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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 1)

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Diehl, Charles: Trois miniatures inédites de Giulio Clovio
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https://doi.org/10.11588/diglit.19461#0272

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Frise tirée des ((Métamorphoses d'Ovide» de i 6 5 i •

ûmon

TROIS MINIATURES INÉDITES DE GIULIO CLOVIO

es archives de l'archevêché de Ravenne peuvent justement compter
parmi les plus intéressantes des petites villes d'Italie. A côté d'une
riche collection de documents diplomatiques, chartes, bulles de
papes, parchemins de toute sorte, dont quelques-uns remontent
jusqu'au ve et au vic siècle, elles renferment encore de précieux
manuscrits. Sans parler d'un texte de saint Ambroise écrit au
vic siècle , et assurément l'un des plus anciens des œuvres de ce
Père, ni d'une collection de Vies de Saints réunie au xne, nous
devons signaler quelques monuments intéressants du xvi° siècle
italien : l'un des plus curieux, sans nul doute, est le manuscrit
illustré des riches miniatures que nous reproduisons ici.
C'est un beau missel in-folio, ou mieux une partie d'un missel, ce que la langue ecclésiastique
appelle un canon. On nomme ainsi un livre sacré contenant une portion seulement des offices, à
la différence du missel, qui renferme en un seul volume la liturgie complète des grandes fêtes de
l'année. D'ordinaire, les canons sont au nombre de trois : l'un commençant à l'office de Noël,
l'autre à celui de Pâques, le troisième à celui de la Pentecôte. C'est un canon de cette dernière
espèce que les archives de Ravenne ont conservé; les deux autres volumes qui le complétaient ont
disparu, sans qu'on en puisse retrouver la trace. Écrit avec un soin attentif, orné de lettres
initiales richement enluminées, le manuscrit comprend trois parties distinctes : les prières de la
messe de Pentecôte, celles du jeudi-saint, celles enfin que le prêtre récite après le Sanctus.
Chacune d'elles est précédée d'une belle miniature à pleine page, dont le sujet, suivant l'usage,
se rapporte à l'office qui vient après. La première et la plus remarquable représente la Descente
de l'Esprit-Saint sur la Vierge et les Apôtres ; la seconde et la troisième, de moindres proportions,
de moindre valeur aussi, font voir, Tune, Un Cardinal embrassant la Sainte Croix; l'autre, le
Christ crucifié. Mais ce qui mérite surtout d'attirer l'attention, ce sont les riches encadrements
qui entourent ces miniatures, les fleurs multicolores, les animaux fantastiques, s'enlevant sur un
fond d'or vif d'un incomparable éclat. La première miniature est, à cet égard, un véritable
chef-d'œuvre. Dans une large bordure aux élégantes arabesques, sont semés des médaillons
imités des plus beaux camées antiques, dont l'un au moins rappelle ce sujet si connu des
amateurs et des artistes du xve siècle, l'Enlèvement du Palladium l. Ajoutez à cela les lettres d'or
du texte, se détachant sur un fond de couleur éclatante, la belle et claire lumière qui remplit le
sujet principal, l'art exquis avec lequel sont traités les médaillons du cadre; n'est-ce point là une
page digne de prendre place parmi tant de peintures célèbres des manuscrits d'Italie ? Sa valeur

i. Consulter, sur cette célèbre intaille de la collection des Médicis et sur les artistes qui s'en sont inspirés, le beau livre
de M. Eug. Mùntz, les Précurseurs de la Renaissance, pages 70, 143 et kj5.
 
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