il
faudrait louer sans réserve, n'était un malheureux fond rembranesque qui, non-seulement n'est pas
ici en situation, mais a le tort d'être martelé et l'inconvénient, heureusement facile à supprimer^
d'avancer en plus d'un endroit, ce portrait en pied de l'excellente comédienne, femme d'une extrême
distinction, la représente debout, vue de face, la main gauche appuyée sur une légère chaise dorée,
accessoire qui jure avec le parti pris du fond et qui devait être écarté.

Le bras droit pendant, d'un dessin superbe, est magistralement modelé, comme la tête toute
pleine de vie pensive; le corps s'accentue admirablement sous les larges plis d'un ample vêtement
blanc, souvenir de Russie, qui a soulevé de bien puériles discussions, à mon sens, sur la nature de
l'étoffe. L'attitude de M"'G Pasca, qui est de la plus noble simplicité, est un sujet plus digne d'étude,
ainsi que la fermeté de l'exécution, — preuve de grand goiit que cette absence absolue de pose.

M. Bonnat est loin de s'être aussi bien traité que l'éminente actrice. Son propre portrait (n° 240)
a pour principal mérite une parfaite ressemblance, et pèche par l'abus des dessous lie-de-vin et par
un faire grenu dont l'auteur ne saurait trop se défier. Le dessin, cette fois, est loin d'être irréprochable;
les attaches du cou, par exemple, laissent à désirer.

Cette juste part faite à la critique, empressons-nous de reconnaître que le Salon de 1875 grandit
beaucoup le nom de M. Léon Bonnat; que son succès honore infiniment l'École française et qu'avec
un artiste aussi sérieux on doit s'attendre à de nouveaux et constants progrès. M. Bonnat est de ces
maîtres à qui le repos est inconnu et qui trouvent qu'il leur reste toujours quelque chose à conquérir.

' XIII.

PORTRAITS.

M. Paul-Léon Aclocque est un législateur qui s'est délassé des ennuis de Versailles en peignant
fort agréablement M. V... (n° 5), son collègue à l'Assemblée nationale. C'est réellement mieux que
de la peinture d'amateur.

M. Amand Laroche a du goût, il pose bien ses modèles, qui ont beaucoup de naturel; mais son
art, trop à la surface, dissimule sous une bonne coloration la science anatomique qui lui manque ;
les vêtements, habilement traités, ne laissent pas deviner assez la structure humaine qui s'accentue
chez les rois du portrait, quelle que soit l'importance du costume.

Une célébrité anglaise, aujourd'hui en retraite, un étranger qui a fait une grosse fortune en Angle-
terre dans le commerce des tableaux, a commandé son portrait, celui de sa femme et de quelques
amis, à un artiste hollandais, disciple de Leys, disciple très-justement renommé, M.Lawrence Alma-
Tadema, qui, après avoir quitté le pays natal pour la Belgique, semble s'être définitivement installé à
Londres, d'où il a envoyé au Salon de l'an dernier une grande toile archéologique : la Sculpture, fort
habilement peinte, comme toujours, pleine de savoir, bourrée de détails curieux, trop curieux, car le

1. Voir tome II, page 44.
 
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