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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Champier, Victor: Notre bibliothèque
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Champier, Victor: Société des Antiquaires de Normandie
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0263

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SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE NORMANDIE.

prochaine et inévitable destruction du monde. Ce qui domi
dans ce premier type, ce fut plutôt le sentiment d'une puissance

•"j:

sans nombre, de même la peinture eut à l'origine deux modèles soient d'ailleurs les différences d'exécution, offrent un certain
dont on s'écarta peu: ce furent le Christ encore, et la Vierge. ! caractère invariable. Les peintres concentrèrent leurs efforts sur
Dans l'époque primitive de l'art byzantin, le Christ offrit comme la figure humaine, en subordonnant même la beauté physique à
une incarnation du Dieu d'Israël, avec une gravité sombre. la beauté morale. Le fonds d'or d'où se décachaient les person-
C'était le temps où dominait dans le christianisme l'idée d'une nages les enveloppait par ses reflets d'une lueur mystique, et,

les séparant du monde extérieur, leur créait un lieu à part qui
contribuait à leur prêter une sorte d'aspect surnaturel.

En même temps les moines, en ornant les manuscrits de
miniatures qu'on admire encore, faisaient faire à la peinture de
rapides progrès et lui imprimaient son véritable caraccère. Péné-
trés de la foi dont vivait la société entière, inspirés par elle, ils
créèrent de nouveaux types qui en étaient l'expression. Le senti-
ment de la couleur et du dessin surtout leur duc en partie ses
développements. Le livre de Jésus-Christ contient plusieurs
spécimens de cet art. Quelques-uns sont de toute beauté, ceux
surtout qui ont été pris dans la bibliothèque si riche de
M. Ambroise-Firmin Didot; la lettre ornée qui est en tête de cet
article peut en donner une idée.

Divisé en deux écoles primitivement inconnues l'une à l'autre,
l'école flamande ec des bords du Rhin, ec l'école italienne, l'art
proprement chrétien finit en Italie au Pérugin, qui forme, ainsi
que Fra Bartholomeo, la transition de l'art antérieur à l'arc
moderne. Avec celui-ci, l'idéal chrétien céda devant l'idéal antique
qui reparaissait tout à coup avec le prestige d'une beauté dont le
type était depuis longtemps perdu. Il fauc le dire aussi, après le
moyen âge nourri d'une foi poétique, mais qui était imposée
rigoureusement à la raison, la pensée, lasse de cette contrainte,
comme l'a écrit Lamennais, « cherchaic une autre sphère où elle
pût s'étendre, déployer ses forces, s'épanouir en quelque manière
dans le sentiment de sa liberté, hors des limites au dedans des-
quelles les règles sévères et le dogmatisme absolu de l'Eglise
l'avaient jusque-là renfermée. » Les grands génies de la Renais-
sance, les Brunelleschi, les Michel-Ange, les Léonard de Vinci
ec les Raphaël, s'inspiranc de la beauté plastique des Grecs, la

La NEF MYSTIQUE. — xive siècle.

formidable que celui de la bonté compatissante et de la man-
suétude. La Vierge également eue dans sa physionomie une
austérité imposante qui va presque jusqu'à la crainte. Un peu
plus tard, après l'an iooo, une transformation complète s'opère
dans cet idéal. Voyez le Christ alors : on reconnaît en lui

le Dieu, et on reconnaît aussi l'homme; et même l'humanité j firent servir à célébrer le principe du christianisme,

est ce qui vous frappe, vous émeut le plus en lui. La Vierge Cecte histoire de l'art chrécien se trouve développée par les

aussi s'est rapprochée de nous. Elle n'a plus cet aspect austère ec . gravures dans le livre de la maison Didot. Nous le répétons,

formidable qui intimidait le regard. Une grâce interne et recueillie 1 c>esc une œuvre artistique de haute valeur et il faut louer

répand un charme tout-puissant sur cette ligure d'une candeur : M. Dumoulin, sous la direction duquel ont écé faites les illus-

céleste. j tracions, du goût qu'il a mis dans sa tâche. Une Étude sur Fart

Alors il exista une véritable unité de l'art, c'est-à-dire que les chrétien, par M. E. Cartier, termine le volume,
artistes, dominés par des sentiments semblables, produisirent des

types identiques. Le Christ, la Vierge, les Saints, quelles que Victor Champier.

DISCOURS PRONONCE

a la réunion générale

DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE NORMANDIE

le 10 juin 187J

La séance annuelle de la Société des anciquaires de Normandie
a eu lieu dernièremenc à Caen, à l'occasion des fêtes et du con-
cours régional, sous-la présidence de M. le marquis de Chenne-
vières, directeur pour cette année. Nous reproduirons en son

quand on considère l'importance particulière de vocre Société, sa
primauté déjà ancienne entre les Sociétés de même famille et
l'éclat des services qu'elle a déjà rendus à l'archéologie française;
grand honneur quand on énumère les noms illustres de ceux

entier le discours prononcé par le Président, parce qu'il contient 1 qu'avant moi vous avez décorés du titre de votre directeur,

les renseignements les plus intéressants sur les travaux d'art entre- Il y a quarante ans, alors que, petit collégien, déjà curieux de

pris dans les provinces du nord de la France. Il est utile de sou- ! l'histoire de nocre chère province, je venais feuilleter à la biblio-

ligner aussi la noble tâche que s'impose le Directeur des Beaux- chèque d'Alençon les premiers volumes des mémoires de votre

Arts en prenant l'engagement, dans une réunion solennelle, de Société, m'eût bien étonné qui m'eût prédit que je succéderais

tourner toutes ses vues du côté de l'enseignement des arts du
dessin. Il n'y a qu'une voix pour le remercier de cette bonne
parole.

comme directeur des antiquaires de Normandie à ce grand jeune
homme qui passait là derrière moi et semblait déjà le génie fami-
lier de cette bibliothèque, à votre ami à tous et au mien, à Léon
de La Sicotière.

Ce ticre de votre directeur, vous l'avez conféré à trois hommes
C'est un grand honneur que celui d'être élu par vous direc- j qui ont été la gloire de l'administration à laquelle j'appartiens :

Messieurs ,
un grand hom

teur de la Société des antiquaires de Normandie; grand honneur | à M. Guizot, à M. Vitec, à M. Mérimée. Vous aviez montré par
 
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