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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Soldi, Émile: La sculpture égyptienne, [3], Procédés techniques-formations du style égyptien-marché de l'art et considérations générales
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0359

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LA SCULPTURE ÉGYPTIENNE

(suite 1)

PROCÉDÉS TECHNIQUES - FORMATION DU STYLE ÉGYPTIEN — MARCHE DE L'ART

ET CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

Ci se place une question accessoire, mais qui a bien aussi son importance rela-
tive. De quelle matière étaient fabriqués les outils des sculpteurs égyptiens?

M. Wilkinson s'étend longuement sur un ciseau en bronze, qu'il aurait
découvert dans une carrière, mais il est obligé de déclarer que ce ciseau est
incapable de tailler les matières dures. Il fait à ce propos une série de suppo-
sitions ingénieuses, mais dont malheureusement pas une ne peut le convaincre

j-IjD lui-même sur l'emploi de cet outil pour la pierre dure. Le bronze ne prend pas

la trempe, la composition de l'outil trouvé ne le montre pas résistant ; si celui-ci avait servi à l'aide
de l'émeri il en serait marqué. En tout cas il ne serait guère croyable, on en conviendra, que ce
ciseau ait dû servir à tailler autre chose que la pierre auprès de laquelle il a été trouvé ; or
cette pierre est la roche de Thèbes, c'est-à-dire une pierre tendre. Nous ne croyons donc pas
utile de nous arrêter plus longtemps sur ce détail, d'autant plus que l'emploi du ciseau, nous l'avons
déjà dit, a dû être relativement fort restreint.

Notre conviction est que les Égyptiens n'ont pas pu se servir d'outils autrement qu'en fer ou en
acier trempé.

Pendant longtemps plusieurs égyptologues, et entre autres M. Wilkinson, n'en ont pas voulu
admettre l'usage; mais les dernières recherches de MM. Chabas et Deveria ne laissent pas de doutes.
Dans un mémoire lu récemment à l'Académie des inscriptions, M. Chabas, appuyant l'opinion
que nous avions émise précédemment à ce sujet, cite les inscriptions des temples qui déclarent
que ces monuments ont été taillés avec le fer, et les peintures montrent les bouchers de l'époque
portant suspendu un aiguisoir peint en bleu, c'est-à-dire couleur d'acier, tandis que le couteau placé à
côté est couleur de bronze.

Les minerais de fer étant très-rares, l'emploi de l'acier a dû être restreint à la taille des
pierres dures pour lesquelles il était nécessaire. C'est ce qui explique que l'on en ait
trouvé si peu. D'ailleurs M de Rougé déclare que l'oxydation a dû anéantir la plupart des
objets en fer, laissés dans le sol égyptien, presque partout imprégné de nitre. Mais les
fragments de fer qu'on a trouvés dans les Pyramides suffisent pour donner la certitude que
les tailleurs de pierres et les sculpteurs s'en sont servis dans les cas nécessaires. Nous
avons au Louvre une certaine quantité d'instruments de ce métal, entre autres des espèces de
hachettes, dont l'emploi, comme martelines, est admissible ; elles rappellent la hache formant
l'hiéroglyphe Nonter, Dieu, qui peut-être a été choisie pour exprimer cette idée, parce qu'étant
l'outil le plus ancien, les Égyptiens lui auront attribué une origine divine.

La manière de tremper les outils est très-variable et les procédés en sont connus. Nous avons
aujourd'hui des trempes aussi bonnes que celles des anciens, et quant à celles nécessitant l'emploi
d'ingrédients malsains, elles ont dû être toujours repoussées, car il arrive souvent que des fragments
d'outils entrent dans les mains des travailleurs, qui alors seraient exposés à de graves dangers, si
l'on opérait la trempe avec de telles substances.

1. Voir tome II, pages ai, 73 et 185
 
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