L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (1,1.1898/1899)

Les travaux de l’Exposition de 1900, poussés de-
puis quelques mois avec une activité fiévreuse,
avancent rapidement.
Aux Champs-Elysées, le Petit Palais est en bonne
voie d’achèvement et les fermes de la voûte sont
posées.
Le grand Palais des Beaux-Arts excite surtout
la curiosité par ses proportions grandioses, dont les
maquettes ne pouvaient donner qu’un aperçu. Plu-
sieurs colonnes s’élèvent à vingt mètres de hauteur ;
le style adopté est l’ionique français et une armée
d’ouvriers sculpteurs travaille aux cannelures.Sous
la voûte et entre les colonnes, courront les frises
de MM. Barrias et Joseph Blanc.M. Edmond Four-
nier a aussi été chargé d’une partie décorative en
mosaïque. Deux grands panneaux en toile ont
été déjà mis en place pour juger dimensions et co-
loris, et l’effet obtenu nous a semblé très satisfai-
sant. Le Grand Palais sera nul doute la principale
œuvre architecturale de l’Exposition.
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Dans les dernières salles restées debout de l’an-
tique Palais de l’industrie, des équipes d’artistes
font les maquettes des ornements du Pont
Alexandre III et l’exécution ne sera abordée que
plus tard.
En tête du pont, du côté du Cours-la Reine, on
a construit l’atelier provisoire où M. Frémiet fera
les plâtres des Pégases avec Renommées qui doi-
vent s’élever sur les pilones à plus de vingt mètres
du sol.
Partout enfin les travaux ont commencé et l’on
annonce partout aussi la collaboration d’ouvriers
d’art.
Espérons qu’il n’y aura pas abus de décoration
et que les artistes auront la main plus heureuse
que lorsqu’il s’est agide la Porte monumentale dont
la construction sera entreprise sous peu, mais qui
subira encore bien des modifications avant la con-
sécration officielle.

Le Ministre de l’instruction publique et des
Beaux-Arts a adressé une circulaire aux directeurs
des écoles d’art décoratif et industriel, pour les in-
viter à exposer les travaux de leurs élèves en 1900
et d’y joindre, chaque fois qu’il sera possible, les
objets construits d’après les dessins exposés.
D’autre part, l’Union centrale des Arts décoratifs
rappelle que les œuvres exécutées en vue du con-
cours ouvert en septembre 1899, pour provoquer
en igoo la création de compositions se rapportant
au décor de l’habitation et à l’ornement de la per-
sonne, doivent être déposées du 10 au 15 février
1899 au siège de la société, 19, rue des Bons-En-
fants. Les œuvres doivent être inédites et exécutées
dans leurs formes et leurs matières définitives. Le
total des primes pourra atteindre trente mille
francs.
L’Union centrale se propose d'acquérir quelques
unes des œuvres récompensées, pour les faire figu-
rer dans un compartiment spécial de l’Exposition de
1900, en réservant aux auteurs la propriété artis-
tique et l’exploitation future.
S
M. Hector Guimard avait conçu un projet de
Palais du Nouveau Siècle où l’architecte avait donné
libre cours à sa fantaisie et qui figura à l’un des
derniers salons. Des difficultés imprévues se sont
opposées à l’ex.écution qui n’aura pas lieu. Nous
devrons nous contenter de la « Maison Moderne»
de M. Mohrard.
Dans notre dernière chronique, nous demandions
s’il n’y aurait pas une exposition de « Paris en
l’an 2000 ». Il parait que notre vœu sera exaucé ;
M. Georges Besançon se propose de construire le
« Nouveau Paris » dans le voisinage des Champs-
Elysés.
Les attractions du « Nouveau Paris » feront
oublier les reconstitutions de l’antique qui seules
ont été favorisées par l’administration.
Georges Bans.

LE BULLETIN
DE L’UNION SYNDICALE
des Architectes français
paraissant deux fois par mois
Contient le compte-rendu des travaux de cette
Société, ainsi que le Cours d’Architecture française,
professé au Trocadéro, par M. de Baudot, archi-
tecte du Gouvernement.
20 fr. par an ; le numéro, 1 fr. 50
S'adresse' à M. FANOST, architecte, 36, rue
ND.-de-Lorette, Paris.


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