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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,1.1898/​1899

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No. 6 (Mars 1899)
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34201#0346

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L’ART DÉCORATIF <^=^


MENTION : M. VALÉRY BIZOUARD, A PARIS

Quelles conséquences les artistes tirent-ils de leur
réforme de l’habitation ? Laissons-les parler :
« Cette conséquence, la voici : ils sont con-
vaincus que l’individu, dans ce milieu nouveau où
il évoluera, aura l’esprit infiniment mieux disposé,
plus apte à juger la vie contre laquelle il doit
combattre et se sentira plus invulnérablement
armé contre les préjugés et les erreurs qu’il croise
à chaque instant dans la rue.
« ... L’habitude de voir dans sa maison des
applications de rationalisme seraient à la longue
capable de réformer l’esprit d’un individu sur une
foule de questions en apparence entièrement étran-
gères à la forme logique d'un meuble ou à la
structure raisonnée d’un bibelot.
« Les principes fondamentaux de la logique sont
immuables et éternels. Et il n’est peut-être pas si
fantastique, à la réflexion, d’admettre que l’édu-
cation du peuple, du côté de cette logique,
puisse précisément se réaliser par des apparences
tangibles.
« Le jour n’est pas loin où tout homme
d’esprit droit et de claire vision, en viendra tout
naturellement à admirer une belle action civique
et une belle ligne d’objet usuel par les mêmes
chemins de déduction et de réflexion analytique. »
Espérons, que laVille fera l’accueil qu’elle mérite
à la proposition que lui font M. Plumet et ses
amis. La réalisation de leur projet serait un en-
seignement de la plus haute portée pour la France
et pour le monde entier; il est hors de doute
que, donné par des artistes de cette valeur, cet
enseignement ferait faire à l’art domestique un pas
décisif. J-

LA PERSPECTIVE DES INVALIDES
Pour faciliter l’exécution du pont Alexandre III
(qui aura définitivement quarante mètres de large),
les ingénieurs des ponts et chaussées ont relevé le
sol des quais et de l’Esplanade des Invalides, à
tel point que les jardiniers ont dû déraciner les
arbres et les remonter de près de deux mètres.
Il en est résulté des modifications dans les
travaux de la gare souterraine des Invalides et

des élévations de niveau que l’on se propose de
dissimuler dans un jardin accidenté.
Mais le plus grave inconvénient semble être la
destruction de la perspective des Invalides sur
laquelle on comptait beaucoup pour ajouter au
coup d’œil de l’avenue principale de l'Exposition
de 1900. Or il ne faut pas se le dissimuler, avec la
disposition actuelle, le promeneur placé sur la
rive droite de la Seine ne verra le monument des
Invalides qu à partir du dôme doré et le seul
moyen dy remédier serait de, surélever aussi
l’allée centrale entre les deux palais. Il est pro-
bable que les ingénieurs « truqueront » pour
réparer leur faute et que les entrepreneurs jar-
diniers seront chargés de cette délicate mission.
La question a été soulevée au Conseil municipal
et le Temps la résume ainsi.
« Deux votes du Conseil municipal et de la
Chambre avaient stipulé que les travaux de la
gare des Moulineaux et du pont Alexandre III ne
devaient modifier en rien cette admirable perspec-
tive. Tous les engagements ont été violés ; le
niveau des quais, et par suite celui du pont, ont
été notablement exhaussés, en sorte que la moitié
de l’Hôtel des Invalides sera masquée aux specta-
teurs placés sur la rive droite.
« M. Denys Cochin a protesté avec une belle
énergie, et il a eu entièrement gain de cause... à
la Chambre. M. Leygues lui a donné raison et a
déploré que son administration fût désarmée.
L’Assemblée a voté un ordre du jour unanime
invitant le gouvernement à faire respecter les
décisions du Parlement. Mais quoi ! on ne va pas
démolir la gare et le pont? Et comme un député
l’a dit, cet ordre du jour n’empêchera pas les
ingénieurs de continuer leurs dévastations à
l’unanimité.
« Peut-être la loi sur les servitudes artistiques,
promise par le ministre des beaux-arts, aurait-elle
pu prévenir cet attentat contre l’un des plus
nobles paysages parisiens. Il est grand temps que
çette loi soit votée et exécutée, si l’on veut arrêter
la mise à sac de Paris qui, du train dont vont les-
choses, ne tardera pas à être complète. »
Ajoutons que la Compagnie des chemins de fer
de l’Ouest a promis de changer une partiè des fers
du plafond de la gare des Invalides, après l’Expo-
sition, et de réduire leur hauteur, les charges à
supporter devant être moindres.
G. B

L'ÉCOLE MODERNE CHEZ DURAND-RUEL
M. Durand-Ruel a réuni en une exposition dans
ses galeries (du 10 au 31 mars) à peu près toute la
jeune peinture française : les néo-impressionnistes

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