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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 1)

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Delaborde, Henri: Les nielles florentins, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19461#0035

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Lorsque Finiguerra entreprenait de figurer sur la Paix destinée au Baptistère de
Saint-Jean ce Couronnement de la Vierge qui devait, malgré les variations successives du
goût et l'importance des travaux à venir, demeurer jusque dans notre siècle un des
monuments les plus précieux de la gravure, il n'était âgé que de vingt-cinq ans2. Certes,
la maturité précoce d'un pareil talent a de quoi nous surprendre, et il est au moins
probable que les contemporains du jeune maître ne manquèrent pas de s'en étonner avant
nous. Même à Florence, même sur ce sol privilégié où tant d'autres talents avaient déjà
germé et grandi, on n'avait pas coutume de voir le plein développement suivre de si près
les premières promesses et le travail secret cle l'éclosion.

Toutefois, la génération d'artistes à laquelle appartenait Finiguerra avait sous les yeux
un ensemble d'exemples, elle pouvait profiter simultanément de perfectionnements pitto-
resques que les générations précédentes n'avaient connus qu'un à un, à mesure que l'art
s'était émancipé et le génie ou le talent mieux fié en ses propres forces. Les jours étaient
loin où la tradition fondée par le grand Giotto et fidèlement, trop fidèlement continuée par
ses disciples, semblait interdire aux peintres comme aux sculpteurs, aux orfèvres comme
aux architectes, toute tentative en dehors de cette doctrine consacrée. Les monuments
antiques, si longtemps oubliés ou ignorés, étaient devenus dès le commencement du
xvc siècle l'objet d'études bien incomplètes encore, mais néanmoins assez zélées pour
renouveler l'art en partie et introduire dans les formes du style un sûr élément de correc-
tion. Depuis lors, la grâce angélique de Jean de Fiesole, la véracité hardie de Masaccio,
la science de Ghiberti, cle Donatello, de Brunelleschi, tout ce qui pouvait ajouter un
progrès aux progrès déjà réalisés ou en préparer d'autres, tout était acquis ou annoncé de
telle sorte qu'il ne restait plus aux survenants qu'à s'assimiler en les combinant ces qualités
ou ces aspirations diverses. De là cette apparence de certitude qu'a dès le début la manière
de Finiguerra et le caractère éclectique, comme on dirait aujourd'hui, des doctrines qu'elle
résume.

Le Couronnement de la Vierge participe à la fois de la tendre mysticité que respirent
les peintures des premiers quattrocentisti et de l'érudition puisée par les sculpteurs de la
même époque dans la familiarité avec l'antique. Que l'on examine les groupes d'anges

1. Voir l'Art, 90 année, tome 1"', page 3.

2. Le contrat passé entre Finiguerra et VArte de' Mercatanti pour l'exécution de la Paix du Baptistère, contrat publié par
Gaye (Carteggio inedito d'artisti. T. I, p. 112), porte la date de 1450. Cette pièce est précédée, dans le même recueil, d'une décla-
ration censuelle faite par le père de l'artiste en juillet 1427, et constatant qu'à cette époque Tommaso Finiguerra avait un an et
cinq mois. Il était donc né au commencement de 1426.

%

Encadrement tiré de l'ouvrage intitulé : « Fêtes publiques données par la ville de Paris à l'occasion du mariage de Monseigneur le Dauphin,

les 23 et 26 février MDCCLXX. »
Tome XXXII. 4
 
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