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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,1.1898/​1899

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No. 3 (Décembre 1898)
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Velde, Henry van de: Les Cristaux du Val St Lambert
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Les verriers de Nancy
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https://doi.org/10.11588/diglit.34201#0134

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L’ART DÉCORATIF -<

d’objets d’art, vases à fleurs, à fruits, bols, sortie
des usines, méritent tous les éloges.
Je n’aurais pas à insister davantage sur ces
produits si le Val St Lambert n’en avait élargi
le domaine .en étendant le procédé de coulage
et de taille à de véritables vitraux.
L'innovation pourrait porter des fruits assez
inattendus dans certaines applications ; le meuble,
par exemple, qui ne s’est jamais bien accom-
modé, à mon sens, des vitraux mis en plomb.
A présent, ces vitraux ne peuvent dépasser un
format assez peu étendu; 33 x 46 est le maxi-
mum , et cette restriction même désigne le
meuble qui se plie à de pareilles exigences.
'^Le procédé consiste, en principe, à super-
poser et souder trois feuilles de verre, celle du
milieu blanche, les deux autres colorées. Par
la taille qui mettra à nu telle couche qu’il
convient, nous obtenons
i° un brun par transparence du bleu sur le
rouge;
20 un bleu par la taille de l’autre côté de
la couverture rouge;
30 un rouge par la taille de la couverture bleue;
40 un blanc par la suppression du rouge
et du bleu.
Les combinaisons ne sont donc pas infinies
et se réduisent à la superposition des cou-
leurs prismatiques sur le blanc intermédiaire:
c’est à dire à des combinaisons de bleu, blanc
et rouge, de bleu, blanc et jaune, de rouge,
blanc et jaune etc. ... Le vert prismatique,
pourtant, s’obtient par la superposition du bleu
et du jaune..
Une ressource toutefois s’adjoint à cette
pénurie de couleurs, celle du luisant et du mat,
qui s’obtient par un tamponnage à l’acide.
Ces plaques de vitraux sont primitivement
des rouleaux soufflés dans des formes, et qui
sont déroulés ensuite et étendus. C’est cette
origine qui limite encore actuellement le format
de ces vitraux, dont les couches de verre coloré
doivent avoir une cohésion si parfaite que le
moindre désaccord survenant ferait éclater la
pièce.
La même perfection est exigée pour les vases,
bols, plateaux, etc. et l’on peut se faire une
idée du degré de perfection atteint dans la
fabrication de ces cristaux quand on note que
celle-ci ne laisse que 10% de déchet. Encore
dans ces 10% faut-il compter sur la part qui
incombe au refroidissement; mais celui-ci aussi est
si savamment calculé que pendant les 12 heures
que dure cette opération (des wagonnets glissant
automatiquement sous un tunnel dont les parois
refroidissent au fur et à mesure du trajet de ces
wagonnets), la presque totalité des marchandises
en sortent intactes. h. van de velde

LES VERRIERS DE NANCY
La décentralisation de l’art est un thème qui
fait couler beaucoup d’encre depuis quelques
années. Les «bons esprits» qui s’en sont em-
paré — on se fait une spécialité comme on
peut! —demandent à l’Etat des écoles locales,
des chaires, des musées, des subsides et le reste:
les millions par douzaines.
Nous nous joignons à eux, et supplions à notre
tour l’Etat tout-puissant de faire naître un peu
partout des hommes d’exceptionnelle valeur,
des créateurs doués de la persévérance qui
peut seule accomplir la grande chose conçue,
attachés à leur ville natale par l’amour du
berceau ou quelque autre lien. Car partout
où de tels hommes se rencontrent, la décen-
tralisation se fait toute seule ; M. Emile Gallé,
ou M. Serrurier-Bovy, par exemple, ont fait
l’un de Nancy, l’autre de Liège, des centres
artistiques sans y penser, comme M. Jourdain
faisait de la prose. Il ne leur a fallu pour
cela qu’être Gallé et Serrurier-Bovy.
M. Gallé a été le premier représentant de
l’art industriel vrai en France, et ce n’est pas
son moindre titre d’honneur. Fabricant verrier
de son métier, mais trop épris de beau pour
s’enfermer dans le labeur des affaires, il con-
sacra de bonne heure ses loisirs à chercher de
nouvelles formules à l’art autrefois glorieux des
verriers de Venise et de Bohême. Tout le
monde connait le charme exquis de celles qu’il
sut créer depuis l’Exposition universelle de 1889
qui les révéla.
M. Gallé suscita M. Daum, qui fit de jolies
trouvailles de formes et de couleurs dans le
domaine ouvert par le premier; puis vinrent
M. Léveillé et d’autres, apportant chacun leur
note personnelle. Aujourd’hui les verreries de
Nancy sont, avec la céramique, le triomphe de
l’art industriel français, le bibelot précieux par
excellence, si universellement connu et admiré,
que nous pouvous nous dispenser d’en énumérer
les mérites.
Mais toute médaille a son revers, et si les
ravissantes productions de la verrerie nancéenne
ne donnent point prise à la critique, elles
éveillent un regret. C’est que tant de qualités
soient dépensées uniquement au profit du bibelot
de vitrine, de l’objet de luxe. Les mêmes
amateurs, qui se disputent et conservent pré-
cieusement ceux de MM. Gallé, Daum, Léveillé,
doivent se contenter, pour leur table, des ver-
reries que fournit jusqu’ici l’industrie, c’est-à-dire
d’objets disgracieux et vulgaires. Ne serait-ce pas
un nouvel et bon emploi du talent des maîtres
de Nancy d’apporter à ceci une si désirable
réforme? Non-seulement ils ne l’ont point fait,

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