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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,1.1898/​1899

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No. 3 (Décembre 1898)
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La mosaïque
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Lemmen, Georges: Monuments à Bruxelles
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https://doi.org/10.11588/diglit.34201#0141

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-=^5> L’ART DÉCORATIF

L’Eglise, qui l’avait créée et en enseignait le
sens à nos aïeux, a perdu ses droits éducateurs;
nos yeux apprennent de bonne heure à voir
autrement. Pour faire renaître la mosaïque en
la liant étroitement par le dessin avec l’archi-
tecture, il n’existe qu’une voie, à moins de
revenir en arrière: l’ornement purement linéaire.
Toute prétention à la représentation de la
nature doit être abandonnée. Que la fantaisie
qui créera cet ornement puise ses inspirations
dans des combinaisons géométriques ou dans
d’adroites transformations de la flore ou de la
faune, peu importe, pourvu qu’il soit ce qu’il
doit être: de l’ornement avant tout, de l’orne-
ment moderne en harmonie avec l’architecture
moderne.
Jusqu’ici, il n’a pas été fait grand chose
dans ce sens. Il est vrai que le principal, l’archi-
tecture moderne dont la mosaïque dont animer
les surfaces est encore à créer. Ce sera l’œuvre
du siècle prochain. m. g.
MONUMENTS À BRUXELLES
Le 24 septembre dernier a été inauguré à
l’occasion des fêtes nationales le monument
élevé place des Martyrs à la mémoire du comte
Frédéric de Mérode. Statuaire, M. Paul Du
Bois, architecte, M. Van de Velde. La con-
ception de cette œuvre est des plus simples:
à une stèle élancée, en pierre bleue, dont la
face antérieure porte le médaillon en bronze du
héros, est adossée la figure debout, de gran-
deur naturelle et en bronze également, d’un
combattant de la révolution.
La statue est une des meilleures de M. Du
Bois, qui a évité l’emphase, la gesticulation ou
la sentimentalité que la donnée du sujet -
note patriotique et belliqueuse — pouvait faire
craindre. Elle vaut aussi par le choix heureux
du modèle, d’une belle dignité d’allure et de
traits et, plastiquement, par un souci du modelé,

peut-être excessif pour une destination de
plein air.
Quant au monument lui-même, il témoigne
de cette personnalité intense qui jaillit des
moindres oeuvres de M. Van de Velde. Ici
M. Van de Velde confère à la pierre de taille
une souplesse inédite et joint à une forme
harmonieuse une puissante simplicité.
<5
Il nous a été donné d’admirer dans l’atelier
de M. Georges Minne le modèle en plâtre d’un
puits, orné de six figures nues d’adolescents
agenouillés, destiné, selon les vœux de M.
Gevaert, l’éminent directeur du Conservatoire,
à la cour de cet établissement voué jusqu’ici
à la sculpture aussi envahissante que médiocre
de M. Godebski. Souhaitons — pour M. Minne
— que le désir de M. Gevaert s’accomplisse et
que la Commission des monuments ne trouve
point dans les nus de M. Minne, d’une absolue
chasteté d’ailleurs, un obstacle à la destination
précitée, ou tout au moins l’occasion d’une
de ces distributions de feuilles de vigne par
quoi elle s’est rendue justement célèbre. Il
serait infiniment regrettable, en effet, que les
jeunes personnes fréquentant les cours de décla-
mation ou de chant, et dont la réputation
de candeur est bien connue, eussent à rougir
en se rendant à leurs classes. Quant à nous —
si toutefois il nous était permis de formuler
une opinion à ce sujet — nous n’ hésiterions
pas à désigner comme le seul emplacement
digne d’une œuvre d’un tel mérite, la Grand’
Place ou la cour de l’Hôtel de Ville. Quel
milieu mieux approprié, quel cadre d’une plus
intime concordance avec l’art de M. Minne?
Avis à M. le bourgmestre Buis, ami des belles
choses. Mais M. Buis connaît-il seulement le
nom de M. Minne, cet artiste universellement
ignoré, connaît-il l’art si profondément émou-
vant de cet ingénu traducteur de la douleur
humaine? le m m e n


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