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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Baudot, Anatole de: L' architecture au Salon en 1875
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0350

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L'ARCHITECTURE AU SALON

EN IO75

1 l'architecture au xixe siècle ne se distingue pas par un style
déterminé et se manifeste par des productions auxquelles, sans docu-
ments historiques, il sera dans l'avenir impossible d'assigner une
date précise, il est juste de reconnaître que cet état de choses résulte
bien plus de la direction donnée aux études que de l'indifférence ou
de l'insuffisance des artistes. Pour qui suit avec attention les jeunes
gens se livrant à l'étude de ^'architecture, pour qui est à même
de voir l'ardeur, la passion môme qu'ils apportent au début, quelles
dispositions beaucoup d'entre eux témoignent, ce fait n'est pas dou-
teux, et il est certain, au contraire, qu'en France notamment les
aptitudes indispensables à l'architecte, c'est-à-dire le bon sens et le bon goût, sont très-répandues.
Malheureusement ces qualités naturelles n'ont pas depuis longtemps été développées dans leur vrai sens,
et au contraire ont été faussées par un enseignement qui a eu pour conséquence de donner à la société
contemporaine des architectes parfois très-habiles, mais ne connaissant pas suffisamment et par con-
séquent ne comprenant pas bien les besoins de leur temps. Cet enseignement, basé uniquement sur
l'étude des formes de l'antiquité, a pu suffire pour donner aux règnes de Louis XIV, Louis XV et
Louis XVI, un style ou plutôt un caractère particulier qui permet aujourd'hui de distinguer architec-
toniquemerit chacune de ces époques, parce qu'alors il s'agissait presque uniquement de satisfaire le
goût ou le caprice de quelques-uns et que la recherche d'un aspect monumental ou d'un effet déco-
ratif était pour ainsi dire le seul mobile de l'architecte; mais aujourd'hui, dans notre société démo-
cratique, dont les dépenses, alors qu'il s'agit de constructions faites au nom de l'État ou des com-
munes, touchent directement chaque contribuable, dont l'économie est le premier des principes
sociaux, dont chaque membre est intéressé et s'intéresse au résultat obtenu, dont enfin les besoins
sont si variés, la question est trop complexe pour que, de l'étude des formes d'une époque quel-
conque de l'art, il soit possible de déduire un caractère distinctif constituant le style du xixe siècle.
Pour arriver à ce résultat, il faut que les architectes soient bien pénétrés des goûts et des besoins
du milieu pour lesquels ils travaillent, qu'ils connaissent ses lois et son administration, que leur savoir
atteigne un certain niveau scientifique et enfin qu'ils aient reçu une éducation artistique, non pas
restreinte dans les limites d'un temps plus ou moins rapproché de nous, mais au contraire basée sur
la connaissance des principes, des systèmes de construction et des formes de chaque grande époque
de l'art.

Tant que cette solide éducation n'aura pas été donnée à une ou deux générations d'artistes, nous
verrons l'architecture continuer à vivre d'éclectisme et s'adresser à l'antiquité quand il s'agit de palais
de justice ou d'hôpitaux; au moyen âge s'il est question d'églises ou de couvents; à la renaissance,
pour les hôtels de ville, et aux styles divers des xvne et xvmc siècles en fait de palais ou d'habitations
privées. Certes, dans cette façon de procéder, certains artistes se montrent plus ou moins habiles et
savent s'inspirer avec tact et talent des types qu'ils ont choisis; ils savent même souvent, tout en
adoptant un caractère général pris dans une époque déterminée, donner satisfaction aux exigences
du jour et trouver des dispositions nouvelles et pratiques; mais il faut bien le dire, ce sont de rares
exceptions, et, en tout cas, les résultats sont encore, au point de vue de l'art, bien insuffisants.

C'est qu'en effet, ce ne sont pas des tentatives isolées, mais au contraire des efforts collectifs

TOMK II. 4,0
 
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