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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0421

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CHRONIQUE

Allemagne. — Le Théâtre de Bayreuth. — La tétralogie
des Nibelungen, qui doit être représentée l'année prochaine au
théâtre construit à Bayreuth (Bavière) d'après les indications de
Richard Wagner, est en répétitions depuis le ier août sous la
haute direction du maître.

La disposition de la salle diflère assez sensiblement, par sa
forme en hémicycle, du fer à cheval généralement adopté : l'or-
chestre se trouve en partie sous la scène dans un enfoncement
qui le dérobe complètement aux yeux des spectateurs ; le chef
d'orchestre lui-même, placé non pas près du trou du souffleur
comme dans nos théâtres, mais du côté opposé, contre la cloison
qui sépare le public de l'orchestre, est invisible également, bien
qu'il voie parfaitement tout ce qui se passe sur la scène.

Ces dispositions toutes nouvelles de la salle et de l'orchestre
faisaient craindre naturellement pour l'acoustique. L'événement
est venu dissiper tous les doutes. L'innovation de Wagner a paru
excellente. Les violons se placent à la droite et à la gauche du
directeur ; ils sont un peu plus élevés que les instruments à vent
groupés autour du pupitre au centre de l'orchestre. Les cuivres
et les timbales sont dans le fond. Tous les exécutants font face
au public et tournent le dos à la scène. De cette façon leur atten-
tion n'est pas distraite par le jeu des acteurs, et le son de leurs
instruments arrive plus directement dans la salle.

Grâce à ces combinaisons, les sonorités les plus disparates se
fondent en un tout compacte qui arrive au spectateur comme une
harmonie un peu lointaine, mais pourtant très-nette.

Quant à la salle, elle n'a pas d'échos, et l'on entend parfaite-
ment dans toutes ses parties.

Des artistes sont venus de tous les coins de l'Allemagne prê-
ter leur concours à Richard Wagner. Berlin, Munich, Nûren-
berg, Vienne, Leipzig, Salzbourg, Brunswick, Darmstadt, Wei-
mar, Hanovre, Breslau, etc., sont représentés dans l'orchestre.
La chapelle royale de Berlin, à elle seule, a envoyé vingt-six de
ses membres. Parmi les célébrités qui font partie de l'orchestre,
on cite Wilhelmy, le célèbre violoniste, Fleischhauer, violoniste
de Meiningen, le violoncelliste Kretschmar, le célèbre hautboïste
hanovrien Vitzthum, le cornet Kùhnert, de Lugano, et d'autres
moins connus.

Le nombre des instrumentistes est de 108. C'est Hans Rich-
ter, chef d'orchestre de l'Opéra de Vienne, qui dirige cette
remarquable phalange. Les capellmeister Eckert, de l'Opéra de
Berlin, et Weiss, de Breslau, sont à Bayreuth et assisteront à
toutes les répétitions.

Richard Wagner a présidé à la première répétition. Des
vivats enthousiastes ont salué son entrée ; puis l'orchestre a
exécuté en son honneur le prélude symphonique de la seconde
scène du Rheingold (prologue de la tétralogie), celle où Wotan,
se réveillant, aperçoit sur la hauteur le palais des dieux qu'il
avait entrevu en songe. Le baryton Betz a chanté toute la scène.
L'allusion à Wagner et à l'achèvement de son théâtre était trop
transparente pour qu'on ne la soulignât pas. Aussi après la fin de
cette partie du Rheingold les hourras et les ovations ont recom-
mencé de plus belle, jusqu'au moment où Wagner, prenant la
parole, a remercié les artistes « de l'honneur qu'ils avaient fait à
lui et à son œuvre en répondant à son appel. C'est le moment
glorieux et unique, a-t-il ajouté, où je vois enfin la réalisation des
aspirations et des luttes de toute ma vie. »

Liszt accompagnait Wagner. Ils sont restés tous deux jusqu'à
la fin de la répétition, qui a continué par le finale du Rhein-
gold.

Du ier au 15 août, deux répétitions ont lieu chaque jour :
une de deux heures, le matin ; la seconde, de deux heures égale-
ment, l'après-midi. L'entrée du théâtre est strictement interdite
au public pendant les répétitions.

ÉTRANGÈRE

11 août i87y.

— Déjà les Nibelungen de Wagner sont en train de refaire
aux divinités de l'ancienne mythologie germanique une sorte de
culte artistique, sinon religieux, car, si nous en croyons la
Gajette de Francfort, une grande statue de Wotan vient d'être
érigée dans le Harz, à côté de la source saline de Juliushall,
dans une grotte au-dessous du Bourgberg, où jadis on l'adorait.
L'inauguration de cette statue colossale a eu lieu le 22 juillet, en
présence des visiteurs des eaux thermales. Le soir, à neuf
heures, le conseil communal, les membres des Corporations et
des différentes Sociétés, les mineurs, les étudiants, etc., se sont
formés en cortège à la lueur des torches et des lanternes véni-
tiennes, et se sont rendus dans le parc. La solennité a commencé
par des chœurs et de la musique ; puis il y a eu un prologue, à
la suite duquel la grotte s'est ouverte, et la statue du dieu, œuvre
du sculpteur Rommel de Hanovre, s'est montrée aux yeux des
assistants magnifiquement éclairée au feu de Bengale. Le docteur
Franke a procédé à l'inauguration selon l'ancien usage des sacri-
fices, en versant un gobelet d'eau saline et en récitant des paroles
poétiques de consécration.

— Le professeur Haehnel, de Dresde, vient de terminer le
buste en marbre du philosophe K. Chr. Fr. Krause.

— Le gouvernement allemand affecte une somme annuelle de
40,000 thalers (150,000 francs) à l'institution d'un musée de
plâtres d'après les plus importants monuments de l'architecture
et de la sculpture en Italie. Le gouvernement italien a donné son
consentement à diverses conditions, notamment à charge de lui
livrer un exemplaire de chaque moulage pour la formation d'un
musée semblable en Italie.

— La Freie deutsche Hochstift de Francfort (Libre Institut
allemand) adresse un éloquent appel aux artistes et aux amis de
l'art en Allemagne pour les engager à participer aux fêtes du
quatrième centenaire de Michel-Ange, en offrant à frais communs
à la ville de Florence une couronne de chêne en argent.

Angleterre. — Le crédit alloué au British Muséum pour
l'exercice prochain s'élève à 82,276 1. st., soit 2,056,900 francs.

— Le monument érigé par lady Franklin, qui vient de mou-
rir, a la mémoire de son mari a été inauguré le 31 juillet.
L'œuvre simple, mais pleine d'effet, est due au sculpteur bien
connu, M. Noble. Elle consiste principalement dans le buste-por-
trait de sir John Franklin représenté en uniforme naval, portant
la décoration de l'ordre du Bain ; un manteau doublé de four-
rure est jeté sur ses épaules.

L''Academy, à laquelle nous empruntons ces détails, dit la
tête empreinte de caractère et de vigueur, à l'expression grave,
au regard profond, allant au loin, comme s'il cherchait à explo-
rer quelque plage lointaine. On dit le portrait très-ressemblant.
Il est placé dans une niche gothique d'albâtre, supportée par
deux petits piliers de marbre. En dessous se trouve un bas-
relief, représentant l'Erebus dans les régions arctiques, immo-
bile dans la mer de glace, avec le pavillon en berne en signe de
deuil. Parmi les inscriptions on remarque ces beaux vers de
Tennyson :

Not liere : tlie white North lias thy hones; and tliou,

Heroic sailor soûl
Art passing on thine happier voyage now

Toivard no earthly pôle.

— La distribution des prix aux élèves de l'Ecole des arts,
sciences et littérature du Palais de Cristal — division des dames,
classe d'aquarelle, professeur M. Edouard Goodall; classe de
dessin d'après la figure et de modelé en argile, professeur M. W.
K. Shenton — a eu lieu le 31 juillet. Sir John Gilbert, M.Louis
Haghe et M. F. Woolner formaient le jury.

— La collection des gravures, esquisses, etc., de Cruikshank
 
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