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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Carr, J. Comyns: Les dessins de William Blake, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0296

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LES DESSINS

DE

WILLIAM BLAKE

(suite1.)

e qu'un artiste est capable de faire est en partie déterminé par ce qui a
été fait pour lui. Son succès dépend de l'habileté qu'il apporte à la
partie technique de l'art, et cette habileté est jusqu'à un certain point
le résultat des premières leçons.

J'ai déjà brièvement décrit l'espèce d'éducation que Blake reçut.
Voyons maintenant quelle est la nature de son œuvre et jusqu'à
quel point ses ouvrages ont été influencés par son éducation première
ou par les ouvrages des autres.
Blake, que nous avons à juger ici comme artiste, fut d'abord poète, et c'est à l'aide de ses poésies,
et non de ses dessins, qu'il rechercha en premier lieu la faveur du public. En 1783, il avait alors
vingt-cinq ans, il publia un petit volume de poèmes, d'un faire incertain et heurté, mais d'une beauté
élevée et distinguée. Ces vers ne furent point remarqués; ils circulèrent parmi les quelques amis
intimes du peintre-poète, mais ne parvinrent pas à un public plus étendu. Le fait est néanmoins
intéressant comme souvenir. Un des contemporains de Blake à cette époque a rapporté que le poëte
chantait quelquefois ses vers « avec sa propre musique, qui était singulièrement belle. » L'homme
qui devait plus tard essayer d'opérer par ses efforts une révolution dans les méthodes artistiques alors
existantes, retournait, sans en avoir conscience, au temps où la poésie et le chant ne faisaient qu'un.

Nous avons déjà parlé d'un ouvrage dans lequel Blake fut à la fois peintre et poëte et dans lequel
la poésie n'est pas inférieure à la peinture.

L'écriture elle-même n'y est plus simplement mécanique, mais elle tire quelque beauté de ce fait
qu'elle aussi est l'ouvrage de l'artisce. Elle s'unit parfaitement aux fleurs et aux feuilles qui lui servent
de cadre, et s'accorde harmonieusement avec les illustrations placées au sommet et au bas de la
page. Comme curiosité de travail artistique, rien de plus extraordinaire n'a été produit de notre temps.
Nous ne nous sentons pas encore certain d'être en présence du génie tel qu'il se manifestera plus
tard, mais le raffinement du goût et la richesse inépuisable des ressources sont déjà apparents.

Plus tard, Blake écrivit et publia d'autres poèmes gravés, mais sans tenir la balance aussi égale
entre les deux arts. Pour le critique qui étudie l'individualité de l'homme, la faculté artistique gagne à
grands pas sur la poésie. Les peintures deviennent plus puissantes et d'une signification plus claire et
plus large, tandis que l'expression poétique s'obscurcit et divague.

Mais avant, il y eut un moment où les deux facultés rivales se tenaient dans un état de complète
harmonie, et cet instant offre un intérêt particulier quant au développement de l'esprit de Blake. Et
cependant décrire ces poëmes avec leurs ornements appropriés est chose impossible. On pourrait
en parler en termes qui sembleraient trop élogieux, sans pourtant parvenir à donner une impression
précise de la beauté et du goût qui s'y trouvent. Il ne servirait à rien non plus de reproduire les
lignes des dessins, car sans leur brillant coloris l'effet réel est perdu.

1. Voir tome II, page 169.
Tome 11.

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