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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Ménard, René: Exposition rétrospective de Nancy, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0453

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EXPOSITION RÉTROSPECTIVE

DE NANCY

'immense et légitime succès qui a couronné l'Exposition faite au Palais-
Bourbon en 1874, au profit des Alsaciens-Lorrains, a ouvert une voie
féconde. Pendant que la capitale admirait, la province s'est émue de ce
que pouvait en France l'initiative privée. La Lorraine, si éprouvée par
les derniers événements, a tenu à honneur de prouver que l'activité
nationale pouvait trouver son emploi ailleurs qu'à Paris. Un comité
s'est formé à Nancy pour organiser une Exposition rétrospective d'objets
d'art et de curiosité et son appel a été entendu par tous les amateurs
de la contrée. Sans chercher à se recruter dans les grandes collections
parisiennes, déjà connues pour la plupart, le comité s'est efforcé de réunir dans les superbes salons de
l'Hôtel de ville les richesses artistiques de la Lorraine, dispersées chez les particuliers. Un classement
méthodique n'étant pas possible avec des éléments aussi divers et un emplacement relativement
restreint, on s'est occupé surtout de l'arrangement décoratif qui est admirablement réussi. Le coup
d'œil du grand salon d'entrée est vraiment féerique; mais dans le compte rendu très-succinct que
nous nous proposons de faire des objets qui nous ont le plus frappé, nous devons procéder par ordre
et nous avons adopté les divisions suivantes : i° les ouvrages d'art purement lorrains; — 20 ceux qui
sont dus à des artistes d'autres pays, quoique appartenant à des collections lorraines.

Les fouilles faites en Lorraine ont fait découvrir en divers endroits une foule considérable de
petites statuettes et ustensiles en bronze se rattachant à la période gallo-romaine. Divers objets de
toilette, des petites figures de Mercure, une image en bronze qu'on rattache au culte de Mithra, une
jolie ronde d'enfants également en bronze, et un Tireur d'épine, assez différent par le mouvement de la
fameuse statue classique, forment la part de l'antiquité à l'Exposition; on peut regretter l'absence du
célèbre camée de la Bibliothèque de Nancy qui, dans une réunion des objets d'art existant en Lor-
raine, aurait dû occuper une place d'honneur.

Des fibules mérovingiennes en argent et en bronze ouvrent la série des objets du moyen âge ;
mais il y a dans l'Exposition une vitrine dont l'importance attire tout d'abord l'attention : c'est celle
qui est consacrée au trésor de la cathédrale de Nancy et qui renferme des objets ayant appartenu à
saint Goslin, évèque de Toul, de 922 à 962. L'évangéliaire du saint est surtout remarquable par sa
riche couverture enrichie de pierres précieuses enchâssées dans des enroulements en filigrane, et
ornée de petites figures gravées représentant la Vierge et les évangélistes. C'est, avec le calice et la
patène placés à côté, un des très-rares spécimens de l'orfèvrerie au xe siècle. L'extérieur du calice
est enrichi de ciselures, de pierres précieuses et d'émaux verts et bleus. La patène est décorée à
l'intérieur par une sorte de rosace, formée de cinq arcs de cercle garnis d'un ornement en filigrane ;
des pierres précieuses sont enchâssées dans les angles formés parla réunion des arcs. Le cercle exté-
rieur est également orné d'émaux et de pierres précieuses. Ces objets sont d'autant plus importants
pour l'archéologie lorraine, qu'ils ont probablement été fabriqués dans le pays.

Le peigne liturgique est une curiosité plutôt qu'une oeuvre d'art. Jusque vers la fin du xve siècle,
les prescriptions de l'Église exigeaient que l'officiant fût peigné en présence des fidèles, avant de
monter à l'autel. Le peigne de saint Goslin a eu longtemps la propriété de guérir les maladies de la
tète. Aujourd'hui, ce n'est plus qu'une rareté archéologique. Il est en ivoire, formé d'un seul mor-
ceau, et décoré au milieu d'un calice d'où s'échappe la vigne symbolique : deux colombes sont placées
 
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